Durant la Coupe du monde de 2023 qui s’est jouée en France, certains supporters de rugby ont dérapé.
Des sifflets et des huées, plus qu’à l’accoutumé, ont découlé des tribunes.
Tout ce qui n’était pas “Bleu” était sifflé, même l’arbitre.
Cette saison, les supporters ont également dérivé que ce soit en Top 14 ou en Pro D2.
Régulièrement, nous pouvons lire des communiqués publiés par des clubs demandant à leurs supporters de respecter l’arbitre et l’équipe adverse.
Récemment, le club de Vannes (Pro D2) a pesté contre les sifflets des supporters lors des tentatives de pénalités du buteur adverse. Extrait:
« Il a été constaté que des sifflets accompagnaient les joueurs lors de leurs tentatives. Ceci ne ressemble pas à l’ADN du RCV. Gardons nos valeurs. »
Pareil du côté de Béziers, le week-end dernier, après une frustrante défaite contre Provence Rugby. Extrait:
« Quel que soit l’enjeu, la frustration née de jugements contestables ne saurait excuser les insultes dont a été la cible l’arbitre central de la rencontre. Elles ne sont pas tolérables. Sans respect, sans retenue et sans arbitre pour protéger le jeu, ce sport n’a pas d’avenir. »
Au mois de décembre dernier, le manager Toulousain Ugo Mola a copieusement été sifflé et hué par le Stade Marcel-Deflandre.
Selon Le Parisien, la Ligue Nationale de Rugby prendrait très au sérieux ce genre de dérives.
Le directeur de la communication de la LNR, Thomas Otton s’est confié via Le Parisien. Extrait:
« Nous sommes en cours de réalisation d’une étude afin de mieux cerner, de mieux qualifier ce public. Nous avons des points d’alerte sur lesquels nous sommes vigilants. Le respect de l’arbitre est sacré, c’est l’indicateur numéro 1. »
Dans la foulée, il indique que le rajeunissement des supporters peut-être une raison de ces dérives. Extrait:
« C’est une volonté, un axe de développement majeur. On travaille sur Tik Tok et Instagram, alors qu’avant nous étions surtout sur Facebook et Twitter. Il y a quatre ou cinq ans, nous avions environ 400 000 suiveurs sur les réseaux sociaux, nous en avons aujourd’hui deux millions. Cela a un impact sur notre ligne éditoriale. »
Franck Lemann, le président de la Fédération française des supporters et de l’association le Virage des Dieux du Stade Français estime que certains supporters viennent du football, ce qui n’aide en rien. Extrait:
« Il y a une évolution, c’est certain. Et ça ne va pas forcément dans le bon sens. Il y a vraiment de l’éducation à faire pour que ce nouveau public qui vient parfois du football respecte les usages du rugby.
À Lyon, par exemple, on voit des supporters à la double casquette foot et rugby, qui arrivent avec leur mentalité issue du ballon rond.
Au Stade Français, nous avons récupéré des interdits de stade du PSG. Notre rôle est de leur expliquer qu’il y a des règles à respecter. L’arbitre a toujours été critiqué, mais là, ça prend de nouvelles proportions. Les médias ont leur responsabilité. Car un supporter qui ne connaît pas les règles croit ce qu’on lui dit à la télévision. »