L’ancien patron de la Coupe du monde 2023 en France, Claude Atcher, explique son éviction de l’organisation un an avant le Mondial dans un livre paru le 29 mars, “Dans l’ombre de la Coupe” (En Exergue éditions). Le Gardois y livre sa vérité.
Claude Atcher, pourquoi avoir écrit ce livre?
Mon livre a plusieurs objectifs. D’abord, il était temps pour moi de mettre des mots sur mes blessures et sur l’injustice que je ressens quant aux raisons et aux conditions de mon éviction du Groupement d’intérêt public (GIP), la structure qui organisait l’événement. Je ne me suis pas allongé sur le divan d’un psy mais ce livre m’a permis de mettre des pansements sur mes plaies. Ensuite, je veux essayer de comprendre. J’y vois beaucoup plus clair mais je n’ai pas 100% des explications aujourd’hui. Ce livre me permet d’essayer de dénouer une communauté d’intérêts et de personnes qui a abouti à mon éviction. Enfin, j’avais besoin de laisser une trace. Il existe des articles de presse souvent assez à charge et j’avais besoin d’écrire ma version des événements. Une fois que ce livre existe, chacun est libre de croire ou de ne pas croire ce que j’ai écrit, de le lire ou pas, de l’interpréter ou pas, de le juger ou pas. C’est ma version.
Avant d’en venir l’organisation de la Coupe du monde de rugby 2023, vous évoquez l’affaire Laporte-Altrad dans laquelle vous êtes cité. Qu’est ce qui vous fait dire que vous êtes un fusible dans cette affaire?
Je ne sais pas si fusible est le bon terme. Fin 2021, le procureur de la République rédige un rapport qui indique que je ne suis pas impliqué dans l’affaire Laporte-Altrad. En février, mon avocate reçoit des questions collatérales à cette affaire de la part du procureur qui me ramène dans le procès attendu. Je me demande quelle est la motivation de celui-ci. Le fait est que le 13 décembre 2022, à la fin du procès, la présidente du Tribunal correctionnel dit que M. Atcher est relaxé de tous les chefs d’accusation, hormis une relaxe partielle sur une accusation de travail dissimulé liée au non envoi par le gérant de la société de déclarations sociales d’un trimestre. Qu’est-ce que je fais dans ce tribunal? Aujourd’hui, cette affaire est close pour moi et personne n’a le droit de considérer que je suis coupable de quelque chose dans cette affaire. Il y a encore des gens qui se régalent à me ramener à cette affaire et m’accolent l’adjectif de sulfureux alors que je n’ai jamais été condamné. Je n’ai pas de casier judiciaire. Je suis un homme d’affaires mais pas un affairiste.
Même si les comptes ne sont pas encore clos, le GIP a déclaré un bénéfice autour de 60 millions d’euros. Comment passe-t-on de ce bénéfice à 40 millions d’euros de déficit annoncés par la Fédération Française de Rugby qui est actionnaire majoritaire du GIP?
Je ne comprends pas tous les chiffres annoncés par le président Florian Grill depuis décembre. Aucun chiffre ne correspond. L’équipe Laporte a indiqué que ce déficit était hors de propos, surtout avec les fonds propres dont dispose la FFR avec le patrimoine que représente Marcoussis évalué autour de 60 millions. Mais concernant la Coupe du monde de rugby, les comptes ne sont pas arrêtés. Les résultats qui circulent font état d’un bénéfice d’une quarantaine de millions d’euros. C’est 20-23 millions de moins que ce qui avait été identifié en juin 2022 par le conseil d’administration, un mois avant mon départ.
Pourquoi on passe alors d’un bénéfice de 60 millions à 40 millions?
