L’ouvreur du Stade-Français Paris, Joris Segonds a manqué la transformation qui aurait permis à son équipe de filer en prolongations face à Bordeaux-Bègles, ce samedi soir.
En voyant le ballon filer sur le côté, Joris Segonds s’est directement effondré sur la pelouse du Matmut Atlantique, comprenant que son équipe était éliminée de la compétition.
L’ouvreur Parisien s’est confié via Midi Olympique.
Il s’en veut énormément et évoque un moment très fort. Extrait:
« Sur l’instant, ça a été dur. Très dur. J’ai pris une vague d’émotions en pleine gueule. J’avais la possibilité d’offrir à mes partenaires une prolongation méritée et j’ai failli. J’aurais tellement aimé pouvoir récompenser tous ces mecs qui avaient tout donné pour aller chercher ce dernier essai. Franchement, les gars ont eu un état d’esprit incroyable.
D’ailleurs, je les ai tous vus courir vers moi après mon échec. C’était fort. Vraiment. J’en ai encore des frissons ce midi (dimanche). C’est une image forte pour moi. Un buteur porte souvent seul une lourde responsabilité. »
Il indique ne pas s’être senti seul suite à cet échec grâce à ses coéquipiers, au club et aux supporters qui l’ont toujours soutenu. Extrait:
« Mais franchement, hier, je ne me suis jamais senti seul. Ni au coup de sifflet final, ni au cours de la soirée qui a suivi. Tout le monde, les joueurs, le staff, les dirigeants, les supporters, tous ont eu des mots et des gestes pour moi. Ça fait chaud au cœur. »
Il précise s’en vouloir énormément de ce raté.
Il se dit triste pour tous ses coéquipiers dont notamment ceux qui vont quitter le club comme lui cet été. Extrait:
« Je m’en veux forcément. Ce n’était pas un match lambda, c’était un ballon pour potentiellement jouer un finale de Top 14. Beaucoup de joueurs, comme moi, vont quitter le club dans les prochains jours et j’étais aussi triste pour eux que notre aventure se termine ainsi.
Ça me fait vraiment chier. Après, personne ne sait ce qui serait advenu en prolongations. Peut-être n’aurions-nous pas gagné non plus, mais j’avais le sentiment que la dynamique était plutôt en notre faveur et les Bordelais étaient à 14. »
Il l’affirme : au club, personne ne lui en veux. Extrait:
« Si j’arrive à prendre la parole aujourd’hui, c’est grâce à mes partenaires, à leurs marques de sympathie et tous leurs témoignages d’affection. Personne ne m’en veut. J’ai vécu d’autres moments difficiles dans ma vie, je me suis toujours relevé. Et c’est ce que je vais encore essayer de faire. »
Il conclut. Extrait:
« D’ailleurs, je ne sais pas si vous avez prêté attention, mais avant que je ne me prépare à taper, plusieurs mecs sont venus me voir, sans faire de bruit, sans me parler, mais pour me faire une bise, me taper dans le dos, pour me soutenir. Je savais que j’avais la confiance de mes partenaires. Je savais quelle était ma responsabilité à cet instant.
D’ailleurs, j’y ai pensé avant même que l’on marque l’essai. Au fond de moi, je me disais : « Putain, avec le travail que les gros ont fait, je ne peux pas me louper ». Et puis, voilà… »