Le deuxième ligne Australien de l’Union Bordeaux-Bègles, Adam Coleman s’est confié via Sud-Ouest.
Réputé pour jouer un jeu agressif, le Bordelais réagit. Extrait:
J’aime juste cette partie du jeu. Je n’ai jamais grandi en me disant que je voulais être un joueur physique ou agressif, c’est venu naturellement dans ma façon de jouer. J’adore plaquer. Je ne marque pas d’essais, ok, mais sur un gros plaquage, je prends tout autant de plaisir.
J’ai été élevé par ma mère, seule, suite à la mort de mon père (il avait 12 ans). On ne roulait pas sur l’or mais pour moi, c’était quelque chose de normal. À l’âge de 18 ans, j’ai rejoint Canberra mais je n’avais pas de contrat pour devenir rugbyman professionnel et ça a duré jusqu’à mes 22 ans. Donc j’ai dû enchaîner pas mal de boulots, dans les stations-service, les bibliothèques, les bars, ou même sur les échafaudages des buildings… Je continuais à m’entraîner pendant ce temps. Je ne pense pas que cette période a fait de moi le joueur physique que je suis devenu, elle me fait juste apprécier à sa juste valeur là où j’en suis aujourd’hui. Et j’ai travaillé dur pour ça.
Il se veut très reconnaissant envers sa mère. Extrait:
Elle a toujours tout fait pour que je ne manque de rien. Je lui en suis très reconnaissant. Je pense que sans le rugby, j’aurais pu facilement prendre une mauvaise direction. Le rugby m’a retenu sur la bonne voie, mais c’est aussi grâce à elle.
Il parle ensuite de son frère qui souffre d’un cancer à 28 ans seulement. Extrait:
Depuis les six derniers matchs, j’écris le nom de mon petit frère sur le poignet droit. Il est en train de lutter contre le cancer. Quand j’ai eu une semaine de congé avant la réception de Toulouse, je suis rentré en Australie pour le voir, il suivait la thérapie. Il a 28 ans…
C’était vraiment difficile de le voir dans cette situation. Il continue de se battre à l’hôpital. Les derniers matchs, je les ai joués pour lui. Je pense tout le temps à lui, et ça remet pas mal de choses en perspective car au final, le rugby n’est juste qu’un jeu. Lui, il se bat pour survivre, c’est beaucoup plus puissant.
C’était vraiment très difficile au début, ça a eu forcément un impact psychologique. Mais maintenant, je m’en sers de motivation pour gagner. Je sais qu’il regarde les matchs. Ça lui permet de penser à autre chose et de continuer à regarder devant.