Lors d’un long entretien accordé au Midi Olympique, l’ancien trois-quarts centre et désormais team manager de Clermont, Aurélien Rougerie est revenu sur son rôle au sein du club Clermontois.
Ce-dernier a notamment pointé du doigt certains joueurs qui ont mis en péril les finances du club en raison de leurs salaires trop élevés.
Il se confie et précise ne vouloir incriminer personne. Extrait:
“Je n’incrimine absolument pas les joueurs, plusieurs d’entre eux se sont gravement blessés et leurs contrats de quatre ans avec des gros salaires ont mis en péril le club. Il faut faire attention sur la durée des contrats et je me suis engueulé avec certaines personnes à ce sujet.
Ce n’est pas passé mais force est de constater que c’est encore un problème… En revanche, on a contacté Alexandre Lapandry pour qu’il puisse revenir au club. Les discussions ont débuté récemment et on travaille pour savoir quel rôle pourrait lui correspondre !
On peut faire des contrats de quatre ou cinq ans mais sur des jeunes Jiff et les verrouiller comme on l’avait fait avec Damian Penaud en 2018. Mais je pense que c’est mieux de discuter tous les deux ans et d’avoir des « releveurs » et des données tangibles. Si le mec est sur le terrain, il doit être payé, même très bien et inversement. Cela me semble logique.
L’idée est d’avoir trois tiers de joueurs comprenant des jeunes, des confirmés et des plus anciens pour harmoniser le groupe. Mais à cause de ces longs contrats, on a payé pendant plusieurs saisons cette situation et on n’a pas pu casser cette tendance immédiatement. Et nous n’y sommes pas encore, je pense qu’on a besoin d’une ou deux saisons supplémentaires.”
Dans la foulée, il a exprimé son mal-être vis-à-vis des dernières saisons compliquées traversées par l’ASM, sur le plan sportif. Extrait:
“Mal ! J’étais meurtri de ne pas voir l’équipe se qualifier et de voir les joueurs partir en vacances tôt. J’avais vécu ça il y a bien longtemps, avant l’arrivée de Vern Cotter, et j’avais détesté cette période de voir les autres s’éclater pendant que je ne faisais rien. Le club a besoin de se qualifier et d’être au premier plan. Les gens sont en attente de cela. J’espère qu’on a mis les bonnes personnes pour remonter l’ASM parce qu’il y a beaucoup de qualité au sein de ce “big five”.”
Il dévoile le projet mis en place à Clermont. Extrait:
“Nous ne sommes plus le club moteur et Michelin le comprend bien parce qu’eux, pour le coup, le sont depuis des années. On s’est un peu endormi sur nos lauriers. Aujourd’hui, on a une vision plus claire avec un projet de club et non pas d’équipe première uniquement. Cela va mettre un peu de temps mais on va y arriver.
La priorité est de redorer le blason de l’équipe première grâce à la restructuration de l’école de rugby et du centre de formation. En revanche, si on se focalise uniquement sur cela en laissant de côté les féminines ou le VII, on va se planter. Il faut remettre en route la formation et repartir de la base.”
Il est conscient que Clermont ne remportera peut-être pas de trophées pendant encore plusieurs saisons. Extrait:
“On veut retrouver le haut du tableau et gagner des titres. Mais dire qu’on sera champion en 2025 est une hérésie. Aujourd’hui, on la ferme et on travaille avec humilité. Nous sommes en reconstruction donc on va avancer.”