Le manager de Clermont, Christophe Urios s’est longuement confié via Le Quotidien Du Sport.
Ce-dernier a clairement expliqué que sa plus belle réussite professionnelle était Oyonnax. Extrait:
Oyonnax sans hésiter. Moi, ce qui me passionne le plus dans le rôle de manager, c’est de construire un groupe, de travailler avec lui, de faire évoluer les joueurs. Je suis arrivé pour construire, on a tout connu. C’est nous qui écrivions l’histoire, on avait la fierté de franchir les étapes, de voir notre travail récompensé par les résultats.
Il estime que le rôle de manager a beaucoup évolué depuis ses débuts. Extrait:
Oui, tout est plus compliqué aujourd’hui. Le manager ne contrôle pas tout, les relations avec les présidents qui sont pour la plupart des grands chefs d’entreprises aujourd’hui sont différentes. Il faut gagner absolument, il est beaucoup plus difficile de construire que dans le passé. Les staffs sont de plus en plus importants et chacun souhaite exister auprès des joueurs et des médias. Les relations avec les médias sont différentes aussi.
Plus généralement, le contexte autour du rugby n’est plus le même. Ça va vite, on n’a plus le temps de construire. Ça rend le métier difficile. La seule chose qui n’a pas changé, ce sont les joueurs. Il y a toujours différents caractères, des personnalités différentes.
Il a ensuite évoqué son licenciement de Bordeaux-Bègles. Il refuse de prendre cette expérience comme un échec. Extrait:
Je ne l’ai pas vécue comme un échec. Ça s’est mal terminé, mais on a quand même fait plusieurs demi-finales. Ça s’est mal terminé et on n’a pas gagné de titres, mais on a permis au club de retrouver les phases finales. Je voulais continuer puis des choses ont filtré dans la presse, ça ne m’a pas plu. Après cet épisode, l’UBB ce n’était plus pareil.
Comme je suis cash et j’aime que les choses soient claires, j’ai dit à mon président : « Dis-moi si tu veux qu’on continue ou pas ». Il m’a dit de lui laisser la soirée pour réfléchir, le lendemain il me disait que c’était fini. Ça a été rapide, brutal. Je m’adapte, mais on ne manipule pas. Je reconnais que ça a été dur, j’ai eu le soutien de ma famille et je me suis concentré sur mon exploitation viticole.
Il raconte ensuite son arrivée à Clermont. Extrait:
Mon idée était de reprendre une équipe la saison suivante en effet. J’ai eu quelques propositions en fin d’année et j’ai décliné car j’avais besoin de me régénérer, je ne me sentais pas capable de reprendre. Mais, mi-janvier, j’étais fier de recevoir une proposition de Clermont. Elle m’a redonné confiance en mon métier. Clermont est un club historique, qui a toujours été bien géré, je ne pouvais pas dire non.
Il confirme les difficultés de l’ASM et indique que le club Auvergnat est en reconstruction. Extrait:
On est dans une période de reconstruction. Je suis complètement en phase avec les dirigeants qui veulent reconstruire des bases solides, la relation avec les supporteurs, se tourner vers les territoires, les acteurs locaux. Mais il faut quand même accompagner cette reconstruction de résultats sportifs. L’objectif est le Top 6, mais ce ne sera pas facile de l’atteindre.
Vue notre situation, on regarde avec un œil devant et l’autre œil derrière. Le rugby, pour moi, c’est d’abord une mentalité et un état d’esprit. Quand tu ne l’as pas, tu ne peux pas exister comme à La Rochelle. Notre collectif faisait notre force depuis deux mois et nous avait remis dans la course au Top 6, mais on a oublié ça. Je veux passer à autre chose.