Invité sur Sud Radio, l’arbitre du Top 14, Thomas Charabas s’est confié sur l’arbitrage.
Ce-dernier a dans un premier temps indiqué que l’arbitrage ne changeait pas entre le Top 14 et la Champions Cup.
Selon lui, ce sont les équipes qui font évoluer leur jeu en fonction des compétitions.
Il explique par exemple qu’en Champions Cup, les équipes mettent davantage de rythme dans leur jeu car ils n’ont pas la pression de perdre des points au classement et d’une éventuelle relégation. Extrait:
“On essaye de coller de plus en plus à ce qui est demandé par World Rugby et par l’EPCR. On applique les règles de la même manière. Je n’ai pas l’impression que l’on soit plus laxistes ou rigoureux en Champions Cup. Ce qui change, c’est la façon dont les équipes ont envie d’utiliser le ballon. En Coupe d’Europe, on essaye de jouer davantage. Quand je siffle une pénalité en Champions Cup, les équipes sont déjà prêtes à aller en touche. Il y a davantage de rythme qui est mis car il y a moins de pression de la défaite sur certaines équipes. Je n’ai pas l’impression de voir deux équipes du Top 14 qui se battent pour ne pas perdre de points et éviter la 13ème place.”
Dans la foulée, Thomas Charabas laisse clairement entendre que les changements de règles dans le rugby sont une lourde charge pour les arbitres.
Il raconte d’ailleurs une anecdote pour illustrer ses propos. Extrait:
“Les arbitres sont peu sollicités. Il y a seulement quelques arbitres qui sont dans un groupe de réflexion à très haut niveau pour évaluer cela. Sinon, nous les arbitres, on est comme la police : on nous donne une loi et on doit l’appliquer, on n’a pas notre mot à dire dessus. Sur les changements de règles, il y en a pas mal et ça nous met dans l’inconfort. En parallèle, World Rugby essaye de rendre les règles plus lisibles et plus accessibles pour les gens. Ils ont pris le livre des règles et ils ont épuré des lignes pour que ce soit plus simple. Mais pour les arbitres, parfois c’est plus compliqué car ils ont enlevé des morceaux de règles et on se retrouve en difficulté pour justifier certaines décisions. Pour les arbitres, c’est pas toujours facile de s’adapter, même si ça peut être intéressant.
Le week-end dernier j’étais à Perpignan. Il y a un coup de renvoi d’en-but qui va directement en touche, un truc qui n’arrive jamais. Là c’est arrivé. Il y a des options. J’ai mis deux jours à trouver où était écrit la règle, pour savoir à quel endroit on doit jouer la mêlée. Apparemment, on doit jouer la mêlée à cinq mètres, au milieu des poteaux car c’est un renvoi d’en-but. Il faut aller chercher dans un endroit car ils ont voulu diminuer le nombre de pages du livre de règles. Cela nous met en difficulté. On doit s’adapter. Il y a aussi des changements de règles intéressants et bénéfiques.”
Thomas Charabas explique que les trop nombreux changements de règles du rugby "mettent dans l'inconfort" les arbitres eux-mêmes.
🗣️ "Après un match à Perpignan, j'ai mis 2 jours à trouver où était écrit dans la règle l'endroit exact pour jouer une phase précise." pic.twitter.com/zTzvRyHLSt
— Sud Radio Rugby (@SudRadioRugby) April 8, 2024