Le Tournoi des Six-Nations version 2024 a pris fin le week-end dernier avec une victoire du XV de France remportée contre l’Angleterre, à Lyon.
Au cours de ce Tournoi, le troisième ligne Alexandre Roumat a porté pour la première fois de sa carrière le maillot des Bleus.
Lors d’un édito effectué via Midi Olympique, le père d’Alexandre Roumat, à savoir Olivier Roumat n’a pas manqué d’exprimer son émotion.
Il revient sur l’évolution de son fils qui lui a permis de devenir international Français.
A lire ci-dessous :
“J’ai eu la chance de voir mon fils Alexandre jouer en équipe de France, à peu près trente ans après moi. Mais je ne me suis jamais projeté en lui. En fait, il faisait de la pelote basque à Hossegor. Ce sont ses copains qui l’ont amené vers le ballon ovale. Moi je ne l’ai pas poussé car je ne voulais pas qu’il fasse du rugby trop tôt. Moi-même j’ai commencé à 17 ans. De toute façon, je ne vis pas une deuxième carrière à travers lui.
Quand il avait 18 ans, je ne voulais pas qu’il démarre trop vite avec les professionnels car je ne le sentais pas prêt en termes de densité physique, même s’il a toujours été très costaud des jambes, comme je l’étais. Mais il devait laisser sa croissance se terminer et il devait muscler le haut de son corps. Il a beaucoup travaillé là-dessus dans tous ses clubs.
Mais en fait je parle de travail alors que pour Alexandre, le rugby est un jeu et doit le rester. Je lui ai cassé les pieds là-dessus.
Je lui ai toujours dit que le jour où il verrait tout ça comme un boulot, il fallait qu’il arrête tout de suite.
Il a connu une période où il a moins joué en club sur des choix d’entraîneur, mais ça fait partie d’une carrière et je pense que cette expérience l’a endurci et lui a appris à se remettre en question. Je suis très fier de le voir relever le défi du Stade toulousain car il avait été contacté par cinq ou six clubs et il n’a pas choisi l’endroit le plus facile pour poursuivre sa carrière après l’UBB. Mais il a une grande confiance en lui, c’est sa plus grande force. Il sait ce qu’il veut.
Je l’ai vu tourner pas mal de temps autour du XV de France sans décrocher de sélection, mais nous n’avons pas eu peur. Nous savions que ça allait basculer. Je lui disait : “Quand ça va s’ouvrir tu devras prendre ta chance car en équipe de France, tu ne peux pas te plaindre, il y a tellement de gens qui attendent”. Mais Alexandre n’est pas un gars qui doute, mais le fait d’être à Toulouse lui donne un surplus de confiance.
Je le répète, je ne fais pas une deuxième carrière par procuration
On me parle de mon expérience personnelle, le Tournoi 1994 où l’on m’avait retiré le capitanat. À cette époque, en cas de mauvais match,les charnières et les leaders ramassaient. Mais j’étais revenu dans le groupe pour rebondir et vivre la tournée légendaire en Nouvelle-Zélande. Trente ans plus tard, j’étais en Écosse pour assister à ses débuts, c’est vrai que c’était particulier, je ne pensais pas que je serais aussi ému en le voyant chanter les hymnes et entrer en jeu. Tous ces souvenirs qui sont remontés. Et puis je sais ce que ça demande l’équipe de France.
J’étais surtout content pour lui par rapport à tous les efforts qu’il a faits. Je le répète, je ne fais pas une deuxième carrière par procuration. Mais c’est vrai, je suis très heureux d’être montré du doigt comme le père d’Alexandre alors qu’au début, on le montrait comme le fils d’Olivier, c’est une grande fierté.”