L’ouvreur international Français Matthieu Jalibert s’est longuement confié via L’équipe.
Ce-dernier a notamment défendu son jeu qui est parfois critiqué par les observateurs.
Il regrette d’avoir uniquement l’image d’un joueur qui attaque de partout et qui ne sait pas gérer un match.
Il indique savoir alterner et jouer de mieux en mieux collectivement.
Il se confie et répond aux critiques. Extrait:
On parlait sans cesse de moi comme d’un joueur qui attaque de partout, incapable de gérer un match, mais je progresse et j’ai cette nouvelle corde à mon arc. Ça veut dire alterner, soulager les avants quand on est dans le dur. Je joue de mieux en mieux collectivement, et ça colle aussi avec l’histoire de l’UBB : une équipe plus performante, qui avance. J’ai un peu moins le sentiment de devoir forcer le jeu et de trouver les solutions individuelles.
Je prends plaisir à distribuer, que ce soit à Bordeaux ou avec l’équipe de France. Et les grands connaisseurs de rugby pourront dire que je joue plus collectivement, c’est bien. (Sourire.) Il me reste des choses à améliorer, comme ma défense. J’ai pu être en difficulté pas mal de fois sur des défenses proches de ligne. En attaque, c’est mieux lire le momentum, savoir quand j’occupe, quand j’attaque.
Je préfère les 10 qui attaquent que les 10 de système, mais ça reste très personnel. En fonction du plan de jeu, il y a toujours différents profils qui peuvent s’adapter. Je préférerais toujours un 10 qui attaque trop et commet des erreurs qu’un 10 qui est à 30 mètres de la ligne et ne fait que gérer. J’ai toujours tenté des choses, et j’aurai toujours du déchet. Je joue à l’instinct et, malheureusement, je ne peux pas tout réussir. Parfois, tout va bien ; d’autres jours, pas du tout. J’aime la prise de risques et j’aime ceux qui en prennent.
Je sens que j’évolue positivement avec le jeu de l’équipe de France. À Bordeaux, on essaie de beaucoup tenir le ballon, de jouer après contact. En équipe de France, c’est plus de « dépossession ». Le niveau international le demande : tu fais une erreur, tu le paies cash, ça bascule. Alors c’est beaucoup plus tactique, et il faut trouver la bonne balance attaque-défense-jeu au pied. Car il est aussi plus difficile de trouver les solutions. Les défenses sont mieux en place. Il faut attendre le bon moment. Ça ne veut pas dire qu’on n’est pas capables de bien jouer au rugby, au contraire, et on l’a montré. D’ailleurs, ce qui se dit sur le fait qu’on ne joue qu’au pied, ce n’est pas forcément vrai. On tend vers un jeu plus offensif.
Matthieu Jalibert estime qu’il restera toujours un joueur d’initiatives. Mais il souhaite tout de même élargir sa palette pour les saisons à venir. Extrait:
Il faut que j’élargisse ma palette. Depuis le début de la saison, je prends beaucoup de plaisir en animant et je vais continuer à grandir. Perdre en vivacité, peut-être être moins capable de faire des différences avec mes appuis. Je gagnerai autre chose et deviendrai sûrement un 10 plus animateur. Mais je pense que je resterai toujours un joueur d’initiatives. Quand je vois Beauden Barrett, 32 ans, qui a toujours des cannes… On ne perd pas trop non plus. Au pire, j’arrêterai. (Il rit.)