C’est officiel depuis quelques jours : le centre de Montpellier, Geoffrey Doumayrou raccrochera les crampons à la fin de la saison.
A 34 ans, le joueur Héraultais a décidé de ne pas poursuivre sa carrière.
Interrogé via L’équipe, il explique sa décision d’arrêter à 34 ans. Extrait:
Vers septembre-octobre… Je me fais les croisés (du genou) la saison dernière (le 22 janvier 2023 face aux London Irish en Coupe des champions) et quand je reviens à l’entraînement, je me fais trois fois le mollet. Je me posais déjà des questions mais la troisième fois, là, je me dis que c’est bon. En plus, quand je finis par revenir (il rejoue contre Castres le 23 décembre 2023), je me blesse à l’adducteur après quelques matches. Donc ça a conforté ma décision.
Selon lui, sa grave blessure au genou n’est pas anodine dans ses blessures musculaires à répétition. Extrait:
Forcément, mais le problème remonte à l’année d’avant, celle du titre (2021-2022), où j’avais déjà eu un souci très particulier qui, je pense, m’avait déjà déstabilisé le corps.
Je me suis blessé au quadriceps (début novembre 2021) et j’ai fait une calcification… J’ai eu comme un deuxième os qui a poussé sur celui de la cuisse. J’ai l’impression que depuis, j’ai le corps qui est parti dans tous les sens, ça m’a un peu désorganisé physiquement et j’ai enchaîné ces blessures musculaires. Je pense que ça vient de là car je n’avais jamais eu autant de problèmes musculaires avant ça.
Ces blessures l’ont poussé à dire stop. Extrait:
Oui. J’ai envie de faire d’autres choses après le rugby, j’aimerais garder un peu des points de vie. Quand j’ai vu que j’enchaînais les blessures, que je vivais à l’extérieur du groupe et que je ne prenais aucun plaisir…
Si je fais du jardinage, je ne sais pas si je ne vais pas avoir mal au dos et le payer à l’entraînement. J’aime bien le padel mais je n’en fais pas vis-à-vis de mes mollets… Pareil quand je joue avec les enfants, je me dis à chaque fois, est-ce que si je fais ci ou ça, je vais réussir à m’entraîner normalement lundi ? Quand vous en êtes là, il faut savoir arrêter.
Son meilleur souvenir avec Montpellier restera bien évidemment le bouclier de Brennus soulevé en 2022. Extrait:
Comme Montpelliérain depuis plusieurs générations, avec une histoire particulière avec ce club (son père et son grand-père y ont joué), c’était magnifique. Je suis revenu pour décrocher ce titre, donc c’est un des plus beaux moments. Mais quand je suis parti dans la capitale à 20 ans (il a quitté le MHR pour le Stade Français en 2012) et que j’y gagne mon premier Bouclier (en 2015), c’était aussi très fort car ça voulait dire que mon pari était gagnant.
Il a ensuite parlé de ses 13 sélections avec les Bleus. Extrait:
Je suis quelqu’un de très humble donc je ne permettrais jamais de dire que j’en méritais plus. Le regret que j’ai, c’est que j’ai été sélectionné pas forcément à la meilleure période de l’équipe de France avec un jeu où, je trouve, je ne pouvais pas trop m’exprimer. C’était beau d’être international mais c’est vrai que ce n’est pas là où j’ai pris le plus de plaisir dans ma carrière. Je rate la Coupe du monde (2019) sur blessure alors que j’avais fait la prépa, donc c’est dur…
Il s’exprime plus globalement sur sa carrière. Extrait:
Il y a des plus grandes carrières que la mienne, il y a aussi des moins bonnes. Je me satisfais de ce que j’ai fait. Je suis plutôt content, même si je suis un peu déçu pour cette Coupe du monde 2019 ratée et ces gros pépins ces dernières années. J’ai évolué dans des équipes (Montpellier, Stade Français et La Rochelle) qui jouaient quasiment tout le temps les six premières places, j’ai joué des phases finales, des finales.
Il a également parlé de son gros caractère. Extrait:
Oui, mais ça m’a aussi desservi vis-à-vis des médias. Oui, j’ai du caractère, ça n’a pas plu à certaines personnes, ça a plu à d’autres, qui aiment s’appuyer sur des joueurs comme ça. Vous vous êtes beaucoup régalé à me critiquer ou me mettre une image qui n’est pas vraie. On m’a collé une étiquette… Au début, ça me prenait la tête. Après, j’ai vite compris qu’il fallait faire abstraction sinon on donne trop d’importance aux commentaires et on se rend compte que ça ne sert à rien.
L’ancien entraineur du Stade-Français, Greg Cooper avait dit de Geoffrey Doumayrou qu’il avait sa place chez les All-Blacks. Il réagit. Extrait:
Une phrase qui vous a régalé… Ça été repris par je ne sais pas combien de personnes et vous m’en parlez encore aujourd’hui. C’est un entraîneur que j’appréciais, notamment pour sa philosophie de jeu. Pour moi, c’était plus que flatteur mais on se rend compte qu’avec les réseaux sociaux et les médias qui cherchent à faire du clic, ça a plus été négatif que positif.