L’arrière du XV de France, Thomas Ramos s’est confié via L’équipe pour évoquer la victoire remportée contre l’Ecosse, samedi à Murrayfield.
Ce-dernier explique que cette victoire va faire beaucoup de bien au groupe France. Extrait:
Au-delà de la déception du week-end dernier et de cette lourde défaite contre l’Irlande, on avait à coeur de montrer un état d’esprit différent. Il y a des moments dans ce match où celui-ci nous a permis de l’emporter. Défensivement, dans le combat, on a été bien meilleurs et on n’a pas lâché dans les moments difficiles.
Il avoue avoir ressenti énormément de joie au coup de sifflet final. Extrait:
De la joie mais aussi beaucoup de soulagement. Il y avait en plus cette longue attente avant la dernière décision de l’arbitre. On voit tous les ralentis qui passent dans le stade… Ça aurait été dur à encaisser de perdre comme ça, car on avait réussi à repasser devant. On avait bien défendu notre ligne sur les moments importants, donc à la fin on souffle un coup.
Il ne le cache pas : deux défaites consécutives dans le Tournoi auraient fait très mal à la tête. Extrait:
Si vous perdez le match sur cette dernière action, ce n’est plus du tout le même début de Tournoi. Deux défaites d’affilée, ça aurait fait très mal à la tête. En venant gagner en Écosse, sachant qu’on n’est pas à l’abri d’une défaillance irlandaise sur le Tournoi, même s’ils ont l’air de maîtriser leur sujet, on garde une chance si on reste sérieux sur les trois matches qui restent.
Grégory Alldritt et Fabien Galthié ont estimé qu’il s’agissait d’une des plus belles victoires des Bleus. Thomas Ramos relativise. Extrait:
Quand on repart sur une nouvelle aventure, on a besoin d’une victoire avec un état d’esprit. Je pense qu’hier (samedi), c’est une belle victoire sur cet aspect. Après, on est tous conscients qu’on est capables de faire mieux en termes de contenu. Parfois, quand il pleut, que les conditions sont difficiles, face à une équipe de cette qualité qui n’a d’ailleurs pas beaucoup envoyé de jeu non plus, il faut se raccrocher à d’autres points que le jeu et à ce niveau-là, on a répondu présents.
La victoire peut parfois faire oublier ce qui s’est passé pendant le match, car vous avez tellement besoin de gagner. Je ne vais pas non plus dire “peu importe comment on a gagné” mais, encore une fois, on a été très forts défensivement et bien meilleurs sur les phases de combat et de collision par rapport à l’Irlande. Mais on sait aussi que sur notre jeu offensif, avec la qualité des joueurs qu’on a, on est capables de mieux. À nous de travailler, d’être plus dans l’échange et la prise d’initiative pour mieux nous exprimer sur le terrain. Peut-être que cette victoire va permettre de nous libérer sur les matches qui arrivent.
Il explique ce qu’il manque surtout à l’équipe de France pour mieux dominer les matches. Extrait:
Nos forces sont toujours les mêmes. Mais ça commence par le fait de dominer nos collisions devant et derrière, d’avoir des rucks propres et rapides pour enchaîner les temps de jeu et avancer. Quand on retrouvera ça, on pourra un peu plus déployer notre jeu. Pour le moment, on l’a vu encore samedi, on a des libérations de balle lentes, on n’est pas efficaces sur nos zones de collisions, donc il va falloir changer de braquet là-dessus pour que le système offensif soit mieux en place.
Il précise que le changement de staff n’a pas beaucoup impacté les joueurs. Extrait:
Sur notre forme de jeu et notre système, il n’y a pas grand-chose qui a changé. Il y a deux ou trois adaptations forcément car Patrick Arlettaz (adjoint en charge de l’attaque) a sa vision du rugby, qu’il l’exprime parfois différemment, mais c’est à nous, les joueurs, de faire mieux sur le terrain, de comprendre son message et d’y adhérer. Sur le terrain, ce n’est pas Patrick qui joue. En tant que joueurs, on n’est pas non plus dans la comparaison avec Laurent (Labit, son prédécesseur). On est là pour écouter et parfois donner notre avis, car il est beaucoup dans l’échange. On ne va pas remettre la faute sur l’entraîneur si offensivement ça ne se passe pas comme on voudrait, vu les joueurs de qualité que l’on a. C’est notre responsabilité avant tout.
On était stressés, tendus après cette grosse défaite contre l’Irlande. Entrer dans ce Tournoi avec enfin une victoire, en Écosse en plus… Oui, on a besoin d’un match référence sur le secteur offensif pour se rendre compte de ce qu’on est capables de faire.
Questionné sur la loi Dupont utilisée lors du ping-pong rugby effectuée durant la rencontre, Thomas Ramos donne son avis. Extrait:
On l’avait analysé, oui. Cela fait quelque temps en équipe de France qu’on utilise cette façon de faire avec notre ligne qui attend qu’il y ait une passe de l’adversaire ou qu’il fasse cinq mètres. Là, c’était encore différent avec Finn Russell, qui a carrément décidé de ne plus bouger quand il avait le ballon. Je me dis que cette règle changera dans les années à venir car ça empêche la contre-attaque.
Dans la foulée, Thomas Ramos a pointé du doigt les duels aériens. Extrait:
Oui, c’est un secteur qu’on doit travailler et sur lequel il faut de l’engagement. On travaille aussi sur le fait d’être présent autour du joueur qui va sous les ballons hauts. On voit que des équipes arrivent à entourer les sauteurs, limite on n’arrive plus à passer pour aller contester. Il faut qu’on soit plus précis à mon avis sur notre repli défensif pour mieux protéger le sauteur. On est tous conscients des progrès à faire. Parfois, il suffit d’envoyer un bon signal en début de match, en prendre un ou deux en s’imposant, pour que l’adversaire se dise que ce n’est pas la peine d’insister.