Lors d’un long entretien accordé au Midi Olympique, le nouveau technicien du Stade-Français Paris, Laurent Labit a évoqué son arrivée au sein du club de la Capitale.
Il dévoile les différences qui existent entre le Racing 92, sans ancien club, et le Stade-Français Paris. Extrait:
Sur le plan des conditions de travail, le Racing était fantastique : le centre d’entraînement du Plessis-Robinson, Paris-la Défense-Arena, tout ça était génial… Au Stade français, on aura ces facilités l’an prochain, avec le Camp des Loges (l’ancien centre d’entraînement du Paris Saint-Germain, NDLR), un outil magnifique. […]
À Paris, le club est aussi associé à une ville, une identité. Au Racing, on ne savait pas trop où se rattacher, avec qui, comment… On était le club d’un département, une équipe ballottée dans tout le 92. À part la poignée de supporters acharnés qui faisait tous les déplacements, on sentait peut-être moins la convivialité que l’on sent par exemple à Jean-Bouin, après les matchs.
Il regrette la défaite concédée contre le Racing 92. Extrait:
On était sur une bonne série et ce revers fut un coup d’arrêt. Mais avant le derby, j’avais bien dit aux joueurs que ce match n’était pas celui de Laurent Labit.
Dans la foulée, Laurent Labit refuse de faire de la langue de bois.
Il l’affirme : le Stade-Français a un très bon XV de départ, mais derrière, ça pêche. Extrait:
Je suis d’accord avec ce constat. C’est celui que j’ai fait quand j’ai décidé de prendre le Stade français l’année dernière.
À Paris, il y avait un effectif qui était là pour disputer uniquement le Top 14 et essayer de se qualifier dans cette compétition. Or, quand on est au Stade français, un club historique aux quatorze Brennus, on se doit de jouer toutes les compétitions et surtout, de disputer le championnat pour le gagner, sans considérer que la saison est réussie avec une simple qualification. Mon objectif, c’est donc de constituer un effectif professionnel pour jouer les titres et sortir quinze hauts potentiels du club, des garçons capables de faire cinq ou six matchs par saison avec l’équipe professionnelle. Derrière elle, il y avait en effet un grand vide, jusqu’ici. Il n’y avait pas de lien entre l’association, le centre de formation et les pros.
Celui qui a pris la décision de quitter le staff de l’équipe de France pour rejoindre le Stade-Français Paris ne cache pas que le XV de France va lui manquer. Extrait:
Tout me manquera. L’équipe de France et le rugby international, c’est le sublime : tu as entre les mains les meilleurs joueurs du pays, tu affrontes les meilleures nations du monde devant 10 millions de téléspectateurs, dans des stades immenses et toujours pleins. […] Au fil d’une saison internationale, tu as onze matchs par an : c’est un peu comme si en club, tu jouais onze finales par saison.
La relation que j’avais nouée avec le sélectionneur me manquera aussi. Rugbystiquement, Fabien Galthié est à mes yeux la référence. C’est le meilleur coach que j’ai croisé depuis que je joue, depuis que j’entraîne…