Le manager du Stade-Français Paris, Laurent Labit s’est confié via L’équipe sur sa manière de composer une équipe pour un match de phase finale.
Ce-dernier explique connaitre sa composition type dès le début de la saison.
Selon lui, le plus dur et de faire en sorte que les joueurs qui jouent moins restent motivés. Extrait:
« Tu as un squelette d’équipe dès le début de saison. Sauf blessure, à 80 % tu connais ton équipe. C’est un choix que l’on peut faire sur la qualité du joueur, mais aussi de l’homme, par rapport à son impact sur l’équipe.
Le gros du boulot est de maintenir à flot ceux qui ne joueront pas. Un mec qui traverse le terrain ou qui enquille tout face aux perches te fait réfléchir et pourquoi pas changer ta vision. »
De son côté, Jean-Baptiste Elissalde affirme que les équipes du Top 14 ne peuvent que très rarement aligner leur composition type dans la saison. Extrait:
« Ton quinze idéal, tu l’as dans ta tête, mais après le marathon du Top 14 et la lessiveuse de la Coupe d’Europe, tu ne peux jamais l’aligner à cause des blessures. Il y a aussi les joueurs qui se révèlent comme Paul Costes à Toulouse. »
Il estime que faire jouer un joueur diminué physiquement peut avoir du sens parfois. Extrait:
« Faire jouer des joueurs qui ne sont pas à 100% ? Dans les effectifs qui couinent, tu prends le risque. Même à 80 %, j’imagine que Ben Tameifuna sera sur la feuille de Bordeaux. D’autant plus que Sipili Falatea est déjà absent au poste de pilier droit si important. Fulgence Ouedraogo avait joué avec la main cassée (finale 2011 perdue par Montpellier face à Toulouse). Le risque est calculé et tous les scénarii et solutions ont été anticipés. »
Dans la foulée, il affirme que les joueurs hors groupe sont également très importants dans ce genre de matches. Extrait:
« Ces joueurs hors groupe sont presque les plus importants. Il ne faut pas les démobiliser. Ils te permettent de bien t’entraîner. Sans oublier qu’un mec peut être propulsé sur le terrain en cas de blessure de dernière minute. »
Aussi, il affirme qu’il est très dur pour un joueur hors groupe de gagner sa place pour les matches de phase finale, hors blessure. Extrait:
« Gagner sa place la semaine d’une demi-finale ou d’une finale, c’est très rare. L’ailier bordelais Madosh Tambwe a réalisé une grande performance en barrage face au Racing (31-17) et peut avoir marqué des points. Mais si Louis Bielle-Biarrey est à 100 % (il était remplaçant car gêné aux ischio-jambiers) et que l’entraîneur considère qu’il est meilleur que Tambwe, il démarrera. Il y a une part de flair aussi. »
Pour conclure, Jean-Baptiste Elissalde indique qu’un manager peut également décider d’adapter sa composition d’équipe en fonction de son adversaire. Extrait:
« Si tu as constaté que ton adversaire est friable sur les couvertures, tu peux décider de jouer avec un cinq-huitième (un second ouvreur positionné au centre). Sur la conquête directe également, tu peux privilégier la mêlée ou la touche en mettant plutôt des joueurs terriens qu’aériens. L’adaptation stratégique au contexte existe aussi. Si le talonneur Peato Mauvaka a démarré la phase finale de Coupe d’Europe où la phase de conquête est moins disputée et le déplacement privilégié à la puissance, ce n’est pas le cas en Top 14. Le staff toulousain pourrait opter pour une titularisation de Julien Marchand. »