Récemment, Bernard Laporte s’est défendu d’avoir fait perdre de l’argent à la Fédération Française de Rugby.
Souvent pointé du doigt par Florian Grill pour sa mauvaise gestion de la Fédération, Bernard Laporte a récemment dégainé via Actu Rugby.
L’actuel manager de Montpellier avait recadré Florian Grill. Extrait:
« Ils disent n’importe quoi ! La ministre nous a mis une Inspection Générale qui a duré trois mois, de février à mai 2023. Qu’a dit le rapport ? Que la fédération était « très bien gérée ». Nous, on le sait que la fédération a été très bien gérée. Quand je les entends parler de déficit, de ci, de là… encore une fois c’est mentir en permanence.
Vous ne voyez pas qu’ils ne font que mentir ? Lorsque j’étais président, notre trésorier était Alexandre Martinez. Quand il a remporté l’élection, Grill l’a mis président délégué, c’est-à-dire vice-président de la FFR. S’il était si mauvais, il l’aurait dégagé non ? Il ne l’a pas fait parce que la fédération était très bien gérée, comme l’a dit ce rapport de l’Inspection Générale des finances dont personne ne parle jamais.
Qu’ils s’occupent déjà de ne pas dilapider tout ce que nous avons créé et ce sera déjà bien. On a pris la fédération à 106 millions d’euros de budget et on l’a amenée à 136 millions. Je leur souhaite de faire aussi bien ! »
Interrogé via Var-matin, Florian Grill répond à son tour à Bernard Laporte.
Dans un premier temps, fait un point sur le déficit de la FFR. Extrait:
Malgré les pertes de 25 Me du GIE hospitalités, le Mondial est un succès et va générer 36 Me de gains. Le problème c’est que dans la répartition actuelle, la FFR a des pertes de 7 Me. Je suis en train de négocier avec l’État, France 2023, la LNR et les villes hôtes pour que tout le monde soit gagnant. En tant qu’actionnaire à 55% du GIE, on se prend de pleine face les pertes alors qu’on ne prend qu’une toute petite part des gains du GIP (2). Des discussions sont en cours pour qu’ils comprennent que la FFR, qui a investi pour organiser le Mondial, ne peut pas être la seule à perdre de l’argent.
Dans la foulée, il estime que le rugby Français vit au-dessus de ses moyens. Il indique avoir coupé les “invitations”. Extrait:
Je suis patron d’une PME de 250 salariés. Ma culture est de ne pas dépenser l’argent que l’on n’a pas. Aujourd’hui, la Fédé vit au-dessus de ses moyens avec 15 Me d’écart entre les recettes et les produits, et c’est pareil pour le rugby français, du Top 14 à la Fédérale en passant par la Nationale. À la Fédé, on va donner l’exemple en réalisant 10 Me minimum d’économies par an (sur un budget de 150 Me).
J’ai coupé les invitations. En tant que président, j’en avais 25. On a décidé que ce serait quatre par membre du bureau fédéral, pas une de plus. Au lieu d’inviter des milliers de personnes, on vend les places. Quand on a un stage de l’équipe de France, on le fait à Marcoussis où ça coûte 60 e la nuit par personne au lieu d’aller dans des endroits qui coûtent plus cher. Ce n’est pas ça qui changera les résultats sportifs. On peut aussi réserver nos avions longtemps à l’avance car on connaît les déplacements. C’est une question de respect des bénévoles du rugby amateur.
Enfin, Florian Grill répond aux propos de Bernard Laporte qui le traite de menteur. Extrait:
Je lui dis d’apprendre à lire les comptes. Le GIE hospitalités devait gagner 10 Me mais en perd 25 en réalité. Les ventes ont été très belles mais je rends moins hommage aux conditions d’achat du pack hospitalités que l’on a surpayé: 72 millions de livres, soit 2,5 à 3 fois plus cher que les autres pays organisateurs. Je comprends mieux pourquoi on nous a attribué le Mondial! Je fais tout à fait confiance à Bernard Laporte pour redresser le club de Montpellier mais à chacun son métier.
Pour conclure, Florian Grill rappelle que les recettes de ce Tournoi des Six-Nations seront moins élevées que d’habitude. Extrait:
Ça coûte 6 millions d’euros car chaque match non joué au Stade de France génère un manque à gagner de 2 millions. L’erreur dramatique de la gouvernance précédente est d’avoir signé une convention qui ne prévoit pas de compensation. C’est la FFR qui paye les conséquences des travaux commandés pour les Jeux olympiques et paralympiques. On marche sur la tête.