Récemment, le président du Stade Rochelais, Vincent Merling a pesté contre le Salary Cap.
Ce-dernier a demandé à la Ligue Nationale de Rugby que le Salary Cap des équipes engagées dans les phases finales du Top 14 soit élevé pour permettre à ces équipes de recruter davantage de joueurs, dans le but de mieux gérer la fin de leur saison.
Dans sa chronique “Mourad de Toulon” diffusée sur Eurosport, l’ancien président du Rugby Club Toulonnais, Mourad Boudjellal a répondu à Vincent Merling.
L’ancien patron du RCT explique être totalement contre cette idée d’augmentation du Salary Cap.
Il souhaite même voir le Salary Cap fortement diminuer et mettre en place un nouveau règlement autour de la formation.
Il explique sa vision des choses et ses idées. Extrait:
“Week-end de Coupe d’Europe et le Stade Rochelais s’est qualifié en Afrique du Sud chez les Bulls. Merci au joueur Sud-Africain qui a oublié de plonger de quelques mètres pour centrer l’essai et permettre à son buteur de le transformer, ce qui aurait éliminé La Rochelle.
La Rochelle en Coupe d’Europe, il est bien loin le temps où le Stade Rochelais râlait contre les équipes d’en haut, les étrangers dans les équipes du Top 14, “trop d’étrangers”, “trop d’argent”, “trop de salary cap !”.
Et non, les temps ont changé ! Le président de La Rochelle, Vincent Merling demande maintenant des rallonges de Salary Cap. Et une fois de plus, on se rend compte que les clubs qui sont en bas veulent que les clubs du haut redescendent, et quand ils sont en haut, ils veulent que les clubs du bas ne puissent pas les rejoindre.
L’idée du président de La Rochelle est simple : donner plus de Salary Cap aux équipes qui jouent les phases finales de la Champions Cup car elles ont plus de matches à jouer que d’autres qui sont éliminées et sont en vacances. Mais l’idée ne tient pas très longtemps. Cela ne va pas résoudre les problèmes du rugby Français.
Trop de clubs sont entre les mains de milliardaires qui peuvent disparaître du jour au lendemain et le club risque aussi de disparaître avec. Ces clubs ne créent aucune richesse collective.
Ma proposition est simple : le problème c’est le Salary Cap. Je retourne ma veste et je souhaite que l’on réduise de manière drastique le Salary Cap de 70%. Je veux un Salary Cap de 5 millions d’euros. Mais, tous les joueurs formés au club ne seront pas comptabilisés dans le Salary Cap. La compétition ne va plus se porter sur l’argent mais sur la formation. Plus tu formeras des joueurs, meilleurs seront tes résultats. On va revoir des clubs avec de forts engouements venir concurrencer des clubs qui ont des milliardaires. C’est l’objectif.
Regardez : les droits télé ont explosé grâce à des clubs comme Toulouse, Toulon à l’époque ou encore La Rochelle. Des clubs sans milliardaire et qui avaient monté un modèle économique et qui ont créé une richesse collective. Donc arrêtez cette course à l’argent, changez le Salary Cap : la moitié tout le monde peut le faire. Et ensuite, c’est la formation qui décidera. Et les joueurs formés qui veulent partir, ils seront comptabilisés dans le Salary Cap chez les autres équipes et il y aura de grosses indemnités de formation à verser au club formateur de façon à ce que la formation compense l’apport d’argent. Si vous voulez que le rugby Français se développe et aille dans le bon sens, c’est une décision urgente à prendre sinon dans pas très longtemps il y aura des dégâts collatéraux.
Il y a deux dégâts possibles : le milliardaire en a marre et il se casse. Les contrats sont là, les chargent sont là, on fait comment ? Il n’y a pas de règlement. Le milliardaire n’est pas engagé donc demmerdez-vous.
L’autre possibilité c’est que le président disparaisse et on parle des héritiers. Les héritiers vont chercher un repreneur mais ils vont d’abord arrêter de mettre autant d’argent donc réduction des charges, licenciement du personnel et s’il n’y a pas de repreneur, ils mettront le club sur une économie réelle. Tous ces clubs subventionnés à très haut niveau vont chuter et descendre en Pro D2. Voilà le danger dans le rugby Français. Il y a plusieurs clubs dans ce cas de figure et il se passera, dans les années qui viennent, une catastrophe si on ne change pas les règlements.”