Le demi-de-mêlée du LOU Rugby, Baptiste Couilloud n’a pas été retenu dans le groupe France pour préparer le Tournoi des Six-Nations.
C’est forcément une grosse désillusion pour le joueur Lyonnais qui semble s’être fait doubler par Nolann Le Garrec dans la hiérarchie des numéros 9, en équipe de France, tandis que Maxime Lucu semble réellement indéboulonnable en tant que remplaçant officiel d’Antoine Dupont.
Interrogé via Midi Olympique, Baptiste Couilloud a évoqué dans un premier temps le passage délicat traversé par son équipe du LOU. Extrait:
Ces dernières saisons, on s’est rarement retrouvé dans la situation d’être ainsi au pied du mur, à devoir compter les matchs pour imaginer quels points on doit prendre, à quel moment… C’est vrai que ça me touche personnellement et que je prends cette situation très à cœur, je n’ai surtout pas envie qu’on baisse la tête. Comme dans ces moments où on a la capacité d’enfoncer le clou et de prendre un point de bonus, par exemple…
C’est cyclique. Tous les sports collectifs lyonnais sont actuellement dans une passe difficile, mais on a aussi connu des périodes où tout le monde marchait fort en même temps, ce qui était bien plus appréciable ! Heureusement, chacun sait ce qu’il a à faire. En ce qui nous concerne, on est en train de reconstruire un projet différent de lui de l’époque Pierre Mignoni. Maintenant, il faut qu’on puisse rebondir et trouver les solutions pour que ce genre de saison n’arrive plus à l’avenir. Mais l’urgence, c’est d’abord de s’assurer une place en Top 14 la saison prochaine.
Il tente d’expliquer les raisons de cette saison difficile. Extrait:
Ce n’est pas à moi, joueur, à donner des explications quant aux difficultés qu’on connaît aujourd’hui… L’évidence, c’est qu’on était en fin de cycle avec Pierre, et qu’il a fallu renouveler le discours et le projet, ce qu’on a peut-être fait d’une mauvaise façon. Ce n’est un secret pour personne : au-delà du sportif, la saison dernière a été très compliquée. Il y a des choses qui ont été construites, puis déconstruites, puis reconstruites… Au final, le projet de notre ancien manager n’a pas pris et quand l’instabilité s’installe de la sorte, tout devient toujours plus délicat à gérer.
Dans la foulée, Baptiste Couilloud concède qu’il avait failli quitter le LOU en fin de saison dernière car il ne se sentait plus désiré au sein du club. Extrait:
C’était un déchirement pour moi. J’ai toujours été très attaché au Lou, et j’avais la sensation de ne plus être vraiment désiré par certains décisionnaires au club. Je me suis toujours dit au fond de moi que s’il fallait que je m’en aille pour le bien du club, je m’en irais, parce que la réussite du projet m’importe avant tout. J’étais prêt à mettre mon ego de côté dans ce genre de situation, pour le bien du Lou. Mais les propriétaires du club ont finalement fait le nécessaire pour que je me sente impliqué dans son projet, et que j’aie toujours envie de le faire rayonner. Je suis de nouveau investi à 100 %, partir du club n’est plus un sujet même si l’an dernier, la situation a effectivement été délicate.
Aussi, Baptiste Couilloud est revenu sur sa non-sélection en équipe de France pour le Tournoi. Il indique avoir échangé avec Fabien Galthié et révèle une partie de son échange. Extrait:
C’est toujours une déception que de ne pas être convoqué. J’ai pu échanger à ce sujet avec Fabien Galthié et je dois reconnaître que c’était quelque chose d’appréciable, malgré tout. Il m’a donné des explications qui concernaient principalement mes performances, et à une moindre échelle celles du club. Il a considéré que je sous-performais et qu’en conséquence, je n’étais pas capable de répondre aux exigences du niveau international à ce moment-là. Et si je suis totalement lucide, je dois dire que ça m’a fait du bien de l’entendre…
De temps en temps, c’est intéressant d’être remis en question, et d’être poussé à travailler encore un peu plus plutôt que de croire qu’on est toujours dans le coup, et d’attendre que le vent tourne… C’est toujours difficile d’entendre de la part de son sélectionneur qu’on n’est pas au niveau, mais je pense que ça valait le coup. Même si je ne partageais pas forcément son avis sur tout ce qu’il me reprochait, je préfère cette franchise plutôt qu’entendre des mots qu’il n’aurait pas vraiment pensé.
Il indique que cette période à rester au sein du LOU sans faire la navette avec le XV de France lui a fait du bien. Extrait:
Jamais je ne pourrai refuser de porter le maillot de l’équipe de France, c’est toujours une immense fierté. Mais au-delà de ça, individuellement, ça m’a fait du bien de me retrouver avec mon équipe, de ressentir la confiance de mes partenaires, mon staff et mes dirigeants. Quelque part, c’est tant mieux pour moi si j’ai pu vivre cette période de cette façon.
Surtout lui, qui est le capitaine du LOU. Extrait:
Disons que j’ai toujours été très impliqué, mais les circonstances de la saison actuelle ont fait qu’il n’y avait pas vraiment d’autre option pour moi que d’endosser cette responsabilité. Cela fait très longtemps que je suis au club, je joue à un poste charnière… Naturellement, j’ai envie d’entraîner un maximum de joueurs avec moi. Peut-être que je ne suis pas la personne idéale parce que je ne suis pas toujours dans le combat ou dans le feu de l’action, mais aujourd’hui, je me sens prêt. Et surtout, je me sens légitime pour assumer ce rôle de capitaine, et emmener mes partenaires de l’avant.
Pour conclure, Baptiste Couilloud évoque son éventuel retour au sein du groupe France pour les deux derniers matches des Bleus dans le Tournoi. Extrait:
Franchement, la décision finale ne dépend pas de moi, donc je n’ai même pas envie de réfléchir à cette question. Aujourd’hui, je suis au service du Lou et évidemment à la disposition du XV de France, s’il a besoin de moi. Mais la seule chose qui m’anime au quotidien à 100 %, c’est le projet et surtout le maintien de mon club.