Comme vous le savez, le président de l’Aviron Bayonnais, Philippe Tayeb a récemment porté plainte contre le manager de l’Union Bordeaux-Bègles Yannick Bru.
A l’issue de la victoire de l’UBB sur la pelouse de Bayonne le 27 avril dernier, Yannick Bru a voulu serrer la main de son ancien président, lequel a formellement refusé.
Après un échanges de quelques mots, Yannick Bru a mis une tapette derrière la tête du président Bayonnais.
Suite à cela, Philippe Tayeb a décidé de déposer plainte contre Yannick Bru.
La vidéo des faits publiée par Sud-Ouest ne montre vraiment rien d’extraordinaire et la plainte déposée par Philippe Tayeb semble tirée par les cheveux.
Pour la première fois depuis les faits, Philippe Tayeb a décidé de s’exprimer sur cette affaire.
Il s’exprime via L’équipe.
Dans un premier temps, il évoque l’avertissement écopé par Yannick Bru devant la Commission de discipline de la LNR. Extrait:
Je ne veux pas porter de jugement, j’ai seulement du mal à comprendre. Au vu des faits, je trouve que cette commission a été très clémente, car porter la main sur un président à quatre reprises, et on le voit bien sur la vidéo… Si aujourd’hui, on a le droit de faire ça, c’est un peu léger. Il y a une certaine banalisation du geste.
Il explique ne pas pouvoir faire appel. Extrait:
Non, c’est le délégué qui a notifié le rapport. Je ne sais pas si j’attendais grand-chose de cette commission, car il y a une certaine forme d’omerta dans le rugby français. Je suis un jeune président, et quel poids j’ai à côté de gens qui ont trente ans de relation… Mais le club va écrire à cette commission. Pour l’accueil qui a été réservé à l’Aviron, la manière dont on nous a traités durant l’audience.
Il est ensuite revenu sur les faits. Extrait:
Je suis en bas de la tribune, comme à la fin de chaque match, à proximité de la zone des 22 mètres. Et je vois Yannick Bru arriver, qui me tape sur le haut de l’épaule en me disant : “Celle-là, elle est pour ton cul Tayeb.” Je reste là, il s’en va, il fait 10 mètres, il revient, il s’approche, il se penche vers moi, et il tient des propos… (il ne finit pas sa phrase).
Je ne peux pas le dire. Des propos mal placés. Il me retape derrière la tête. Il s’en va et il revient avec le doigt menaçant. Il est injurieux. Je le connais depuis longtemps. Il a une haine terrible. Il se rapproche à nouveau. Il me retape derrière la tête. Je ne réponds pas. Il attend ma réponse. Je suis les bras croisés, il repart, il revient à nouveau, me tend la main, je m’écarte, et là, il met sa main sur mon visage, et me pousse la tête en arrière.
Dans les vestiaires, je vais voir le délégué, je lui explique la scène, qu’il notifie. Dans le couloir, il y a eu un échange, et je lui ai déclaré que ce n’était pas bien ce qu’il avait dit… Toutes ces pièces ont été envoyées à la commission.
Il explique pourquoi cette affaire l’a choqué. Extrait:
Je suis choqué par cette histoire. Cet incident m’a fait remonter plein de choses qui se sont passées au moment de la séparation avec Yannick Bru en 2022. J’avais vécu un enfer. Pendant six mois, cela a été très dur avec certains membres du staff qui ne me disaient pas bonjour et un manager qui tenait des propos qui ne correspondaient pas à une situation normale entre un président et un manager. À deux reprises, il est venu dans mes locaux professionnels pour me menacer. C’était terrible, j’avais une grosse pression au quotidien. Psychologiquement, c’est très dur.
Il confirme avoir déposé plainte. Extrait:
Oui, devant le procureur de la République de Bayonne. J’ai été entendu par la police, il y a une semaine. Tout est remonté à la surface. Je suis affecté. J’essaie de ne pas le montrer. Mais comment on a pu en arriver là ? Ce qu’il a fait, c’est gratuit. C’est injuste. Je veux que ça s’arrête.
Pour conclure, il a essayé d’expliquer les raisons de leur dispute, eux qui étaient très proches auparavant. Extrait:
Je ne sais pas vraiment. Après la relégation (2021), j’ai souhaité conserver Yannick, qui est un bon manager, un bon compétiteur. Malgré certaines pressions, j’ai maintenu Yannick. Je l’ai fait pour l’intérêt du club, de l’institution, et les faits m’ont donné raison, car à la fin de la saison 2022 on a été champions de France et on est remontés.
Dans différents articles, il a parlé du centre d’entraînement, d’un changement de projet. C’est faux, car le centre a été livré à la date prévue, en septembre 2022, comme écrit dans son contrat de travail, rédigé en 2020, c’était une clause. Encore une fois, je ne comprends pas. La justice va faire son travail. On faisait partie de la même bande d’amis, des amis de vingt – vingt-cinq ans. Tout a explosé.
Contacté à son tour par L’équipe, Yannick Bru a refusé de donner sa version des faits.