L’arrière international Français Thomas Ramos s’est confié via Midi Olympique suite au match raté contre l’Italie.
Ce-dernier exprime un certain agacement. Extrait:
La déception forcément. Un peu d’agacement aussi. Il y a une vraie frustration de finir avec ce résultat-là.
Il faut être assez lucide pour se dire que ce match nul a un réel goût de défaite, évidemment. Il ne faut pas avoir peur des mots. Honnêtement, qu’on fasse match nul ou qu’on perde à la fin, le sentiment est le même. Et je pense que l’ensemble du groupe, sans manquer de respect aux Italiens qui se sont battus fièrement, ressent la même chose que moi. C’est comme une défaite.
Ce qui est frustrant sur la première mi-temps, c’est qu’on va beaucoup de fois dans leurs cinq derniers mètres, qu’on finit dans l’en-but avec un essai pas accordé à cause d’un bras sous le ballon. Il y a eu au moins trois ou quatre occasions franches devant leur ligne, qu’on ne met pas au fond. Dans ce sport, quand tu ne marques pas, tu ne prends pas le large, tu ne fais pas l’écart avec l’adversaire…
Il revient également sur la deuxième mi-temps. Extrait:
Elle était plus compliquée à quatorze. Il a fallu serrer les rangs et moins s’exposer. Même si on était tiraillé entre deux choix, celui de jouer pour essayer de se remettre dans l’avancée ou celui d’occuper. Mais en occupant, on les laissait dans ce qu’ils aiment faire, à savoir porter le ballon et mettre leur système offensif en place. À l’arrivée, on sort encore une fois avec une déception…
On a réussi à faire des bonnes choses en deuxième mi-temps, à se créer des opportunités. On a pu décaler des mecs qui ont su trouver des espaces dans les couloirs et nous faire avancer de trente ou quarante mètres.
Il explique le problème. Extrait:
La continuité. Nous sommes peut-être dans l’attente qu’un de nos joueurs traverse le terrain tout seul… Mais, quand on y arrive, on manque de continuité dans le jeu derrière. Et aussi de fraîcheur, j’ai l’impression, pour faire encore plus mal à l’adversaire. Il va falloir regarder cela et le régler rapidement.
Là, je crois qu’on a fait des choses intéressantes. Quand on relance des ballons, quand on joue des touches rapides, c’est qu’on est libéré. Mais il faut voir l’envie qu’on y met derrière. J’ai le sentiment qu’on n’a pas ce petit coup de rein qui nous permettrait de faire plus mal encore.
Je ne sais pas si c’est de la fraîcheur physique mais il est certain qu’on manque de répondant quand les actions durent un peu ou quand il faut dominer physiquement nos adversaires.
Il ne le cache pas : le groupe France est affecté. Extrait:
Ce soir, il y a beaucoup de déception par rapport à Esteban (Abadie) qui fêtait sa première cape, à Uini (Atonio) dont c’était la soixantième, Cyssou (Baille) et Tao (Romain Taofifenua) pour qui c’était la cinquantième. Ce sont des chiffres marquants. Alors, leur offrir ce résultat, c’est assez rageant. Je le répète, pour nous, c’est comme une défaite. Si Garbisi met les trois points à la fin, il n’y a rien à dire.
Il faut que chacun fasse son autocritique et regarde ses matchs. Il faut que tout le monde ait l’envie de repartir vers l’avant pour que le collectif retrouve un peu plus de clarté et de liant. La volonté de jouer ensemble, elle est toujours là. Après, on peut se poser mille questions. Mais trop s’en poser, c’est aussi se créer des soucis. Je n’ai pas l’impression que quelque chose ne va pas dans le groupe. Il y a une superbe ambiance, cela n’a rien à voir avec ça. C’est rugbystiquement et collectivement qu’on doit faire beaucoup mieux.
En revanche, il refuse de parler de l’évolution du staff et de s’en servir comme d’une excuse. Extrait:
Je ne suis pas convaincu qu’on puisse mettre la faute sur le nouveau staff, ou sur les joueurs qui arrivent. La grande majorité de l’effectif a été là pendant quatre ans ou presque. On se connaît, on connaît notre système et il n’y a pas eu de grande évolution. Pour moi, ce sont de fausses excuses. On ne peut pas dire qu’on est moins bons à cause de ça. Ce serait se mentir.
Il a ensuite parlé du carton rouge écopé par Jonathan Danty. Extrait:
Bien sûr. Mais ça arrive à tout le monde de sortir du cadre une fois. Personne n’est tombé sur Paul (Willemse) le premier match. Là, c’est Jonathan (Danty) mais il donne tellement de sa personne. Ça tombe sur lui, en voulant mettre un plaquage offensif. Mais il va falloir régler nos problèmes de discipline. On prend des cartons qui nous coûtent cher. Il faudra être intransigeant là-dessus pour la fin du Tournoi.
Il faut retrouver notre sérénité, notre calme, ce qui faisait notre force dans des moments compliqués pour ne pas douter. Puis, reprendre confiance pour faire beaucoup mieux.
Certains réclament du changement dans les compositions d’équipe. Thomas Ramos utilise son joker. Extrait:
Ce n’est pas à moi de décider. Des gens sont payés pour donner leur avis, je les laisse le faire. Au-delà des changements qu’il faut ou pas, je crois surtout qu’on doit tous regarder nos matchs individuellement. Que chacun se penche sur ses performances, moi le premier, pour voir ce qu’on apporte au collectif et ce qu’on peut améliorer. Derrière, une fois qu’on a fait notre autocritique, on peut se regarder dans une glace et repartir au travail.
Il précise être prêt à jouer à l’ouverture suite à la blessure de Matthieu Jalibert. Extrait:
Comme je l’ai toujours fait, je prendrai mes responsabilités. Si on me dit de démarrer à l’ouverture, il n’y aura pas de souci. Si on me dit de rester à l’arrière pour qu’un autre joueur débute en 10, il n’y aura pas de problème non plus. Je suis prêt à pallier toutes les éventualités. Mais, avec un joueur en moins derrière, c’est plus difficile pour lancer le jeu et pour le conduire. Surtout, nous sommes très déçus pour Matthieu.
Pour conclure, il indique que les Bleus vont devoir se montrer très sérieux pour les deux derniers matches. Extrait:
Je sais surtout qu’il va falloir être sérieux cette semaine (les joueurs sont libérés jusqu’à dimanche, NDLR) et revenir avec un état d’esprit de tueur pour gagner ces deux derniers matchs. Personne n’a envie de finir au fin fond du classement. Quand j’entre dans une compétition, c’est pour la gagner. Il ne faut pas se leurrer, on ne gagnera pas le Tournoi cette année mais être très mal classé me foutrait les boules. Chacun doit se mobiliser pour revenir déterminé.
On a connu une grosse déception, puis on a su réagir en Écosse. Là, on reprend tout de suite un coup derrière la tête. On ne doit pas être une équipe à réaction. Ce n’est surtout pas l’image qu’on doit renvoyer. Pendant quatre ans, notre équipe a su être intransigeante et démoniaque à domicile. Aujourd’hui, on ne doit pas envoyer le message d’une équipe faible, qui doute chez elle. Il nous faut de l’ambition et de l’envie. Il reste deux matchs pour se relever et sortir la tête haute.