Ce sont des dépenses supplémentaires de 20 millions d’euros pour la livraison du tournoi, actées en février 2023 par le conseil d’administration du GIP. Une partie est logiquement liée à l’inflation, une autre est liée au recrutement de salariés (plus que je n’avais prévu) et une autre vient du fait que le GIP a payé une société privée pour livrer la Coupe du monde pour un montant de 3 millions d’euros. Mon éviction a déstabilisé le comité d’organisation, dans l’expérience, le savoir-faire, la conduite des opérations et le leadership. A partir de là, certaines dépenses n’auraient peut-être pas été logiques si j’étais resté. C’est difficile à dire. Mais on m’a viré et on a dépensé 23 millions de plus, ça c’est factuel. J’ai la faiblesse de penser que je n’aurais pas dépensé ces 23 millions d’euros. Je n’aurais pas pris, de toute façon, une société pour livrer la Coupe du monde à ma place. J’aurais déjà économisé 3 millions. Pour le reste, c’est compliqué. Chacun devra reconnaître les responsabilités de cette situation.
Le Groupement d’intérêt économique (GIE) a racheté les hospitalités à Rugby World Cup pour 82 millions d’euros. Avez-vous surpayé ces hospitalités comme l’a dit Florian Grill?
D’abord quand vous êtes candidat à l’organisation d’une compétition internationale, il vaut mieux proposer plus d’argent que les autres. Tant mieux qu’on ait proposé plus que l‘Afrique du Sud et l’Irlande car on n’aurait pas décroché la Coupe du monde de rugby 2023. Ensuite, ce montant de 82 millions a été audité par l’Inspection générale des Finances et par le cabinet Deloitte. À aucun moment, personne n’a remarqué qu’on avait payé trop cher. On a lancé l’exploitation de ces droits d’hospitalités en août 2022. Avant mon départ, le directeur opérationnel du GIE a indiqué qu’on avait vendu 85% des packages procurant un bénéfice de 5 millions d’euros. En février 2023, le conseil d’administration présente les comptes du GIE et réaffirme que le GIE va faire 5 millions de bénéfices. Personne n’écrit qu’on avait payé trop cher.
Donc d’où proviendrait ce déficit?
La société Daimani, qui a vendu des hospitalités, a été défaillante en juin 2023. Il y a 7 millions d’euros à récupérer à travers la caution bancaire, apportée par la holding du groupe. Ensuite, Rugby World Cup a préempté 28.000 packages hospitalités au Stade de France et d’autres au Vélodrome, à Marseille. Quand j’étais en place, je me suis battu contre RWCL (qui possède la licence de la Coupe du monde) sur le fait qu’ils ne pouvaient pas les rendre. C’était un engagement ferme et définitif. Si RWCL rend ces packages, ils paient. RWC a rendu 10.000 packages au GIP. Enfin, l’élimination du XV de France en quarts a pesé sur les recettes.
Est-ce normal que certains anciens rugbymen aient pu disposer de billets gratuits lors de cette Coupe du monde?
Ils n’ont jamais obtenu de billets gratuits. Ils ont même payé les billets au même prix que le public. Le seul sujet qui a fait débat est qu’ils ont acheté des billets sans passer par la file d’attente.
Avez-vous utilisé les voitures du GIP à titre personnel?
J’avais une voiture de fonction. Et tous les mois, on déduisait 300 euros de mon salaire pour avoir le droit de l’utiliser à titre personnel. Pour les déplacements de tout le personnel du GIP, on utilisait aussi des VTC car c’était plus pratique (on évitait ainsi de se garer, on pouvait travailler dans le VTC, etc.).
Concernant votre management, vous dites vous-même dans votre livre “je suis direct, je parle fort, je n’hésite pas à dire quand ça ne va pas”. En juin 2022, des articles de presse ont évoqué un “management par la terreur”. Avez-vous commis des erreurs dans votre manière de manager vos équipes?
