L’ancien talonneur international Français Guilhem Guirado s’est longuement confié via Midi Libre.
Passé par Perpignan, Toulon et Montpellier, Guilhem Guirado a évoqué le choc à venir entre le MHR et l’USAP programmé samedi à l’occasion de la 22ème journée du Top 14.
Il ne manque pas de dire le plus grand bien de Franck Azéma, l’entraînement de Perpignan. Extrait:
Ils ont eu ce fameux déclic à l’extérieur fin décembre (victoire à Castres, 13-17) qui les a propulsés. Ils sont impressionnants ballon en main, très consistants. Je suis peu étonné aussi par rapport au boulot effectué par Franck (Azéma, l’entraîneur) et l’ensemble de son staff. Franck est intransigeant. C’est un acharné de travail et il a inculqué une nouvelle méthode. Et je dis ça sans comparer négativement à Patrick (Arlettaz). Mais c’est vrai que Franck a une autre expertise. Une autre expérience aussi. Il a entraîné l’Usap dans les bonnes années, Clermont et Toulon.
Ça avait très mal commencé. À Perpignan, en général, on tire très vite des conclusions. Quand ça va mal, on veut vite prendre une décision. Là, on savait qu’il y allait avoir une transition. Donc le club est resté raisonnable. Il a compris qu’il fallait du temps pour construire, faire confiance. Ça a payé.
Il analyse ensuite le jeu pratiqué par l’USAP. Extrait:
Quand tu portes le ballon comme ça, tu gardes une certaine maîtrise. Mais c’est énergivore. Les avants doivent faire un travail colossal, toujours assurer la continuité du jeu en étant au soutien. Parfois, tu es à la rupture physiquement, notamment autour de la 50e, souvent le point de bascule des matches. Si l’équipe adverse résiste, tu te mets en danger. Pour le moment, ça lui réussit.
Contre Lyon (51-20), mais aussi le Racing (26-5) et Toulouse (27-17) dernièrement, le match est serré jusqu’à la 50e. Mais ces derniers finissent par céder face aux vagues catalanes. Ça montre le travail effectué par le staff, les joueurs. Quand je vois qu’une charnière Ecochard-McIntyre s’est installée, qu’un Tommaso Allan a été replacé à l’arrière… Les choix sont pertinents. Il ne faut pas avoir peur de dire que Perpignan joue un très beau rugby, prend énormément de risques alors qu’il n’est pas aussi en confiance qu’une équipe comme le Stade Français au classement.
L’USAP peut-être il visiter le top 6 ? Guilhem Guirado estime que Perpignan doit surtout se concentrer sur le maintien. Extrait :
Vous le voyez, dans toutes les déclarations, tout le monde reste modeste. Les quatre défaites d’affilée du début de saison sont encore dans les têtes. Ces périodes de doutes, où tu frôles la crise interne, t’obligent à rester humbles. Tu as un calendrier complexe, le 6e est quand même à trois points… Il faut garder les pieds sur terre. Et le club garde sa ligne directrice : assurer le maintien le plus rapidement possible.
Il explique ensuite pourquoi l’USAP a vu sa confiance grimper ces dernières semaines. Extrait:
Elle arrive avec un maximum de confiance. Elle sent aussi que le public catalan répond présent. Ils en sont à six guichets fermés d’affilée. Les spectateurs se mettent à rêver, inéluctablement. Ça, tu n’as pas d’emprise dessus. Le club, de son côté, doit rester raisonnable. Il sait que tout peut aller très vite. Les supporters catalans ont connu de très beaux moments. Ils en ont regoûté en Pro D2 mais ça n’a pas la saveur du Top 14.
Rêver fait partie de l’espoir. Il vaut mieux avoir ça que ne penser qu’au maintien. Le top 6 dépendra de plusieurs paramètres. Le match de ce week-end, déjà, est à fort enjeu. L’Usap ne se prendra jamais pour un club différent et affichera des ambitions démesurées. Personne ne va s’emballer en interne. Dans ce sport, quand tu manques d’humilité, de modestie, de respect, tu le prends dans la gueule.