Le consultant rugby de L’équipe, Jean-Baptiste Elissalde s’est confié via L’équipe pour analyser la victoire des Bleus remportée contre l’Angleterre, ce samedi soir à Lyon.
Ce-dernier indique notamment que pour la troisième fois dans ce Tournoi, les Bleus sauvent leur match à l’arrachée, à la dernière seconde de jeu.
Il estime que cette victoire contre l’Angleterre et la deuxième place dans ce Tournoi va probablement permettre à l’équipe de France d’avancer.
Selon lui, il y a des motifs de satisfaction dans ce Tournoi malgré les prestations un peu poussives des Bleus lors de certains matches.
Voici son analyse :
« Pour la troisième fois en cinq matches de ce Tournoi, le sort du match s’est joué dans les dernières secondes pour le quinze de France. Et pour la troisième fois, il a tourné en sa faveur. Ce sont trois moments clés de cette édition du Six Nations. Après la décision arbitrale en Écosse (16-20), le poteau de l’Italien Paolo Garbisi à Villeneuve-d’Ascq (13-13), il y a eu samedi la pénalité gagnante de Thomas Ramos à la 79e minute… Comme s’il y avait une bonne étoile au-dessus de cette équipe pleine de réussite.
C’est une façon de voir les choses et il y en a une autre. Car il y a aussi les acquis de ces joueurs, une certaine conviction dans ce qu’ils font depuis quatre ans, dans ce qu’ils mettent comme énergie. Cela a aussi fait pencher les derniers moments de ces matches en leur faveur. Samedi, les Français sont allés chercher cette ultime pénalité, ils sont allés chercher cette victoire. Ils ont de la réussite mais finalement ils la provoquent parce qu’ils ne lâchent rien. Ils ont toujours été dans le coup dans ce Tournoi, hormis contre l’Irlande (17-38). Pour en revenir au contenu tactique du match de samedi, on peut remarquer que le jeu en black a été poussif en première période, le jeu au pied a rarement fonctionné, ils ont essayé de reculer le ballon une fois, ça n’a pas marché non plus. Les Français ont marqué un seul essai sur leur possession. Ils en ont en revanche inscrit deux autres après des touches manquées des Anglais.
Défensivement, les Bleus ont été friables tout le Tournoi, notamment au milieu du terrain. On l’a constaté, du franchissement de l’Irlandais Caelan Doris à celui de Ben Earl samedi. On n’avait pas vu cela pendant les quatre précédentes années. Les Français sont un peu dans une transition vers un jeu avec davantage de possession. Ils ont pu en oublier leurs fondamentaux, ce qui faisait leur force : défendre pour mieux contre-attaquer.
On peut trouver des motifs de satisfaction dans ce Tournoi. Il y a eu de la nouveauté, les Bleus ont trouvé un autre demi de mêlée, Nolann Le Garrec, un autre ouvreur (mine de rien), avec Thomas Ramos, un autre arrière, Léo Barré, un autre centre, Nicolas Depoortere et un autre 5, Emmanuel Meafou. Cette victoire sur l’Angleterre et cette deuxième place arrachée changera probablement le regard des supporters, heureux de cette fin de Tournoi. Les Bleus seront un peu moins sous pression. Ceux qui observent le rugby d’une manière plus technique ou tactique se disent quant à eux qu’il y a eu énormément de réussite. Il faut rester mesuré dans les performances – comme il y en a eu pendant quatre ans – comme dans les moins bonnes. Parce que tout ça ne tient finalement pas à grand-chose. »