Comme le révèle le journal L’équipe, de plus en plus de joueurs se retrouvent dans le doute à l’approche de la fin de leur contrat.
Auparavant, les clubs verrouillaient rapidement leurs éléments, plusieurs mois avant le terme de leur contrat.
Mais les choses ont changé et parfois, certains dossiers trainent ce qui provoque forcément de l’anxiété chez certains joueurs.
Xavier Batiste, agent sportif et co-gérant de la société Projexa s’est confié via L’équipe. Extrait:
« Quand on arrive à cette période de la saison, il y a toujours plus d’inquiétude chez les joueurs. Mais pour moi, la différence avec les saisons passées est liée au fait qu’il y a beaucoup plus d’offres que de demandes, remarque . Il y a énormément de joueurs sur le marché, plus que les saisons précédentes. La période est compliquée. »
Provale indique en parallèle que les clubs ont prévu de réduire le nombre de contrats en raison du Salary Cap. En effet, on parle de trois à quatre contrats en moins pour chaque club, la saison prochaine, aussi bien en Top 14 qu’en Pro D2.
Pourquoi ? Tout simplement car les clubs ont désormais tendance à recruter des tops joueurs très chers et miser ensuite sur des joueurs beaucoup moins confirmés ainsi qu’à piocher dans la formation.
C’est exactement ce qui va permettre au Racing 92 de recruter l’ouvreur international Anglais Owen Farrell.
Pour pouvoir enrôler le talentueux joueur du XV de la Rose, le club Francilien va se délester de plusieurs contrats sans les remplacer, tout en utilisant certains jeunes du centre de formation étant donné qu’ils coûtent bien moins chers que des contrats professionnels.
Le directeur sportif du Stade Rochelais, Robert Mohr confirme cette tendance. Extrait:
« Tu peux avoir cinq joueurs à un poste dans ton effectif, et tu ne seras jamais embêté avec le nombre. Mais alors, tu n’as pas de très, très bons joueurs. Aujourd’hui, on a 30 contrats pros mais un grand squad développement, des jeunes qui s’entraînent avec les pros. Ils sont 16 et nous, on utilise 38 joueurs à l’entraînement. Pour moi, c’est le nombre optimal. »
De son côté, Provale demande à la Ligue Nationale de Rugby d’augmenter le plafond salarial pour éviter un désastre. Extrait:
« On milite pour une hausse contrôlée, et tous les joueurs sont favorables à cette augmentation. Il y a une sorte de pression sportive, suite à la Coupe du monde, qui fait qu’on est dans une saison particulière. Les budgets sont contractés, les clubs ont nivelé leurs effectifs par le haut. Il y a aussi un phénomène conjoncturel, dû au post-Covid et au remboursement des prêts garantis par l’État. »
Miguel Fernandez, vice-président exécutif de l’agence Wasserman évoque un autre sujet : l’arrivée massive de joueurs britanniques en Top 14 et en Pro D2. Extrait:
« Le vrai phénomène est le débarquement de joueurs britanniques, qui change la donne. On sent une vraie angoisse chez certains joueurs professionnels, malgré l’émergence du marché de la Nationale, continue Fernandez. Avant, il y avait trente clubs, maintenant c’est plus 35 ou 36. »
Ce vendredi, L’équipe dévoile les chiffres et ils sont inquiétants :
2020-2021
114 joueurs sans club : 90 % (103) ont trouvé un club. 11 joueurs, non.
2021-2022
172 joueurs sans club : 90 % (156) ont retrouvé un club. 16 joueurs, non.
2022-2023
181 joueurs sans club : 71 % (129) ont retrouvé un club. 52 joueurs, non.