Le président du Stade-Toulousain, Didier Lacroix s’est confié via L’équipe pour évoquer la période internationale qui va priver son club de nombreux joueurs.
Il est dans un premier temps revenu sur les discussions qui ont eu lieu avec la Fédération Française de Rugby concernant la mise à disposition des internationaux Français par les clubs du Top 14 durant les périodes internationale.
Il l’affirme : les discussions ont été intéressantes. Extrait:
Les discussions ont été intéressantes. Nous, c’est-à-dire les présidents et les managers de club concernés, avons mis beaucoup de choses sur la table. Même si certains éléments étaient un peu plus radicaux, globalement notre positionnement s’inscrit dans la continuité d’efforts exceptionnels qui ont permis au XV de France de préparer au mieux la Coupe du monde 2023. Maintenant, nous attaquons la saison “un” de l’après-Coupe du monde 2023. Il y aura un ventre mou, façon de parler (sourire), c’est-à-dire la saison “deux” et la saison “trois”, et lors de la saison “quatre”, nous nous retrouverons en année de préparation.
Didier Lacroix explique ressentir un sentiment mitigé à l’approche du Tournoi des Six-Nations.
Selon lui, cette situation qui persiste avec toujours de nombreux doublons est quelque chose difficile à accepter pour lui. Extrait:
Ce retour au Tournoi génère chez moi un sentiment partagé. Cette situation me paraît, si ce n’est anormale, du moins très difficile à accepter. Pour autant, il faut regarder le long terme et s’adapter, ce que nous faisons depuis quelques saisons, pour améliorer, par exemple, les conditions d’entraînement des joueurs convoqués à Marcoussis.
Nous ne sommes pas les seuls dans ce cas : des clubs comme Bordeaux-Bègles, le Racing 92 et La Rochelle font comme nous. Bien sûr qu’on a envie de disputer tous nos matches en bénéficiant de l’intégralité de notre effectif ! Les objectifs de clubs et ceux du XV de France peuvent parfois être antinomiques mais, au-delà de ça, il faut s’interroger sur le nombre de rencontres de très haut niveau qu’un international peut disputer : est-ce dix, quinze, trente ? Sans compte que la réponse n’est pas la même pour un joueur de vingt, de vingt-cinq ou de trente ans.
Il n’accepte pas cette situation mais s’en accomode. Extrait:
Non, mais nous nous en accommodons partiellement. À la condition de considérer que tout est une question de détails. Parfois, ça se joue à un jour de libération près, à un joueur près, et nous en avons neuf, au Stade Toulousain… Il est important que le législateur considère les indemnisations, l’accompagnement des prêts aux clubs de Pro D2 que nous pourrions récupérer durant la période internationale, et aussi les crédits de salary cap pour remplacer les internationaux absents.
Selon lui, des ajustements devraient être apportés au Salary Cap. Extrait:
Le salary cap, c’est une enveloppe donnée qui couvre l’effectif d’une saison. À partir du moment où certains clubs voient leurs meilleurs joueurs rejoindre le XV de France durant un tiers de la saison, il leur faut avoir la capacité de renforcer leur effectif et, pour cela, il faudrait faire évoluer les “poches” de financement (180 000 euros par joueur au maximum, avec une indemnisation de la LNR à hauteur de la moitié).
Dans la foulée, il donne ses idées pour essayer de faire diminuer le nombre de doublons. Extrait:
On peut réduire le nombre de dates. Mais on continue de superposer les calendriers. Dans ce cas, il faut nous donner les moyens d’avoir des effectifs en conséquence, plus riches en quantité mais aussi en qualité. Aujourd’hui, dans ce Top 14 très serré, très compétitif, aucun club ne lâche les matches en période de doublons. Le côté positif, c’est de devoir lancer de jeunes joueurs dans le grand bain. On peut s’en féliciter, d’autant que l’équipe de France des moins de vingt ans a de très bons résultats et apporte à ces jeunes un supplément d’expérience internationale.
Pour conclure, Didier Lacroix donne son avis sur la déception des Bleus lors du dernier Mondial avec cette élimination en quart de finale. Extrait:
On savait bien qu’il fallait accepter la situation telle qu’elle s’imposait à nous pour mieux rebondir. Pour répondre à votre question, bien sûr que j’aurais préféré que l’équipe de France remporte la Coupe du monde, mais la victoire du rugby français, c’est que nous nous sommes donné les moyens pour que le XV de France soit compétitif. Nous repartons sur un nouveau cycle avec un nouvel espoir, et tout le monde a envie de laver immédiatement l’affront, d’autant que le calendrier du Tournoi des Six Nations nous amène à affronter d’entrée, presque dans l’urgence, la nation qui avait les mêmes aspirations que les nôtres, à savoir l’Irlande, elle aussi favorite au titre mondial et éliminée dès les quarts de finale. Voilà qui donne du cachet à ce match et nous permet de basculer.