L’arrière polyvalent écossais Blair Kinghorn a encore été étincelant avec le Stade Toulousain, face au Racing 92 cette fois-ci (32-12). Arrière ou ailier, il fait preuve d’une grande régularité et amène des garanties dans tous les secteurs. Et va amener le staff toulousain à réfléchir pour trouver la meilleure formule dans les matchs couperets qui arrivent.
Avec sa dégaine, on le penserait presque deuxième ligne. Il fait dire qu’avec son mètre quatre-vingt quinze et ses jambes immenses, Blair Kinghorn n’a pas un physique commun. Mais les supporters du Stade Toulousain se sont habitués à le voir débouler sur de longs mètres à Ernest-Wallon ou ailleurs. Débarqué début décembre à Toulouse, il a d’entrée marqué deux essais pour son premier match sous le maillot rouge et noir, face à Cardiff. Et il n’est plus jamais sorti de l’équipe.
Toujours titulaire en Top 14 (quatre fois) ou en Champions Cup (tous les matchs) lorsqu’il a été aligné, il est, our l’anecdote, invaincu lors de ces matchs. Il faut dire que l’international écossais (53 sélections, 128 points) s’est merveilleusement intégré. Sa connaissance de la Champions Cup, avec son ancien club Edimbourg, et du niveau international avec la sélection lui confère un calme à tout épreuve, mais aussi un appétit offensif qui sied à merveille à l’identité toulousaine et son collectif.
Et s’il a attendu le match du week-end face au Racing 92 pour marquer un premier essai en Top 14, il en avait déjà inscrit quatre en Champions Cup. Bon sous les ballons hauts, en défense, tranchant en attaque, il semble épanoui à Toulouse. Il a bien aidé le club à oublier le passage raté de Melvyn Jaminet et démontre qu’on ne se trompe pas souvent ces derniers temps à Toulouse concernant le recrutement.
Le talent vaut bien un petit remaniement
Seulement, pour les gros matchs à enjeu qui arrivent, il n’y aura toujours que sept places à prendre chez les trois quarts. En quart de finale de Coupe d’Europe, Thomas Ramos revenant de blessure, Romain Ntamack et Blair Kinghorn avaient eu la confiance des entraîneurs, respectivement titulaires aux postes de demi d’ouverture et d’arrière, comme en huitième. Et si l’Ecossais avait réalisé un moyen 50% aux buts face au Racing 92, il s’était ensuite rattrapé avec un sans-faute la semaine suivante face à Exeter (23 points, dont deux essais et 100% au pied).
Faut-il donc maintenant choisir entre trois hommes pour deux postes? On imaginait le dilemme pour le staff toulousain avec le pedigree de ces internationaux. Mais alors qu’Ugo Mola l’avait évoqué en conférence de presse ces dernières semaines, on a peut-être eu un début de réponse face au Racing 92 ce samedi: Kinghorn a été décalé sur l’aile droite, permettant à Thomas Ramos de retrouver sa place à l’arrière. Le talent vaut bien un petit remaniement…
“C’est bien de pouvoir aligner deux concurrents à l’arrière en même temps”
D’autant que c’est un poste qu’il a déjà occupé en sélection. Et cela permet de pouvoir compter sur ces trois joueurs très importants dans l’équipe. “C’est bien de pouvoir aligner deux concurrents à l’arrière en même temps à l’arrière et ça nous a souri aujourd’hui” a confirmé l’entraîneur des avants Virgile Lacombe en conférence de presse d’après match ce samedi. Tout en soulignant les qualités de Kinghorn. “Il a gagné beaucoup de duel et surtout il a été capable de sortir les bras pour pouvoir créer de la continuité”.
Comme souvent, il faudra faire des choix forts, mais peut-être logique, face aux Harlequins dimanche prochain, puis plus tard lors des matchs couperets. Mola et ses adjoints se sont déjà adaptés et il est possible que l’Argentin Juan Cruz Mallia, titulaire à l’aile en 8e et en quart de Champions Cup, soit la victime de ce nouveau système, d’autant que sa polyvalence en fait un remplaçant idéal… mais après tout, cela reste “un problème de riches”, propre au Stade Toulousain et son effectif XXL. Seul club encore lancé vers la conquête de deux titres cette saison. Que n’a jamais remporté Kinghorn dans sa carrière…
Via RMC Sport