Dès le départ, je me suis entouré de jeunes pour qu’ils deviennent demain des experts dans l’organisation des événements sportifs en France. La moyenne d’âge de cette nouvelle génération était de 30 ans. J’ai manqué de discernement en ne voyant pas que ces jeunes n’avaient pas la même motivation et la même mentalité que ceux avec qui j’avais organisé la Coupe du monde 2007. A cette époque-là, il nous arrivait de passer des soirées au bureau autour de pizzas pour terminer collectivement le travail, à 6 mois de la Coupe du monde. En 2023, c’était beaucoup plus difficile car le rapport à la valeur du travail a changé. Là, j’ai peut-être manqué de discernement car j’ai toujours considéré qu’organiser un événement sportif était aussi une aventure humaine. La période Covid a aussi perturbé l‘ambiance et la relation de management dans le comité d’organisation. Et quand j’ai demandé à certains collaborateurs de revenir travailler sur site, cela n’a pas toujours été très bien vécu. On ne pouvait pas travailler à l’organisation d’une Coupe du monde avec des gens en télétravail trois jours par semaine. Enfin, pour mon quatrième mondial, je pense savoir comment organiser un tel événement planétaire. J’ai été parfois péremptoire en disant comment faire les choses mais ma position était issue d’un savoir-faire expérimenté. Sans doute que certaines personnes n’ont pas bien pris mes directives. C’est une autocritique. Et le fait que je parle directement aux gens est relatif au monde du rugby où l’on se dit les choses. Je reconnais ce décalage. Mais ça ne veut pas dire qu’on se déteste, s’humilie ou s’insulte. Je prenais des gants avec tous ces jeunes malgré tout.
Dans le livre, vous évoquez le moment où vous proposez d’augmenter les salaires si le chiffre d’affaires du GIP croît aussi. Les délégués du personnel vous répondent qu’ils préféreraient des jours de repos en plus. Vous avez raté quelque chose?
Oui, c’était en mai 2022. J’ai le sentiment d’être un peu passé à côté et de ne pas avoir su saisir ce décalage avant. Ça m’a surpris. Le rapport au travail a changé. Les jeunes privilégient plus leur confort, leur temps de loisirs et de vie personnelle. Ça ne me choque pas mais dans la préparation d’un événement sportif mondial, il faut quand même un minimum d’investissement et de motivation. On peut reconnaître que ce n’est pas comme aller pointer tous les jours dans telle ou telle entreprise.
Que répondez-vous à ceux qui ont dit que les salariés n’étaient pas bien payés?
Leur contrat de contrat à durée déterminée d’usage (CDDU), liée à la convention collective du sport, impliquait une prime d’intervention de 10% de leur rémunération totale à la fin de leur contrat. On ne peut pas dire que c’est de l’esclavage. Ensuite, un comité de rémunération a approuvé les salaires qui étaient supérieurs de 20 à 30% au privé. Si je ne suis pas le manager idéal, j’ai des qualités et des défauts. En 40 ans, je n’ai jamais humilié quelqu’un. Pourquoi voulez-vous qu’à 67 ans je commence une carrière de dictateur. Je n’ai aucune motivation à rendre les gens malheureux. Je ne suis pas tordu à ce point. C’est incongru et ça ne correspond pas du tout à ce que je suis, aux traditions humanistes du rugby. Le livre sert à le démontrer.
Fin 2021, vous mettez fin rapidement au contrat de votre bras droit, accusé de harcèlement sexuel, pour faute grave. Qu’est ce qui justifie que trois mois plus tard, vous mettez fin au contrat de la salariée harcelée, également pour faute grave?
Aujourd’hui, on voit des entreprises qui ont mis cette situation sous le tapis. Je traite ce harcèlement sexuel sur le champ car c’est ma philosophie de vie. Je ne supporte pas cette attitude et je me sépare de mon bras droit. Après cette faute grave, je reçois cette jeune femme, je revalorise son salaire et lui donne un nouveau statut dans le service juridique où elle travaille. Mais ce n’est pas ce qu’elle veut. Le harceleur lui avait promis le poste de directrice juridique du GIP. J’ai déjà quelqu’un à ce poste. Je ne peux pas et lui explique que, selon moi, il s’est servi de leur relation pour lui promettre le poste de directrice. La promesse s’est faite dans des conditions de harcèlement que je ne peux pas accepter.
Vous ne pouviez pas faire autrement que de la licencier pour faute grave?
Sur la solution, mon DRH Julien Collette et ses équipes s’entretiennent avec la jeune femme et produisent une note m’indiquant qu’on ne peut pas garder une salariée qui ne veut pas signer un avenant à son contrat de travail. J’ai suivi ces recommandations. C’est une frustration mais il n’y avait pas d’autres solutions.
Pourquoi l’affaire Nicolas Hourquet précipite vos évictions?
