Le sélectionneur du XV de France, Fabien Galthié s’est confié via Midi Olympique.
Ce-dernier a évoqué la gestion des joueurs trentenaires.
Il l’affirme : les trentenaires sont des cracks selon lui. Extrait:
Les trentenaires, ce sont des cracks à mes yeux. Comment il fait, Gaël Fickou ? Comment il fait pour matcher avec ses adversaires alors qu’il est loin de son potentiel maximum ? Sincèrement, ce serait dommage que l’âge soit un critère éliminatoire. Les joueurs qui ont 30, 31 ou 33 ans portent avec eux 50 ou 60 sélections. Notre ambition, c’est d’amener la totalité de cet effectif en capacité de disputer la Coupe du monde. Les joueurs pensent qu’ils peuvent tenir le challenge. Lors de la dernière finale de Coupe du monde, les Néo-Zélandais avaient 30 ans et 66 sélections en moyenne.
Le Leader Maximo de cette équipe de France, c’est Gaël Fickou, 30 ans et 90 sélections. Le chemin doit se construire avec eux. Il y a un travail à faire avec la Ligue et les clubs pour tenter de trouver le chemin pour accompagner ces trentenaires qu’on montre du doigt chez nous, alors qu’on les encense dans tous les autres pays. Charles Ollivon, Romain Taofifenua, Cyril Baille ou Uini Atonio doivent être en capacité de matcher avec les autres équipes. Mais de matcher avec leur toute puissance. On a le talent pour rivaliser avec les meilleurs. Mais ce potentiel, il faut l’entretenir.
En revanche, il compte partir en Tournée estivale en Argentine avec des jeunes. Extrait:
On va partir en tournée avec des jeunes joueurs. On aura quatre matchs pour développer nos meilleurs potentiels. Entre ça et le reste, ça nous permettra d’avoir une large population qui sera en capacité de défendre l’équipe nationale jusqu’en 2027.
Dans la foulée, il raconte sa relation avec ses joueurs. Extrait:
On a vécu une tragédie en quart-de-finale et une autre en ouverture du Tournoi, contre l’Irlande. J’ai 55 ans et j’ai l’âge d’être leur père. Quand je parle à un joueur, je me demande ce qu’il pense. A mon époque, quand je perdais, je me disais que c’était la dernière fois que je mettais ce maillot bleu. Je me disais que c’était fini pour moi. Or, je ne voulais pas que ce sentiment s’installe dans leurs têtes parce que ça se ressentirait, plus tard, sur leurs performances.
On a enchaîné deux vestiaires difficiles, après l’Afrique du Sud et l’Irlande. Greg Alldritt, le capitaine, m’a dit : “Dis leur de ne pas trop penser”. C’est ce que je leur ai dit. Quand on a quitté Marseille pour revenir à Marcoussis, c’était l’armée qui remontait au camp avec beaucoup de joueurs éliminés. Et puis, on est malgré tout reparti au combat en Ecosse, un terrible adversaire. On sentait bien que physiquement et psychologiquement, l’équipe n’était pas à son maximum. On sentait bien qu’on n’avait pas les armes pour dominer rugbystiquement les adversaires. Mais notre force, c’était les hommes et le coeur.
Il réagit également aux nombreuses critiques. Extrait:
Les critiques, elles étaient là. Certains joueurs sont forts, froids et acceptent la critique. Ils ne tremblent pas devant la critique. D’autres doivent travailler là-dessus. En Ecosse, à la 60 ème minute, on est mené. Puis, on fait “tapis”. On fait rentrer les huit joueurs du banc de touche. Là, on fait un 10 à 0 et l’équipe arrache une victoire. Les joueurs ont fait corps.
On a une semaine de récupération. On revient à Marcoussis pour préparer l’Italie et tout le monde pense à ce moment-là qu’on a fait le plus dur, et moi le premier. Mais les données, sur les accélérations, la vitesse, ne sont toujours pas bonnes. Pour autant , on prépare le match contre l’Italie avec les mêmes. Pendant le match, il y a le carton rouge de Jonathan Danty et l’énergie de l’équipe est tombée. Une fois de plus, le match était « détruit », puisque c’est le terme qu’emploie World Rugby quand il y a un carton rouge au niveau international. Mais derrière ça, il nous restait quinze jours. Là, on a décidé de lancer les jeunes et d’apporter de l’énergie.
Il conclut. Extrait:
On a commencé par une nuit tragique (contre l’Irlande), on finit par une nuit magique (contre l’Angleterre). Quand j’ai pris l’équipe, on a élevé le curseur. Ces cinq dernières années, on a été premiers ex-aequo, trois fois seconds et une fois champions, avec un grand chelem en 2022. Mais on aimerait se payer plus, gagner des titres et les partager avec ce formidable public, qui a souffert autant qu’on a souffert durant ce Tournoi des 6 Nations. […]
A Lyon, samedi soir, les gens ne voulaient pas quitter le stade. Trente minutes après le coup de sifflet final, ils étaient encore là. Sincèrement, je comprends pas ce qui ne comprennent pas qu’on n’ arrive pas toujours à gagner des titres. Je vois comme eux que dans la vitrine aux trophées, il en manque. Mais on se bat pour ça.