Rémy Baget va quitter l’Aviron Bayonnais.
Ce-dernier s’est engagé en faveur du Castres Olympique pour les saisons à venir.
Il est revenu sur son dernier match disputé avec Bayonne. C’était contre Castres à Jean-Dauger, les Basques se sont inclinés.
Via Midi Olympique, il exprime sa déception de terminer de la sorte. Extrait:
Nous jouions face à une grosse équipe de Castres, qui avait des ambitions pour, peut-être, aller chercher un barrage. C’est décevant de perdre à la maison, mais le fait de se retrouver avec les copains, pour la dernière, passe devant.
Il s’est dit très ému de savoir qu’il n’allait plus pouvoir jouer avec certains coéquipiers. Extrait:
Ce n’est pas notre cérémonie d’adieux qui nous a mis des émotions. C’est plus le fait de se dire qu’il y a certains mecs avec qui je ne rejouerai plus. La Peña, c’est toujours quelque chose. J’ai eu le privilège de rentrer sur le terrain avec Pierre Huguet, Thomas Ceyte, Yan Lestrade et Matis Perchaud. Au début, je n’étais pas pris par l’émotion, mais j’ai vu que Matis et Yan commençaient à avoir les yeux brillants. Ça m’a pris aussi.
Il estime que la défaite n’a pas gâché sa dernière avec Bayonne. Extrait:
Même si on a perdu, j’ai été entouré de bons copains. Je préfère perdre comme ça. Elle est belle dans le sens où j’ai joué avec des mecs qui n’auraient pas dû jouer. Yan Lestrade est sorti du chapeau avec les blessures de Guillaume Martocq et Reece Hodge, alors qu’on pensait tous qu’il n’allait pas jouer. J’ai été très content de pouvoir faire mon dernier match à ses côtés.
Il l’affirme : les joueurs sont contents d’être en vacances. Extrait:
Je pense que beaucoup de joueurs ont été rincés. Ça s’est ressenti. Nous sommes tous contents d’être en vacances. La saison a été très longue, éprouvante et mentalement, très dure. On sentait qu’il nous tardait la fin. Avec la Coupe du monde, des joueurs sont arrivés fatigués, ils ont enchaîné. Il y a eu beaucoup de matchs à pression, puisqu’il fallait qu’on aille chercher des résultats à l’extérieur, sauf qu’on l’a fait très tard. On a laissé beaucoup de jus.
Il confirme que cette saison a été très difficile pour lui sur le plan mental. Extrait:
Ça a été très dur, mentalement. Heureusement, j’ai été bien soutenu à la maison, par ma famille et ma copine. J’ai aussi pu m’appuyer sur certains joueurs. C’est un peu bête à dire, mais il y a eu beaucoup de mecs hors-groupe qui n’ont pas trop joué. On arrivait quand même à avoir cette banane, à rigoler entre nous. Je n’ai pas eu de cadeaux. J’ai pris tout ce qu’il y avait à prendre. Je vais partir la tête haute, droit dans mes bottes. C’est ce que je voulais faire. J’espère que tout le monde a eu cette impression-là, je n’ai pas lâché le club, malgré une annonce de départ arrivée assez tôt. J’ai tout donné, comme d’habitude.
Il explique pourquoi cette saison a été difficile à vivre pour lui. Extrait:
J’étais en fin de contrat. En début de saison, j’ai fait un retour avec le staff pour savoir comment ça allait se passer, s’il voulait me garder. Je sortais d’une saison 2022-2023 où j’avais joué quasiment tous les matchs de Top 14. Il y a des fois où j’aurais dû sortir de la rotation, car je n’ai pas fait que des bons matchs. Mais il y avait beaucoup de joueurs blessés à mon poste. Au moment de parler d’une re signature en début de saison (automne 2023, NDLR), on m’a dit qu’on voulait me prolonger, que ça allait bien se passer, que le staff était avec moi.
