Après avoir connu une belle carrière de rugbyman, l’international Canadien Jamie Cudmore a décidé de se lancer dans une bataille : celle des commotions cérébrales.
Selon lui, le monde du rugby a encore du mal à prendre en compte la réalité des commotions.
Interrogé via L’équipe, l’ancien joueur de Clermont estime que les joueurs ont peur de parler. Extrait:
Je suppose que les joueurs ont peur. Si je prends mon exemple, à partir du moment où j’ai dénoncé l’attitude de Clermont à mon égard, j’ai été blacklisté. Non seulement par le club, qui ne m’a plus jamais invité à aucune cérémonie, même pour fêter le titre de 2010 alors que j’étais dans l’équipe. À cause de cette plainte, je n’ai plus été considéré ; les gens se sont mis à dire que j’étais alcoolique, ou que je faisais cela pour de l’argent… Comme pour rendre le message essentiel inaudible.
Il explique pourquoi ce sujet est très délicat. Extrait:
On sait qu’on ne pourra pas éradiquer les commotions mais on voudrait changer la façon de les appréhender. C’est une blessure très sérieuse mais comme elle est invisible, il n’y a pas moyen de savoir à quel point un joueur est touché ; il faut donc le protéger en amont.
Il l’affirme : en Grande-Bretagne, le sujet est pris bien plus au sérieux. Extrait:
Il y a en tout cas une vraie mobilisation collective, un groupe de joueurs qui échange avec des experts, des médecins, de façon très honnête. On reçoit des e-mails à propos des nouveaux soins qui existent ; on nous propose de passer des tests neurologiques, j’ai pu bénéficier de deux IRM. En France, on a l’impression que chaque cas est un cas isolé.
Pour conclure Jamie Cudmore explique ne pas comprendre pourquoi le docteur Chazal défend toujours les clubs plutôt que les joueurs. Extrait:
Clermont a mis des choses en place pour lutter contre les commotions, comme la recherche de la protéine S100 (un des marqueurs des commotions). Ils ont aussi un expert, le docteur Chazal, qui explique souvent ce qu’il faudrait faire pour lutter contre les commotions mais qui, dans les affaires qui opposent les joueurs aux clubs, prend la défense des clubs. Pourtant, reconnaître qu’on s’est trompé serait la première étape pour ouvrir le dialogue et chercher comment faire autrement pour que les futurs joueurs de rugby soient en sécurité.