Jusqu’au bout de cette Tournée estivale en Argentine, les joueurs Tricolore n’auront pas respecté les règles.
Comme l’explique le vice-président de la Fédération Française de Rugby Jean-Marc Lhermet, certains joueurs Français auraient demandé à sortir une dernière fois à l’issue du deuxième et dernier test-match disputé contre les Pumas, samedi dernier.
Face à cette demande, Jean-Marc Lhermet a indiqué qu’une sortie pour se restaurer était envisageable, mais pas davantage.
L’option privilégiée était de rester à l’hôtel. Extrait:
“La dernière équipe de la tournée a été annoncée jeudi soir. Comme c’est un groupe de 42, des joueurs savaient que c’était terminé pour eux et sont venus nous voir. On les a autorisés à sortir de l’hôtel, manger au restaurant, éventuellement boire quelques coups en ville de façon contrôlée. On leur a demandé de rester à l’hôtel si la soirée devait s’étirer tard.
L’idée générale du briefing que j’ai tenu devant eux, c’était : pas de sortie festive, pas de sortie alcoolisée. Une entrecôte au resto avec un verre de vin, oui, pourquoi pas. Mais pas de sortie festive, ni jeudi, ni vendredi, ni samedi.”
Interrogé via L’équipe, le président de la FFR, Florian Grill donne davantage de détails sur cette dernière soirée.
Ce-dernier l’affirme : quand des joueurs sont venus demander l’autorisation de pouvoir sortir pour la dernière soirée en Argentine, la délégation Française a clairement halluciné, trouvant cette demande totalement déplacée.
Florian Grill s’explique. Extrait:
« On avait dit non à Baptiste Serin pour une sortie après le dernier test. Si sortie il y a eu après le troisième test, c’est un dérapage de plus. Si des gars sont vraiment sortis, c’est lunaire et ça ne peut pas en rester là. On a besoin de savoir.
Judicaël Cancoriet nous a demandé s’il pouvait aller manger des sushis en ville, on lui a dit oui. Mais évidemment qu’après les événements de Mendoza, les soirées festives et alcoolisées ont été bannies.
Le samedi soir, après le dernier match et après la traditionnelle remise des capes, Mathieu Brauge, le team manager, est venu nous demander si les joueurs pouvaient sortir dans Buenos Aires. Il était juste l’intermédiaire. Jean-Marc et moi, on était hallucinés de la question. Ils ont deux potes en prison, comment osent-ils poser la question ? Ça en dit long sur la “désintoxication” qu’il va falloir mener auprès de certains. On trouvait cette demande tellement inconsciente que Jean-Marc est allé aussitôt dire au capitaine Baptiste Serin que toute soirée festive était proscrite.
Il y aura bien sûr un avant et un après Mendoza. Nous n’aurons certainement pas la main qui tremble. Oui, on va changer les règles mais on ne veut pas de décisions verticales qui tombent d’en haut, on veut le faire en concertation avec les joueurs, les staffs des équipes de France, les clubs pros, la Ligue.. »
Florian Grill recadre les choses et affirme que certains joueurs n’ont pas respecté les règles lors de cette Tournée. Extrait:
« On comprend le besoin, et même la nécessité, d’avoir une soupape dans notre sport. Mais pas au point d’aller dans ces extrêmes qui sont incompatibles avec la performance sportive. Sans aller sur le terrain de l’affaire judiciaire, on est face à une contradiction : d’un côté, il y a ce degré de professionnalisme de notre staff, son soin du détail dans la nutrition, les datas, et de l’autre, il y a ces excès d’alcoolisation comme ce soir-là.
À Mendoza, il était prévu que les joueurs puissent sortir en groupes, avec des joueurs seniors qui encadrent et commandent des taxis pour le retour. Le capitaine Baptiste Serin a commandé les taxis mais certains joueurs ne sont pas rentrés. Ou, d’après ce qu’on sait, sont rentrés puis ressortis. »
Désormais, les choses vont changer et rien ne sera plus pareil promet Florian Grill. Extrait:
« Ce nouveau cadre sera mis en place avant les prochains matches du XV de France (l’automne prochain). On veut renforcer les sanctions qui pourront être financières, aller jusqu’à l’exclusion comme dans le dossier Jaminet. Le sujet, ce n’est pas de savoir qui était le chef de délégation ici, qui était l’élu fédéral auprès des Bleus là. On parle de joueurs professionnels et majeurs.
La responsabilité de la FFR, c’est d’éduquer, dans les académies, dans les centres de formation. C’est de dire ce qui est autorisé ou non, de sanctionner. Pas de monter la garde chaque nuit devant l’entrée de l’hôtel officiel. Je ne crois pas que l’esprit “troisième mi-temps” doive être remis en cause, je crois que le rugby n’est pas un monde à part. Mais quand il y a un cadre et que les mecs font n’importe quoi, c’est leur responsabilité individuelle. »