Après un début de saison totalement raté, Perpignan a mis les bouchées doubles en seconde partie de saison et a su assurer son maintien avant les dernières journées de la phase régulière.
L’USAP peut même espérer intégrer le top 6.
Interrogé via L’équipe, le manager de Perpignan, Franck Azéma a évoqué la bonne dynamique de son équipe. Extrait:
J’ai pris l’habitude d’alterner les bonnes et les mauvaises périodes. Oui, c’est bon de vivre ça mais il faut l’entretenir, cette dynamique. Ça passe par un investissement de chacun. Il n’y a pas d’autre recette que le travail pour garder de la consistance et s’offrir une belle fin de saison.
Il explique comment son équipe a réussi à redresser la barre de la sorte. Extrait:
Encore une fois, tout le monde s’investit fort… Et je pense que dans chaque secteur, on a réussi à monter le curseur. Que ce soit notre physique, notre touche, notre mêlée, la qualité de notre jeu, la défense… Le plus dur, c’est d’améliorer quelque chose sans que ce soit au détriment d’une autre. On s’est attaché à ça en étant le plus honnête sur des retours vidéo par exemple sur nos manques. On est transparents entre nous et ce groupe a une qualité : comme une éponge, il a envie d’apprendre, de progresser.
L’engagement et la solidarité montent chaque semaine et ça a forcément un impact sur le terrain. On s’appuie toujours sur la qualité du jeu qui existe depuis plusieurs années ici mais on savait aussi qu’on avait des difficultés en touche par exemple, donc on a essayé de rééquilibrer. Pareil en mêlée et en défense. On prenait trop d’essais en début de saison. Il fallait se rendre compte que pour gagner plus de matches, on ne pouvait pas avoir un secteur en grosse difficulté. De la salle de muscu au match, tout s’est imbriqué dans le travail et on a progressé.
Selon lui, ses joueurs sont lucides sur la situation, par rapport au top 6. Extrait:
Non, je les sens plutôt froids, lucides, par rapport à une éventuelle qualification. Car on sait que rien n’est encore fait pour le maintien. On reste vigilants et on regarde vers le prochain match. On se mobilise là-dessus et ça nous permet de rester dans notre bulle. On sent qu’il y a une grosse euphorie autour de nous, tout est exacerbé ici, mais en interne, on veut rester mesuré. Si on se projette trop loin, trop haut et qu’on tremble, on va vaciller et se mettre le doute.
En revanche, du côté des supporters, c’est le top 6 qui est visé. Extrait:
Oui parce qu’ils ont envie de rêver, de revivre ces sensations-là. Le déplacement à Montpellier en est un parfait exemple quand on voit l’énorme mobilisation (entre 4000 et 5000 supporters en déplacement). Notre mission, c’est de créer cet engouement, mais c’est d’abord lié à la qualité de ce qu’on peut livrer sur le terrain.
Il a ensuite parlé de la forte ferveur autour de l’USAP. Extrait:
Ce qui n’a pas changé, c’est que tout est décuplé ici. Et l’un se nourrit de l’autre. On a envie de répondre présent face à l’engagement de nos supporters et eux se retrouvent dans notre engagement.
Ce n’est pas la peine d’en jouer car c’est une réalité à laquelle vous ne pouvez pas échapper (sourire). Ceux qui viennent de plus loin, il faut un peu de temps pour s’y habituer mais quand vous voyez la ferveur à Aimé-Giral, vous comprenez vite. Ce public ne tranche pas sur l’engagement, le combat, sinon vous n’avez pas le droit de jouer ici.
Franck Azéma a ensuite parlé de son groupe qui est plus fourni que les années précédentes. Extrait:
C’est important d’abord que tout le monde se sente considéré dans le groupe, que chacun s’entraîne dur pour progresser. Quand tu fais ça, tu peux lever la main et dire ”je suis prêt”. Notre rôle, dans le staff, c’est de faire des choix mais si tu continues de bosser dur et de progresser, ton tour va venir. Même si ça vient par un aléa comme la blessure d’un autre joueur, il faut être prêt. Et je trouve, oui, que le niveau général de l’équipe est monté petit à petit cette saison pour avoir cette capacité à faire des rotations sans qu’on s’inquiète sur la compétitivité de l’équipe.
Après, on touche du bois, on est plutôt épargné par les blessures. Mais nos dimanches et nos lundis sont sympas car on se fout un peu la pression sur qui choisir à chaque poste. On n’est pas dans une logique où on privilégie les matches à la maison et on essaie de faire un peu ce qu’on peut à l’extérieur. On essaie de rivaliser partout.
Il explique également comment il a préparé cette saison alors qu’il était encore en poste à Toulon. Extrait:
J’avais assez à faire sur Toulon. Les seules choses que je pouvais regarder, c’étaient les options possibles sur le recrutement mais ne je me préoccupais pas du projet de jeu et de la saison à venir. De toute façon, tout s’est joué sur un match de barrage.
J’ai pas mal échangé par texto avec Patrick (Arlettaz), on s’est vu aussi mais j’ai surtout pris le pouls avec David (Marty) pour voir ce qu’on voulait faire et comment. Moi, je ne voulais pas faire une révolution non plus. Il fallait s’accrocher à des choses qui tenaient bien et essayer d’amener mon expérience, des choses pour lesquelles je suis convaincu, notamment pour équilibrer les choses dans le jeu.
Pour conclure, il parle de son objectif à moyen terme avec l’USAP. Extrait:
J’ai envie qu’on challenge de nouveau les phases finales. Attention, je ne parle pas de cette année, mais du moyen terme. Soit je reviens et je me dis qu’on est là pour participer, mais il n’y a pas d’intérêt. Ce qu’on veut, c’est progresser dans la compétition pour, d’année en année, voir si on est capable de retrouver un jour les phases finales. On doit poser des bases solides qui doivent nous permettre de rejouer ces rôles-là. Sachant qu’on a pour nous cette expérience de jouer le maintien aussi s’il le faut.