Le consultant rugby Richard Dourthe s’est confié via Midi Olympique pour analyser la piètre prestation des Bleus contre l’Irlande, vendredi soir au Stade Vélodrome de Marseille.
Ce-dernier a refusé de pointer uniquement du doigt le deuxième ligne Paul Willemse lequel a écopé d’un carton rouge à la 30ème minute de jeu.
Il remet en cause le jeu pratiqué par le XV de France.
Il évoque un système défensif en souffrance et des ballons portés catastrophiques.
Il ne manque pas de mettre une forte pression sur les épaules de Fabien Galthié en réclamant une victoire contre l’Ecosse le week-end prochain, sans quoi c’est tout le système du sélectionneur Français qui pourrait s’écrouler.
A lire ci-dessous :
“Déjà, je ne m’attaque pas frontalement à Paul Willemse. Non pas parce qu’il fait 2 mètres et 130 kg. Plutôt parce que ce match était déjà plié ou presque, au moment où le deuxième ligne de Montpellier quitta la pelouse du stade Vélodrome. En réalité, ce qui me chagrine est ailleurs. Ce qui me chagrine, c’est ce vide rugbystique que j’ai contemplé avec vous, vendredi soir : contre l’Irlande, je n’ai vu aucun ballon porté digne de ce nom, aucun lancement de jeu proprement dit et un système défensif en souffrance, quand je pensais que sa bonne santé était désormais considérée comme acquise. Ce qui me chagrine, aussi, c’est qu’au fil des vingt-cinq premières minutes de la rencontre, nous n’ayons touché le ballon qu’au moment où les Irlandais daignaient bien nous le rendre, c’est-à-dire après avoir marqué…
Pardon ? Je sais ce que certains d’entre vous diront, en lisant cette introduction : « Ce pauvre Dourthe ne sait que balancer ». Je m’inscris en faux. Car « ce pauvre Dourthe » sait aussi monter aux rideaux quand l’équipe de France se fait des passes, renverse ses adversaires au plaquage et remporte ses matchs. Et ce n’est pas jeter le bébé avec l’eau du bain que d’écrire aujourd’hui qu’à l’occasion du premier round du Tournoi et pour ce que l’on considérait tous comme le match de l’année, le XV de France a pris l’eau de toutes parts, montré un visage qu’on ne lui connaissait plus depuis des lunes et quelque peu refroidi les sept millions de téléspectateurs qui s’étaient fait une tout autre idée de ces retrouvailles, trois mois après la Coupe du monde que l’on sait.
Passé cette gifle, j’attends désormais une réaction de notre équipe de France. À ce sujet, j’ai d’ailleurs compris que Fabien Galthié repartirait en Ecosse avec une équipe sensiblement identique. Pourquoi pas… Ce n’est pas ce que lui et moi avons connu à l’époque où nous étions internationaux mais pourquoi pas, après tout… Le rugby change, ses mécanismes évoluent et si naguère, on savait qu’une contre-performance avec l’équipe de France faisait aussitôt tomber sur nos têtes l’épée de Damoclès, lui considère que la vexation du champion doit être le terreau de sa révolte immédiate, quand j’aurais de mon côté volontiers essayé Nolann Le Garrec ou Nicolas Depoortère d’entrée de match, à Murrayfield, histoire d’insuffler à l’ensemble un regain d’énergie.
Attention : je ne dis pas que j’ai raison. Je dis simplement que si d’aventure ce qu’il s’est produit à Marseille ne relève pas de la simple sortie de route, si la fessée culs nus du Vélodrome n’est pas immédiatement suivie d’une réaction en Ecosse, c’est toute une stratégie, peut-être même tout un système, qui devra être repensé pour ces quatre prochaines années…”