L’ailier international Argentin Juan Imhoff ne sait pas de quoi sera fait son avenir.
Une chose est sûre : il quittera le Racing 92 dès la fin de la saison actuelle, après 12 saisons passées au sein du club de Jacky Lorenzetti.
Interrogé via L’équipe, ce-dernier a raconté plusieurs anecdotes sur sa carrière avec le Racing 92.
Il l’affirme : le joueur le plus fou avec qui il a joué est Teddy Iribaren. Extrait:
Le plus fou : Teddy Iribaren. Je vous donne une anecdote. On est en 2018 et notre ouvreur Pat Lambie, qui vient d’arriver, a un problème de commotion. À la réunion du jour, les coaches nous avaient bien dit de faire gaffe. Ils avaient bien expliqué que Pat aurait une chasuble blanche et qu’il ne fallait pas le toucher. Bon, on sort s’échauffer, je suis dans un en-but avec Dan Carter et Teddy qui soudain me dit : « T’as déjà vu un mec mettre un drop de soixante mètres à froid ? » Et il y va ! Bam !
Le drop n’est pas réussi du tout mais il part avec une force, une rage, et atterrit dans la tête de Pat Lambie. Pat était très sonné, Teddy très emmerdé. Il me demandait de lui donner trois phrases en anglais pour vite aller s’excuser. Je me rappellerai toujours de Dan Carter qui me regarde : « Alors là, je ne comprends pas ». Je lui réponds : « Oui, rapport aux commotions de Pat ». Et Dan me dit : « Non, je ne comprends pas comment un mec peut arriver sur le terrain et taper à froid un drop de 60 mètres (rires) ».
Le plus marrant ? Simon Zebo. Sa meilleure blague ? Un jour, il a fait plus de dix minutes de muscu. On a bien rigolé.
Questionné sur le joueur qui l’a le plus impressionné, Juan Imhoff cite de nombreux coéquipiers. Extrait:
Ici, j’ai joué avec Carter, Chris Masoe, Juan Martin Hernandez, Jonathan Sexton, Finn Russell, Joe Rokocoko, Dan Lydiate, Patrick Lambie, Sébastien Chabal, François Steyn, Virimi Vakatawa et vous voulez que je vous en donne un ? Quand j’ai débarqué ici et que j’ai vu Benjamin Sa, notre pilier droit qui faisait 150 kilos et 2 mètres, oui ça m’a impressionné. Je n’avais jamais vu de type comme ça. Et François Steyn qui revient d’une opération d’une épaule, à qui on a demandé de ne pas forcer sur son épaule et qui s’assoie sur le premier banc de muscu et soulève au couché la barre sans regarder le poids ! Y’avait 130 kilos ! Moi, jamais de la vie je n’ai levé ce poids-là.
Ce sont des phénomènes. Personnellement, Juan Hernandez, Dan Carter et Finn Russell sont des joueurs qui m’ont fait briller et avec qui la connexion était folle. Finn, il ne me regardait même pas. Il me donnait la balle au bon moment, au bon endroit.
Il dévoile ensuite son endroit préféré au Racing 92. Extrait:
Si je dis la vérité, c’est le toit terrasse du centre d’entraînement au Plessis-Robinson. Avec mon grand ami Benjamin Dambielle (2012-2018), on aimait être bien bronzés, bien dessinés pour la muscu, et pour la plage. Le midi on mangeait très vite, on disait rien à personne et on allait là-haut bronzer. Je connais tous les gens, tous les bureaux, tous les coins ici. Tout à l’heure, j’entre dans une pièce où Siya Kolisi se faisait interviewer. Il rigole et me dit : « Tu vois pas qu’on est en train de tourner ? » Je lui ai répondu : « Et toi, tu vois pas que t’es chez moi ? (rires) » Le Racing, c’est plus que mon club. C’est ma vie.
Le match qui l’a le plus marqué est la finale de Top 14 remportée contre Toulon à Barcelone. Extrait:
Celui dont on me parle toujours et ça sera comme ça jusqu’à la fin, c’est la finale du Top 14 en 2016 (29-21) où je dois jouer 9 (après le carton rouge de Maxime Machenaud). Rien que le fait de se retrouver pendant la mi-temps d’une finale, au Camp Nou, en train de se faire expliquer comment bien introduire le ballon en mêlée, c’est incroyable. Mais la demi-finale contre Clermont à Rennes (34-33 après prolongation) était déjà dingue. Cette année-là, on avait un pack de malades avec Ben Arous, Szarzewski, Tameifuna, Masoe, Lauret, Le Roux, Nyanga… Sans doute le plus fort avec lequel j’ai pu jouer.
Le match qu’il aimerait pouvoir rejouer est la finale de Champions Cup perdue contre Exeter, en 2020. Extrait:
Sans hésiter, la finale de la Coupe des champions 2020 contre Exeter (perdue 31-27). Je chope le Covid quinze jours avant, je perds sept kilos. Personne, même pas moi, ne pensait que je pourrais la disputer. Et je fais, je pense, un de mes meilleurs matches avec le Racing. Ce match, on le joue dix fois, on le gagne neuf. À ce moment-là, on a une équipe super forte, avec Dominic Bird, Vakatawa, Russell, Georges-Henri Colombe, Bernard Le Roux, Simon Zebo. On sort les grands Saracens en demie (19-15).
Enfin, il conclut par son pire match. Extrait:
Contre Castres en Coupe d’Europe (2017). Je perds mes nerfs, je prends un carton rouge et je le regretterai toute ma vie. J’étais à fleur de peau émotionnellement en raison d’un décès. Et voilà, 1-0 pour Rory Kockott qui m’avait fait craquer. Et même 2-0 parce qu’en plus j’ai raté mon coup de boule.