Une semaine plus tard, j’ai appris qu’on ne voulait plus me signer car le président avait décidé qu’il ne voulait pas me prolonger. Ça a créé un conflit entre le staff et moi, car il y a eu un double discours. Derrière, j’ai passé un mois et demi voire deux mois sans jouer. Les autres ailiers ont été performants, aussi. Il fallait que je prouve à chaque fois, en “one-shot”, que j’avais ma place et que je voulais me battre pour ce club.
Il explique pourquoi il n’a pas prolongé son contrat. Extrait:
Après la tournée au Japon, à l’été 2022, il me restait un an de contrat. Le président voulait me prolonger. Je n’avais pas accepté la proposition, car nous n’étions pas d’accord. Il me reproche de ne pas avoir accepté cette proposition qui, pour moi, ne rentrait pas dans les clous. Il n’y a pas eu de débat après ça, ni de retour de sa part. Je n’ai pas accepté la proposition un an plus tôt et c’est le seul reproche qu’il m’a fait. Je me demande si le fait d’avoir été proche d’Eric Artiguste, qui a été écarté par le président, m’a porté préjudice. J’ai un peu l’impression d’avoir payé les pots cassés.
C’est sur le plan financier que cela bloquait. Extrait:
Financièrement, il m’avait fait une première proposition que je ne trouvais pas bonne. Je n’ai pas eu de seconde proposition.
Il explique avoir pris beaucoup de plaisir lors de cette aventure à Bayonne. Extrait:
Ce fut beaucoup de plaisir et de bonheur. En six ans, j’ai vu l’évolution du club. Il s’est passé ce qui s’est passé avec le club, mais j’ai eu la chance de rencontrer de superbes personnes avec qui je resterai en contact.
Je ne garde que le meilleur. Il y a eu beaucoup d’amertume pendant beaucoup de moments. Ça a été compliqué. Puis je suis passé à autre chose en me disant, “prends ce que tu as à prendre, n’attends rien des autres”. Je pars la tête haute. Basta.
Son plus grand regret ? Ne pas avoir atteint la barre des 100 matches avec Bayonne. Extrait:
C’est terrible. Il me manque une saison pour passer la barre des cent. C’est terrible. Franchement, c’est mon pire regret. C’est terrible (il insiste). En début d’année, j’avais calculé et je savais que si je faisais la même saison que l’an passé, la barre des cent allait être atteinte. C’était vraiment un gros objectif pour moi. À partir du moment où il y a eu cette cassure entre le club et moi, j’avais dit à Grégory Patat que je me donnerai à fond, que j’avais des objectifs. Je voulais être centurion au club. C’est une chose que je souhaitais vraiment. Je ne l’ai pas eue. Tant pis. C’est beaucoup de regrets. Même si ça peut paraître débile.
Il explique ensuite sa décision de signer à Castres. Extrait:
Ça fait un moment que le CO s’intéresse à moi. Castres s’est proposé très tôt en début de saison. Quand j’ai vu que ça allait être compliqué avec Bayonne, j’ai accepté leur proposition. Je n’ai pas voulu attendre. Je retourne au pays.
Je connais pas mal de mecs à Castres, Tichit, Palis, Séguret, Delaporte… Baptiste, il est de ma génération. Je jouais face à lui quand il était dans son village et que j’étais encore dans le mien. On a fait des sélections dans le Tarn. À la fin, ils m’ont dit “on se voit dans un mois”. Ça m’a fait plaisir. Castres a une très belle équipe, perd peu de joueurs. J’y vais pour qu’on puisse jouer quelque chose à la fin de l’année.
Je suis content de rentrer chez moi, mais s’il avait fallu déménager à l’autre bout de la France, il n’y aurait pas eu de problème. En plus de chercher un gros club, je vais chercher une expérience humaine.
Il indique avoir failli rejoindre Castres dès cette saison en tant que joker médical. Extrait:
Castres a eu de la casse à l’aile. Un joker médical était recherché. C’était au moment où je rejouais avec Bayonne. L’Aviron était prêt à me laisser partir en pleine saison, mais j’ai refusé. J’avais peur de me mettre un peu Castres à dos, mais le CO l’a accepté. Je voulais bien finir avec Bayonne.