Le jeune ailier international Anglais Henry Arundell a récemment surpris tout le monde.
Alors qu’il était annoncé du côté de la Premiership, il a finalement décidé de prolonger son contrat avec le Racing 92 de plusieurs saisons.
Cette décision de rester en Top 14 va le priver de la sélection nationale.
Interrogé à ce sujet via L’équipe, le joueur a expliqué sa décision de rester en France plutôt que de rentrer jouer en Angleterre. Extrait:
Ça a été une semaine difficile. C’était une décision stressante. J’ai passé beaucoup de temps à échanger avec les gens dont l’avis compte pour moi. Une fois ma décision prise, j’ai prévenu Steve Borthwick. Je voulais qu’il soit le premier informé, je ne voulais pas qu’il l’apprenne par quelqu’un d’autre. C’est une question de respect. J’ai beaucoup de respect pour lui.
Il précise ne pas avoir pris cette décision par rapport à l’argent. Extrait:
Il y a eu des commentaires sur l’argent mais cette décision est une décision cent pour cent rugby. La proposition anglaise était significativement plus haute. Je ne vais pas vous donner les chiffres mais c’est un fait. J’aurais gagné beaucoup plus en Angleterre. Je ne pensais pas que j’aurais à expliquer que j’ai accepté de gagner moins en restant ici mais voilà, c’est comme ça. Les gens qui me connaissent, les gens avec qui je travaille savent la vérité. Donc tout va bien.
Une chose est sûre : il compte quitter le Racing 92 à l’issue de son contrat, au mois de juin 2026 afin de pouvoir disputer la Coupe du monde avec le XV de la Rose. Extrait:
Je viens d’avoir 21 ans. Et j’ai prévenu le Racing que je partirai à la fin de ce contrat. Donc, pour la saison 2026-2027, un an avant la prochaine Coupe du monde, je serai de retour en Angleterre. Ce qui me fait rester, c’est l’envie de me développer au contact d’entraîneurs comme Stuart Lancaster, Frédéric Michalak et Joe Rokocoko. Je ne connais pas d’autre club au monde où trois personnes ayant eu autant de succès dans ce sport vous encadrent au quotidien.
Je veux utiliser chaque minute avec eux pour apprendre. Quand je vois comment Stuart a développé les jeunes Anglais qui sont allés en finale de la Coupe du monde 2019, comment il a développé des garçons comme (l’ailier irlandais) Hugo Keenan au Leinster, c’est inspirant. J’y vois une évidence.
Je pense aussi pouvoir progresser en travaillant avec les joueurs qui sont dans l’effectif du Racing. L’idée, c’est de rentrer en Angleterre en étant bien meilleur qu’aujourd’hui et de pouvoir alors me consacrer à une carrière internationale, si on fait appel à moi. Je ne vais pas revenir au pays à 35 ans, à un âge où je ne pourrai plus courir vite. Quand je reviendrai, j’aurai 23 ans (il le répète). À ce stade de ma carrière, une décision pareille ne peut pas être motivée par l’argent ou par l’art de vivre. L’environnement, le fait d’habiter en France, d’apprendre la langue, ça compte. Mais je le redis, c’est une décision de joueur de rugby. Peut-être que je reviendrai au Racing quand j’aurai 35 ans et que j’irai moins vite (rire).
Il précise que Steve Borthwick a compris sa décision. Extrait:
À sa place, des entraîneurs auraient pu être fâchés. Lui a été très compréhensif. J’avoue que j’ai beaucoup aimé son approche. Il m’a souhaité bonne chance, il m’a dit qu’on restait bien sûr en contact. Franchement, c’est exactement le genre de discussion que je voulais avoir. C’est aussi pour ça que c’est un très bon entraîneur.
Par ailleurs, il évoque la réaction de son manager, Stuart Lancaster, ex-sélectionneur de l’Angleterre. Extrait:
Il sait à quel point c’est important pour un joueur de porter le maillot de la sélection. Et en même temps, il est manager du Racing et il voulait que je reste. Il a été très bon (rire). Il m’a expliqué les options qu’il envisageait pour moi, il m’a rassuré. J’ai aussi échangé avec mes parents, mes amis, mon ancien préparateur physique qui était mon mentor quand je jouais aux London Irish. C’est quelqu’un de très neutre sur le sujet. Ça m’a aidé.