Lors d’un entretien accordé au Midi Olympique, l’ouvreur international Français Romain Ntamack est revenu sur sa blessure au genou qui l’a empêché de disputer la Coupe du monde avec le XV de France.
Ce-dernier a indiqué avoir très rapidement basculé en apprenant que cette blessure allait le priver du Mondial. Extrait:
Dès que j’ai su que je n’allais pas participer à la Coupe du monde, je me suis immédiatement projeté sur la suite. J’ai pris le temps de me poser tranquillement, de ne pas ruminer pour ne pas me mettre la tête au fond du seau.
J’en ai profité pour prendre du temps pour moi, pour mes proches et pour me reposer. Après l’opération, il fallait directement se remettre à bien travailler physiquement pour bien me régénérer. Je fais tout pour revenir, non pas le plus rapidement possible, mais du mieux possible. Peut-être même mieux qu’avant de me blesser.
Il ne le cache pas : cette blessure est certainement arrivée au pire des moments. Extrait:
On ne maîtrise pas tout, encore moins la blessure. Certes, c’est arrivé au pire des moments pour moi mais c’est ainsi… Maintenant, c’est loin derrière. J’ai basculé et cela m’a permis de relativiser, de me concentrer sur moi. Je le répète, l’objectif, c’est d’être encore meilleur après ma reprise.
D’ailleurs, il l’annonce sans honte : si le XV de France avait remporté la Coupe du monde, il aurait vécu un véritable cauchemar. Extrait:
Je pense que cela aurait été plus dur pour moi si la France avait été championne du monde. La cicatrice aurait été difficile à refermer… À vrai dire, j’essayais de me projeter sur l’idée que les Français allaient être champions car ça aurait été compliqué à vivre pour moi. Même si j’espérais pour eux qu’ils aillent le plus loin possible et qu’ils soulèvent cette Coupe. Clairement, s’ils avaient été champions du monde, cela aurait été le plus beau jour du rugby français mais peut-être l’un des pires de ma vie.
Il comprend qu’une telle déclaration puisse interpeller. Extrait:
J’avais tous mes potes dans cette équipe de France, j’avais travaillé fort pendant quatre ans avec ce groupe et je leur souhaitais d’aller loin. C’est pour ça que j’avais besoin de me projeter sur ce moment. Il n’est pas arrivé, donc je ne saurais jamais comment j’aurais réagi s’ils étaient allés au bout. Mais il me semblait légitime de penser aussi à moi dans ce genre de période. J’aurais dû faire partie de cette équipe et la blessure m’en a empêché. En tout cas, l’élimination dès les quarts de finale, face à l’Afrique du Sud, a atténué mes regrets.
Il précise d’ailleurs avoir vécu la compétition avec une certaine distance. Extrait:
J’ai regardé beaucoup de matchs mais j’ai vécu la compétition à distance. Je suis allé voir mes coéquipiers du XV de France une seule fois, à Marseille (pour France-Namibie, NDLR) mais je n’ai pas voulu aller voir de matchs d’autres nations, et me rendre dans des stades. J’ai vraiment voulu faire abstraction car je savais que cela m’aurait fait du mal. J’ai préféré garder mes distances pour me blinder et me concentrer sur moi.