En mars 2022, j’ai une divergence de vue sur l’organisation d’un match des Barbarians à Lille avec Nicolas (directeur des Relations internationales). Sa deuxième proposition financière n’était toujours pas acceptable. Soit ce match n’avait pas lieu, soit je demandais à quelqu’un d’autre de négocier. La conversation se clôt ainsi dans l’open-space. Au bout de cinq minutes, mon assistant me dit que Nicolas a fait une crise, a jeté son portable et est parti en pleurs vers l’ascenseur. Je le retrouve en bas où il me dit “j’ai honte et je ne suis pas à la hauteur”. Je l’adjure de prendre du repos pour en reparler plus tard. Dans nos bureaux, à la salle de la Mutualité, il y a un service interne de pompiers. Ce pompier est venu voir si tout allait bien et lui a mis une couverture de survie car il faisait froid en ce mois de mars. Nicolas Hourquet est rentré chez lui et a produit 2-3 arrêts de travail successifs. Mon regret est de ne pas avoir vu que, ce matin-là, il était un garçon à bout de nerfs. Quelques jours plus tôt, il avait avoué à ma secrétaire qu’il se posait des questions sur sa capacité à remplir les missions confiées, que ses filles avaient le Covid et qu’il avait des soucis personnels. Ce jour-là, je n’ai pas été assez lucide pour voir qu’il était à bout de nerfs. Le garçon était fragile puisqu’il a fait une deuxième crise pendant la Coupe du monde durant laquelle il a été hospitalisé 12 jours. Alors je veux bien être Robespierre comme on me décrit mais j’ai récupéré Nicolas Hourquet à la FFR alors qu’il pensait que j’allais le virer, lors de notre première entrevue.
Ses avocats disent au DRH qu’il ne veut pas revenir et qu’il souhaite être payé jusqu’à la fin de son contrat…
J’interroge Madame la Contrôleuse générale économique et financière pour savoir si c’est acceptable. On aurait peut-être négocié, mais dans son mail, elle me dit qu’on ne peut accepter une transaction que dans les limites indiquées dans la loi Macron, c’est-à-dire 4 mois de salaire. Nicolas n’a pas accepté. Je suis évincé fin août 2022 et M. Hourquet revient au mois d’octobre suivant.
Pourquoi la ministre enclenche une inspection du travail après cet épisode avec Nicolas Hourquet?
Un article à charge, qui évoque un management par la terreur, paraît dans L’Équipe le 22 juin 2022. Mme Oudéa-Castéra enclenche cette inspection et un audit du comité d’éthique dans la foulée. Je suis entendu le 6 août alors que le président du comité d’éthique a remis un prérapport, non public, le 1er août 2022. 19 salariés du GIP ont été entendus sur 200. Le 18 août 2022, le rapport est rendu à la ministre qui traite ensuite le dossier Atcher. Je suis évincé le 29 août 2022.
Pourquoi dites-vous que c’est un complot prémédité?
Je n’ai jamais employé le terme de complot. Je pose simplement les questions suivantes. Est-il normal que la ministre reçoive un prérapport du président du comité d’éthique avant que je sois entendu? Est-il normal que la ministre refuse de me recevoir? Est-il normal que les inspecteurs du travail refusent de m’entendre? Je suis prêt à reconnaître mes torts mais aujourd’hui on rapporte qu'”on a entendu dire que telle personne aurait été insultée, telle autre se serait fait pipi dessus dans les toilettes…” Ça, c’est un fantasme de journalistes. Il n’y a pas de dates, il n’y a rien de concret ni de circonstancié. Quand je fais le bout à bout, je me pose des questions.
L’analyse de l’inspection du travail est-elle plus poussée?
Les inspecteurs ont rencontré une trentaine de personnes puis ont envoyé un questionnaire à tous les salariés. La moitié a répondu. Un des salariés du GIP a confié qu’il avait fait un burn-out à cause de moi. Le nom de ce salarié n’existe pas au sein du GIP. Comment fait-on de telles erreurs sur un rapport aussi important qui engage l’avenir d’un homme? Je suis dubitatif. J’ai donc déposé une plainte, avec constitution de partie civile, car j’aimerais que des policiers enquêtent pour avoir des réponses à mes questions.
Vous instilliez un climat de terreur à Marcoussis?
