Naturalisé français en novembre 2023, Emmanuel Meafou a fêté sa première sélection avec le XV de France, dimanche lors de la victoire au pays de Galles (24-45). Le deuxième ligne a vécu un moment particulier lors de La Marseillaise qu’il a répété sur une plateforme de streaming musical.
Ses premiers pas tant attendus avec les Bleus ont enfin eu lieu. Emmanuel Meafou (25 ans) a fêté sa première sélection avec le XV de France lors de la large victoire au pays de Galles (24-45), dimanche dans le Tournoi des VI Nations. La fin d’une longue attente pour le staff qui avait intégré le Toulousain à des entraînements il y a un an et demi et qui l’espérait pour la dernière Coupe du monde. Mais l’Australien – arrivé en France en 2018 – a obtenu sa naturalisation française trop tard (en novembre 2023) pour cela. Une blessure au genou juste avant le début du Tournoi en février avait encore retardé ses premiers pas en Bleus.
Interrogé via L’équipe, ce-dernier est revenu sur le rêve qu’il vient de réaliser. Extrait:
C’est un rêve qui se réalise. Quand je suis arrivé en France (en novembre 2018, en provenance d’Australie), c’était vraiment un but et un défi de jouer pour l’équipe de France. Je suis tombé amoureux de ce pays et des gens, c’est pour ça que c’était si important pour moi. Hier (dimanche), ça s’est bien passé avec une victoire. C’était vraiment chouette. Je m’en souviendrai forcément toute ma vie.
J’ai pensé à tout le travail que j’avais fait pour vivre ce moment-là mais aussi beaucoup aux gens qui m’ont aidé, comme le staff et mes coéquipiers de Toulouse avec qui je joue depuis que je suis arrivé en France. J’ai pensé aussi à ma famille et à tout ce qu’elle a fait. Chanter la Marseillaise, c’était un moment incroyable. L’ambiance était formidable. Même si on était à Cardiff, on entendait beaucoup les supporters français. J’ai essayé de mettre les émotions de côté pour être concentré sur le match. J’étais encore plus ému quand j’ai vu la famille et le petit après le match. Ce n’était qu’un match de rugby mais c’était un honneur de jouer pour l’équipe de France.
Il a apprécié de pouvoir partager ce moment avec sa femme et son fils. Extrait:
Le plus important pour moi était surtout de partager ça avec ma femme et mon fils. Oui, c’est vrai qu’il dormait bien. Il était très tranquille, comme souvent lors des matches à Toulouse. C’était bien. Tout le monde n’a pas la chance de vivre de tels moments. J’en ai bien profité.
Dans la foulée, il indique avoir révisé la Marseillaise avec Spotify. Extrait:
Oui, je la connais par coeur. C’était important pour moi, comme de bien parler français. Je voulais être Français et je suis Français. Depuis que l’on a commencé à parler de moi en équipe de France, j’ai répété la Marseillaise sur Spotify. Je relisais tous les mots et je travaillais. Maintenant, c’est bon !
Il rajoute ne pas avoir été stressé avant la rencontre. Extrait:
Non, pas trop. J’ai eu beaucoup de bons conseils de la part de William Servat (co-entraîneur des avants du quinze de France), qui m’a dit de jouer simplement mon jeu, que ce n’était qu’un match de rugby et que j’avais les qualités pour faire de bonnes choses. C’était de bonnes émotions plutôt que du stress. Je suis un peu calme, tranquille, parfois trop tranquille ! Je ne suis pas un mec qui stresse trop.
Il revient sur cette folle attente, lui qui rêvait de porter le maillot Tricolore. Extrait:
Cette sélection tombe vraiment au meilleur moment. Avant la Coupe du monde, on se demandait si j’allais pouvoir jouer avec l’équipe de France et ça ne s’était pas fait (il n’était pas encore éligible). J’en avais profité pour aller au mariage de ma grande soeur. Pareil pour le début du Tournoi, que j’ai manqué en raison d’une blessure (entorse d’un genou), j’ai pu rester avec le petit (il est né à Noël dernier).
Il analyse ensuite sa prestation. Extrait:
Pour une première sélection, c’était bien mais je sais que je dois encore améliorer beaucoup de choses, notamment mon activité sur le terrain, en étant en place plus vite, et en défense je peux encore mieux plaquer. Je veux de toute façon faire toujours mieux. Je sens les attentes autour de moi mais j’essaie de ne pas trop me mettre de pression. Ma femme est importante aussi pour ça. Elle me dit souvent que je suis là parce que je suis un bon joueur. Si elle n’était pas là, je ne serais d’ailleurs pas le même. C’était ma première sélection mais j’espère que ça ne sera pas la dernière et que plein d’autres matches vont arriver.
Il espère désormais pouvoir confirmer contre l’Angleterre, samedi. Extrait:
Je sais que c’est toujours un match particulier contre ce pays qui a créé le rugby. Les Anglais sont très en forme, à l’image de ce succès contre l’Irlande (23-22). On les respecte mais on veut finir le Tournoi par une victoire. On veut enchaîner. Gagner en marquant 45 points chez une bonne équipe du pays de Galles, ça a fait du bien moralement à toute l’équipe après un début de compétition un peu dur. Ça montre ce que l’on est capables de faire quand on joue notre jeu. On sait malgré tout qu’on peut encore faire mieux défensivement, puisque les Gallois ont marqué trop facilement. On est une bonne équipe avec de bons joueurs. Si on garde ce niveau de jeu et d’intensité, on peut battre n’importe qui. Ce sera un grand défi, encore plus chez nous, à Lyon.