Le deuxième ligne Paul Jedrasiak va quitter Clermont cet été afin de rejoindre la Section Paloise.
Interrogé via Midi Olympique, ce-dernier a expliqué avoir profité de chaque instant avec l’ASM lors de ces dernières semaines. Extrait:
J’ai profité de chaque instant. Une page se tourne, cela a été une saison particulière pour moi, je n’ai pas beaucoup joué et j’ai eu plusieurs blessures, mais il faudra continuer de travailler fort pour la saison prochaine.
Il explique sa décision de quitter Clermont pour Pau.
Il affirme n’avoir jamais reçu d’offre de prolongation de la part de ses dirigeants. Extrait:
Tout s’est joué en début de saison, je sentais bien qu’il fallait que je tente une nouvelle aventure. Puis on ne m’a rien proposé à Clermont. Il y a aussi un aspect personnel au fait de partir. J’espère que cela me donnera un nouvel élan, d’autant plus dans un endroit que je ne connais pas. Je serai dos au mur ! J’en ai beaucoup parlé avec ma femme et mon agent, mais tout a été réglé très vite. J’ai discuté avec Christophe Urios assez vite, le club a communiqué très tôt… Tout a été propre, je pars droit dans mes bottes.
On a des valeurs extrêmement fortes à Clermont sur le travail notamment et je me retrouve là-dedans dans mon prochain club.
Il évoque ensuite la diminution de son temps de jeu. Il n’en veut pas à Christophe Urios. Extrait:
Les deuxième ligne actuels sont très bons, Christophe a ses joueurs et c’est logique. Il y a de la frustration, forcément, mais tout a toujours été droit avec lui, donc il n’y a aucun problème.
Il exprime ensuite son amour pour le club de Clermont. Extrait:
C’était un club qui faisait rêver. Étant de Montluçon, Clermont était toujours au centre des discussions du week-end lors des repas de famille. C’est un club centenaire avec une énorme histoire, c’était un rêve d’enfant ! Lorsque j’étais jeune, j’ai visité plusieurs centres de formation avec mon père, mais quand on est revenu à Clermont, je sentais bien que l’ASM était un club solide.
Il se rappelle de ses débuts avec Clermont en 2013. Extrait:
Évidemment, c’est marquant. D’ailleurs, Vern Cotter m’avait pris dans son bureau le lendemain du match et m’avait demandé si j’avais fait un bon match. J’ai commencé à dire “oui je pense…” et il m’a coupé net ! Pendant cinq minutes il m’a listé les erreurs que j’avais faites en me poussant dans mes retranchements. Je me rappelle qu’il m’avait dit “tu crois que tu vas y arriver en jouant comme ça !” donc c’était dur !
Mais à la fin de l’entretien, il m’a regardé droit dans les yeux en me disant “je suis content de toi, continue de travailler”. C’était marquant ! J’ai eu le même sentiment que Mathys Belaubre, qui a commencé face à Perpignan cette saison. Je ne m’attendais tellement pas à jouer, c’était extrêmement excitant !
Il n’a pas manqué d’exprimer son respect pour Franck Azéma. Extrait:
Quand ma femme était enceinte je l’ai directement appelé, j’ai un respect éternel pour lui, il m’a fait grandir et évouler à Clermont et j’ai passé sept saisons avec lui !
Questionné sur la saison délicate vécue avec Clermont, il réagit. Extrait:
Les moments que nous avons vécus sont durs, mais chaque club connaît une période de creux. C’est difficile à vivre, vous pourriez en parler à ma femme, certains soirs je rentre la tête basse parce que la situation m’affecte. La saison prochaine je ne serai plus là, mais je suis sûr qu’ils vont repartir.
Il raconte ensuite une anecdote sur son passage à Clermont. Extrait:
En tant qu’homme, j’ai tout construit ici, je me suis marié, j’ai eu deux filles, j’ai tout fait ! Au niveau du rugby, j’ai beaucoup appris aux côtés de Nathan Hines, Sébastien Vahaamahina, Jamie Cudmore et bien d’autres, tout en gardant ma personnalité. Et si j’avais une anecdote à ressortir de mon passage à Clermont, ce serait l’après-match de la finale de coupe d’Europe perdue en 2017 face aux Saracens. On était extrêmement déçu mais on avait fait une grosse soirée pour évacuer toute la pression de cette campagne. Ce soir-là, on a vécu des moments d’hommes qui ont créé, je pense, notre victoire contre Toulon en Top 14.
Il termine par raconter son pire match avec l’ASM. Extrait:
On se déplace en Ulster en coupe d’Europe sauf que je suis blessé au mollet, mais il y a tellement de blessés en deuxième ligne que je dois quand même jouer. Sur le coup d’envoi du match, l’Ulster tape sur moi, je saute, je manque le ballon et tout le stade crie “olé !”. Mais ce n’est pas tout. Quelques minutes plus tard, Étienne Falgoux joue un trois contre un et me fait la passe, alors que je boite. Je prends un carreau de l’espace par l’arrière nord-irlandais et je fais en-avant.
À l’arrivée, j’ai le mollet déchiré, je viens de gâcher un trois contre un et je sors sur commotion, donc tout le stade se moque de moi (rires). Mais le pire, c’est que ma femme finit de regarder le match dans un bar, et un supporter lui dit : “Jedrasiak il est vraiment nul ce soir !”, et c’est la seule chose qu’elle m’a dite pour me réconforter !