Le trois-quarts centre international Français Gaël Fickou s’est confié via le Midi Olympique.
Ce-dernier est revenu sur le Tournoi effectué par les Bleus. Extrait:
Nous n’avons jamais douté de notre état d’esprit, de notre engagement. On savait que nous allions traverser des moments difficiles. Nous en traverserons d’autres. C’est la vie, le jeu. Mais on croit en nos forces, en nos armes. Le groupe est composé de joueurs d’expérience. Malheureusement, parfois ça tourne en notre faveur, parfois, non. Comment expliquer que nous prenions trois cartons sur les trois premiers matchs et que nous ne faisons que trois et cinq fautes sur les deux derniers ? Restons positifs et humbles. Je suis convaincu que de très belles choses vont arriver.
De ce match contre l’Angleterre, on ne va retenir que la victoire. Ces dernières années, nous avons été habitués à des succès un peu sensationnels. Il ne faudrait pas en arriver à banaliser une simple victoire acquise dans la difficulté. Certes, nous avons très mal débuté le Tournoi face à l’Irlande. Nous n’étions pas prêts. Tout simplement. Nous sommes montés en puissance petit à petit avec un vrai faux pas contre l’Italie. Inutile de refaire le match, mais on s’est trompé sur ce match. Mais contre l’Écosse, le pays de Galles et l’Angleterre, nous avons été à la hauteur. Ce n’est pas rien quand même.
Selon lui, le match contre l’Angleterre est un véritable copier-coller du quart de finale perdu contre l’Afrique du Sud. Extrait:
C’est un copier-coller sauf que cette fois-ci on gagne. Mais, comme contre l’Afrique du Sud, ça ne se joue à rien. Juste à un ou deux détails. Comme en quart de finale. Maintenant, nous avions besoin de bien finir ce Tournoi, de l’achever sur une note positive. Nous avons été dans la tourmente médiatiquement. À juste titre au regard de nos performances. Mais j’ai envie de retenir que nous gagnons avec un record de point au pays de Galles, que nous battons le médaillé de bronze de la dernière Coupe du monde, tout en retenant les leçons des matchs contre l’Irlande et l’Italie pour ne pas reproduire les mêmes erreurs.
Contre l’Italie, on a tout fait à l’envers. À cinq mètres de la ligne, on envoyait des triples sautées, ça ne pouvait pas fonctionner. Et face à l’Irlande, il n’y a pas eu photo. Ces deux matchs, on ne peut d’ailleurs pas les mettre sur la même échelle de valeur. Rien à voir.
Il rappelle que l’objectif du XV de France était de remporter la compétition. Extrait:
Non, nous espérions le gagner ! Et dès le match de l’Irlande, on a compris que tout ne se passerait pas comme prévu. On a su tous – joueurs et staff – se remettre en question. On a quand même produit bien plus de jeu et même retrouvé un peu de folie sur la fin de la compétition. On a changé notre fusil d’épaule, c’était une volonté de tout le monde. On a choisi de tenir plus longtemps le ballon sur ces deux derniers matchs. Et ça a payé. Thomas (Ramos) l’a bien illustré. C’est lui qui a tout organisé d’une main de maître. Il faut le souligner.
Il indique que les jeunes joueurs qui ont intégré le groupe ont fait beaucoup de bien. Extrait:
La remise en question de tous les joueurs a été une bouffée d’oxygène. Tous, sans exception. Moi le premier. Après, les jeunes ont du talent. Des garçons comme Nico Depoortère, Nolan , G.H (Colombes) ou Léo (Barré) ont fait du bien. Mais c’est aussi parce que tout le monde s’est remis dans l’avancée. Max (Lucu) n’a pas eu la chance d’avoir d’aussi bons ballons que Nolan. On a entendu ici ou là : “Ah si Dupont était là…” Je crois que derrière un pack dominé, quel que soit le demi de mêlée, c’est une galère.
Dans la foulée, il concède être passé à côté de son match contre l’Irlande. Extrait:
Nous sommes tous passés à côté contre l’Irlande. Moi, le premier. Dans les moments chauds, on demande toujours la tête des cadres. C’est le jeu, il faut l’accepter. Mais, j’ai le sentiment d’avoir fait une bonne performance contre l’Écosse, le pays de Galles ou l’Angleterre. Et contre l’Italie, nous avons tous été « moyennasses ». Les critiques ont été durs, mais c’est normal. Quand c’est le cas, je suis le premier à lever la main pour dire que nous n’avons pas été au niveau.
Gaël Fickou estime que les médias l’ont beaucoup enfoncé. Extrait:
j’ai toujours senti la confiance des coachs. Peut-être ai-je été en danger ? Je sais qu’une partie de la presse voulait que je saute, mais je ne lâcherai rien. Et je donnerai toujours tout pour ce maillot. J’ai été en difficulté au même titre que l’équipe. Dès que nous avons retrouvé de la performance collective, je me suis tout de suite senti mieux. Les médias pointent souvent un joueur ici ou là après un mauvais match. Mais ce sport est éminemment collectif. Contre l’Irlande, personne n’a été bon…
Entre Fabien Galthié et moi, il y a une confiance très forte. Il sait que je ne lâcherai pas et je sais qu’il en fera de même. Mais ça ne veut pas dire qu’il ne me met pas en concurrence. N’allez pas me faire dire, ce que je n’ai pas dit.
Aussi, il explique que François Cros a été le meilleur joueur français du Tournoi. Extrait:
François, c’est le meilleur joueur français du Tournoi, c’est vrai !Il a été exceptionnel. Mais souvent, il y a une contagion collective quand ça ne va pas. Pour moi, Antoine (Dupont) est le meilleur joueur du monde, mais il aurait aussi été en difficulté contre l’Irlande.
Questionné sur la défense délicate des Bleus, il réagit. Extrait:
Le système est bon. Les essais encaissés, ce sont des erreurs individuelles. Moi le premier, j’en ai raté un qui coûte cher contre l’Angleterre. Thomas (Ramos) aussi. François (Cros), pareil contre le pays de Galles. Le problème n’est pas collectif. C’est juste une remise en question personnelle. Rien de plus.
Pour conclure, Gaël Fickou refuse d’affirmer que l’arbitrage a été bienveillant avec le XV de France. Extrait:
Pas du tout. Mais alors, vraiment pas du tout. On a quand même pris deux cartons rouges et un jaune sur les trois premiers matchs.