J’ai des vidéos et des chansons de ces jeunes à Marcoussis ou ailleurs. Avant d’être ministre, Mme Oudéa-Castéra était présente lors d’une soirée organisée pour le départ de notre directeur de la sécurité. Tout allait bien.
Le 29 août 2022 vous êtes exfiltré du GIP. Qui vous a lâché?
La ministre Oudéa-Castéra est aux manettes en menant les discussions qui vont aboutir à ma mise à pied. Deux jours avant, elle a reçu une lettre d’Alan Gilpin, le directeur général de World Rugby, demandant ma mise à pied. Quelques jours avant, mes avocats négociaient un avenant suspensif à mon contrat de travail le temps du procès Laporte-Altrad (le 7 septembre) et de la remise du rapport de l’inspection du travail. On n‘a pas pu se mettre d’accord sur la terminologie de l’avenant suspensif et la ministre a alors décidé de ma mise à pied dans le cadre d’une mesure conservatoire. A quelques jours de son procès avec M. Altrad, Bernard Laporte n’est pas assez costaud pour décider du sort du directeur général du GIP que je suis (la FFR est actionnaire majoritaire du GIP). Ce n’était pas le bon moment pour moi. Le Président du GIP Jacques Rivoal m’a aussi trahi. Pendant 5 ans, M. Rivoal est dithyrambique sur mon travail et ma gestion. Et le jour où je ne suis plus là, c’est le phénix de la Coupe du monde de rugby pour laquelle il a tout fait, tout vendu, tout préparé. Il a fait un peu de schizophrénie en constituant un autre personnage que le sien.
Vous avez connu d’autres difficultés dans le rugby et le monde des affaires. Pourquoi ne pas vous être battu un peu plus?
Franchement, les circonstances, le timing et la violence de ce que je vis font qu’il est impossible de se battre. Par la suite, quand je suis mis à pied le 29 août 2022, on m’interdit l’accès à mon portable et à ma messagerie. On m’interdit de parler aux salariés. Dans les cinq minutes, je suis coupé du GIP. Le procès Laporte-Altrad dure du 7 au 21 septembre 2022. Je suis licencié du GIP en octobre et la mise en délibéré est prévue le 13 décembre 2022. Mes avocats me disent qu’il ne faut pas parler, se battre ou faire le malin. Le 13 décembre, je suis relaxé dans l’affaire Laporte-Altrad. En janvier 2023, les hommes sont déjà en place. Les journaux ont pris fait et cause contre moi. Je suis inaudible. Et je me suis refusé à relancer le débat pendant la Coupe du monde pour ne pas déstabiliser l’équipe en place.
Qu’avez-vous retiré de cette période?
J’ai été naïf et aveugle. Je ne me suis jamais senti en danger avant les premiers articles de presse sur mon renvoi devant le tribunal correctionnel dans l’affaire Laporte-Altrad. La préparation du Mondial était dans les clous. Le 16 juin 2022, dans le PV du conseil d’administration, le préfet et l’État disent qu’ils me font confiance, ils me félicitent pour une politique sociale remarquable. Non, je n’ai rien vu venir. Je n’ai pas du tout anticipé le risque d’une remise en cause de mon travail aussi violente. C’est une forme de naïveté. Pour prendre la main sur l’organisation, pour des ego et des ambitions personnelles, des gens ont été capables de tout. Je ne l’ai pas vu. Ce livre me permet de dire ma vérité.
Que faites-vous aujourd’hui?
J’ai passé 8 mois à reconstituer mes points de retraite. Donc, administrativement, je suis retraité. Mais comme la retraite est pour moi un gros mot, je continue à travailler et à accompagner 4 à 5 entreprises avec ma société de conseil. Je conseille des sociétés, dont des organisateurs de trail, dans la gestion de leurs projets dans le marketing. Dans ce cadre, le président du Montpellier Hérault Rugby, M. Altrad, m’a demandé un audit de la valeur commerciale de son club. Je lui ai fait des recommandations sur l’amélioration de la performance commerciale du MHR. Rien de plus. Aujourd’hui, je veux écrire une autre page de ma vie avec ma famille.
Via RMC Sport