Le demi-de-mêlée Nolann Le Garrec a officiellement lancé sa carrière internationale avec le XV de France lors de ce Tournoi des Six-Nations.
Le joueur Francilien a même dépassé Maxime Lucu dans la hiérarchie des numéros 9.
Lors d’un entretien accordé au journal L’équipe, il indique s’être régalé lors de ses matches disputés avec le XV de France.
Il avoue avoir évolué derrière un paquet d’avants conquérant, ce qui lui a facilité la tâche. Extrait:
J’ai joué mon rugby derrière mes avants, qui m’ont mis dans de super conditions sur les deux dernières rencontres. J’ai joué en avançant. C’est plus facile pour exprimer ses qualités. Je me suis régalé. J’ai engrangé beaucoup d’expérience et j’ai énormément appris sur ces matches à fort enjeu sur lesquels tout est démultiplié face à des équipes très bien organisées contre qui la moindre erreur se paie cash.
Physiquement, ça va vite et ça tape fort. Et dans ma manière d’aborder les matches, j’ai été confronté à différents scénarios dont des fins de match serrées. Je continue à m’enrichir. Je suis très heureux de toutes les minutes que j’ai disputées (216 au total). On ne sait jamais quand on reportera ce maillot. À chaque fois, c’est unique. J’espère que ça va me servir pour la suite.
Il confirme avoir une grande maturité pour son jeune âge. Extrait:
À mon poste, on est obligé d’avoir une forme de maturité. Grâce au Racing, j’ai eu l’occasion de goûter très tôt à pas mal de situations, que ce soit sur des phases finales de Top 14 et de Coupe d’Europe. Peut-être que je me suis adapté, que j’ai grandi assez vite et qu’effectivement ça m’aide.
Il est vraiment heureux d’avoir enfin pu goûter à l’équipe de France, lui qui avait été appelé à plusieurs reprises au sein du groupe France sans être retenu sur les feuilles de match. Extrait:
Ça faisait un petit moment que j’étais dans le groupe et dans l’ambiance sans goûter au terrain, que rien ne remplace. Je tournais autour depuis deux ans. Quand on est proche, ça donne envie. C’est peut-être aussi ce qui m’a apporté ce petit supplément d’âme. J’avais continué de bosser, de me montrer patient en attendant mon heure. Et ça a plutôt bien fonctionné. C’est incroyable maintenant.
Il rêvait réellement de pouvoir jouer ces matches avec les Bleus. Extrait:
Tous les sportifs sont confrontés à des hauts et des bas. Je rêvais de tous ces matches avec l’équipe de France. Je suis un compétiteur et c’était un objectif. Vu que c’est tellement beau, peut-être que j’y ai aussi trop pensé à un moment donné. Ce n’est pas très bon, car on n’est plus sur l’instant présent. L’année dernière, j’ai connu une période durant laquelle j’étais moins bien. J’ai dû me reconcentrer sur les bases. Je me suis dit que l’équipe de France viendrait après si j’étais performant.
Il se réjoui également des compliments venant de Fabien Galthié, son sélectionneur. Extrait:
Ces dernières semaines, il a eu pas mal de petits mots pour moi afin que je sois concentré sur des objectifs, des détails, et que je reste face au jeu comme j’aime le faire. Il m’a donné beaucoup de confiance. Les opportunités viennent avec les matches. Pour ma part, je suis plutôt content de ce que j’ai fait par rapport aux objectifs que je m’étais fixés, même si je sais que je peux faire mieux. Je suis plutôt exigeant. J’espère avoir répondu au maximum aux attentes. Il n’y a plus qu’à retourner à l’entraînement et performer en club.
Une chose est sûre : il ne veut surtout pas s’enflammer. Extrait:
Bien sûr, je ne veux pas m’enflammer. Je n’ai pas fait grand-chose encore. C’est le début. Les gens sont contents pour moi et je reçois des compliments, mais je sais que ça va vite dans les deux sens. Ce serait une erreur de s’emballer. On joue à un poste très exposé. Quand l’équipe tourne moins bien, on est aussi souvent visé. C’est pour ça que je reste calme. Je sais d’où je viens et où je veux aller. Ça ne m’empêche pas de savourer. Mais quand on gagne un match, on pense à celui d’après. J’ai forcément envie d’y retourner le plus vite possible.
J’ai 21 ans. Je suis encore un jeune joueur qui se développe. Peut-être que ça passera par un ou deux échecs, ou un ou deux mauvais choix de temps en temps. Mais ça fait aussi partie de mon évolution et de mon chemin. Je ne serai pas de suite le joueur parfait mais ma personnalité, mon caractère et ma façon de jouer appellent parfois aussi la faute. Il y a sûrement des attentes mais je reste Nolann. Je joue pour me faire plaisir et bien faire jouer mon équipe. Je ne recherche pas à ressembler à d’autres joueurs.
Questionné sur le gros buzz autour de l’absence d’Antoine Dupont pour ce Tournoi, Nolann Le Garrec réagit. Extrait:
C’est sûr que toutes les semaines il y a eu beaucoup d’articles sur Antoine. Avec Max Lucu, on avait à coeur de montrer que l’on pouvait bien faire jouer l’équipe de France. On connaît toutes ses qualités et son importance pour le rugby français. Mais sur ce laps de temps, on voulait être un peu égoïstes et croquer à pleines dents toutes les minutes que l’on allait à voir.
Antoine Dupont ? On a très peu discuté puisque je l’ai vu très rapidement dans le vestiaire. Je suis allé le saluer et il m’a félicité pour la victoire collective.