A cinq mois des Jeux de Paris, Antoine Dupont (27 ans) s’apprête à disputer ses premières minutes avec l’équipe de France de rugby à 7. Le Toulousain est au tournoi World Sevens Series de Vancouver qui commence ce vendredi pour trois jours. On devrait le voir à plusieurs postes pendant le week-end et notamment dans le rôle de demi de mêlée. Avec quelques subtilités.
Le meilleur joueur du monde à 15 va-t-il se révéler aussi au rugby à 7? On va vite le savoir puisqu’Antoine Dupont est avec les septistes tricolores à Vancouver (Canada) pour son premier tournoi avant les Jeux olympiques de Paris 2024. La quatrième étape du World Sevens Series (le circuit mondial) débute ce vendredi 23 février et jusqu’à dimanche.
Il ne faut pas s’attendre à voir la superstar du rugby débarquer dans la peau d’un titulaire. Il est encore en phase d'”observation” selon son sélectionneur Jérôme Daret. Et pour s’acclimater au rugby à 7, Antoine Dupont sera testé à plusieurs postes. Trois exactement. Demi de mêlée, demi d’ouverture et trois-quarts centre.
Quel numéro de maillot pour Antoine Dupont?
Que changerait pour le Toulousain d’occuper le poste de demi de mêlée à 7, lui qui l’occupe déjà avec son club et le XV de France? D’abord, au lieu d’être le numéro 9 dans l’ordre des postes à 15, il s’agit chez les septistes du numéro 4. Mais même si Antoine Dupont joue demi de mêlée, il n’aura pas forcément le numéro 4 floqué dans le dos puisque, au rugby à 7, les joueurs sont libres de choisir leur numéro de maillot entre 1 et 99.
Mais alors quel numéro a choisi Antoine Dupont pour son aventure olympique? “Vous verrez“, répond Jérôme Daret. “Ça lui appartient d’expliquer pourquoi il a choisi ce numéro, ce que cela signifie pour lui.”
Un rôle équivalent au rugby à 15…
Peu importe le numéro de maillot, Antoine Dupont aura toujours le rôle d’animer le jeu tricolore aux côtés du de l’ouvreur. “Les postes sont définis par les schémas de jeu”, explique Jérôme Daret. “On a trois avants (numéros 1,2,3) qui gèrent les mêlées et les touches, la charnière (4,5) gère les lancements de jeu, le centre et l’ailier (6,7) sont là pour gérer les espaces.”
Au rugby à 7, le demi de mêlée doit être rapide, technique et avoir la “vista”, trouver la faille dans la défense adverse en prenant des décisions du tac au tac. “C’est à lui de sentir le coup en attaque“, précise l’international Jean-Pascal Barraque. “Jusqu’ici, le poste de demi de mêlée à 7 est l’équivalent du poste de numéro 9, mais il y a des subtilités!”
… avec ses particularités
“Le demi de mêlée lance en touche”, souligne Jérôme Daret. Le technicien rappelle que le rugby à 15 aussi a connu des lancers en touche effectués par les numéros 9. “Un demi de mêlée doit savoir tout faire, c’est dans l’ADN de ce poste-là. Faire lancer le demi de mêlée ce n’est pas nouveau. Je crois que Jacques Fouroux avait impulsé ça quand il était entraîneur du XV de France (1981-1990). Il y a une vraie transversalité entre le 7 et le 15. Et quand on est capable de tout faire, on peut suppléer à n’importe quel manque. A 7 ça existe aussi.”
Le demi de mêlée a aussi un rôle défensif de premier ordre au rugby à 7. “Il fait la couverture derrière tout seul”, explique Jean-Pascal Barraque. “En effet, c’est souvent le joueur dans le fond du terrain qui balaie toute la surface, suit le jeu et bouche les trous dans la défense. C’est alors le dernier plaqueur et donc le dernier rempart contre un essai adverse.” Sur ce plan, le demi de mêlée doit être en grande forme physique.
Le demi de mêlée est souvent celui qui tape les coups d’envoi. Antoine Dupont en a d’ailleurs tapé plusieurs lors de l’entraînement du capitaine, ce jeudi.
Mais quel que soit le poste auquel il s’installe, Antoine Dupont devra savoir multiplier toutes les tâches. C’est l’exigence du rugby à 7 pointe Jérôme Daret. “Quand le jeu est lancé, les postes se redéfinissent. Il y a des profils de joueurs qui apparaissent. Il y a des joueurs plus pénétrants, d’autres plutôt ‘playmakers’ donc en capacité de faire jouer les autres et des joueurs capables de finir les actions. On travaille énormément à mutualiser les postes et à travailler sur les polyvalences parce que on peut se retrouver à finir un tournoi en nombre réduit. Et si on n’a pas travaillé sur cette polyvalence, on est pris en défaut.”
Via RMC Sport