Le président de la Fédération Française de Rugby, Florian Grill s’est longuement confié via Midi Olympique.
Ce-dernier a notamment tiré la sonnette d’alarme.
Il l’affirme haut et fort : le rugby vit au-dessus de ses moyens.
Il parle du rugby amateur mais également du rugby professionnel et de toutes les nations. Extrait:
Il faut l’entendre une bonne fois pour toutes : tout le rugby vit au-dessus de ses moyens ! À l’international comme en France. Pas une seule nation supposée riche n’est pas en déficit. J’ai de nombreuses discussions avec les clubs de Top 14, de Pro D2, avec la LNR et je leur dis qu’il faut absolument dégonfler cette économie : par capillarité, quand les rémunérations sont surdimensionnées en Top 14, elles le sont aussi en Pro D2, en Nationale, en Fédérale… C’est pour cela qu’il faut que la Fédération soit exemplaire. Sinon, on alimente une bulle qui met notre rugby en danger.
Il prend un exemple : quand un club investit sur le salaire excessif d’un deuxième ligne, il le fait au détriment de son école de rugby et se tire une balle dans le pied. Extrait:
À toutes les échelles, quand un club investit sur le salaire excessif d’un deuxième ligne, il le fait au détriment de son école de rugby, de ses cadets, de ses juniors… Il se tire une balle dans le pied ! Il faut absolument que le rugby français se régule et qu’il arrête d’alimenter cette bulle qui nous tue. Nous ne sommes pas le foot et nous ne voulons pas l’être. Notre sport doit se reconstruire à partir de bases saines et renflouer ses clubs en licenciés, investir dans le scolaire, la formation, les équipes féminines. Le rugby a un rôle social et sociétal à jouer, j’en suis persuadé.
Il prend également pour exemple le rugby amateur. Extrait:
J’ai vu des clubs qui se regroupent à 9 pour monter une équipe junior… C’est ubuesque ! Et comment cette seule équipe junior va-t-elle alimenter les neuf équipes seniors ? Alors, les clubs recrutent en financiarisant à outrance. Ils ont une grosse tête mais un petit corps. Au bout d’un moment, le corps ne peut plus porter le poids de la tête.
Je ne veux pas seulement d’un sport de grands clubs et de grandes villes. Le rugby a un rôle à jouer en tant que sport de villages et de villes moyennes. J’ai la certitude que notre sport peut apporter à la société et transformer les personnes.