Antoine Vey, l’avocat en France d’Oscar Jegou et Hugo Auradou, accusés de viol aggravé en Argentine, a réagi auprès de RMC Sport à leur placement en résidence surveillée, qu’ils vont rejoindre dès ce mercredi soir. Il s’agit selon lui d’une décision positive qui leur permettra de préparer leur défense au mieux.
“Une des premières étapes dans ce dossier” de franchie. Antoine Vey, l’avocat en France d’Oscar Jegou et Hugo Auradou, s’est montré soulagé de la décision du parquet de Mendoza. Les deux joueurs du XV de France, mis en examen pour viol aggravé sur une femme argentine, sont sortis de leur détention provisoire, et vont être assignés à résidence le temps de l’enquête.
“Au moment où je vous parle, ils sont en train de s’acheminer vers la maison qui sera leur résidence. A partir de là, ils vont pouvoir organiser leur défense de manière beaucoup plus efficace que s’ils avaient été retenus en détention. C’est aussi pour ça qu’on y voit un signal positif”, a confié Antoine Vey à RMC Sport.
Un peu plus tôt dans la journée, un communiqué du bureau du procureur en charge de l’affaire avait indiqué que “compte tenu du niveau de preuve et de l’absence de risque procédural, il est possible d’accorder une assignation à résidence avec une caution personnelle pour chacun d’entre eux”.
Selon Antoine Vey, il y a deux raisons à cela: “Le procureur a dû estimer que les joueurs, leurs familles et l’écosystème autour d’eux sont suffisamment crédibles dans le fait qu’ils répondront à la justice et qu’il n’y a pas de risque de fugue de leur part. Il a également dû prendre connaissance d’un certain nombre d’éléments qui ont déjà été portés à l’attention de la justice argentine et qui permettent de donner un certain crédit à leurs paroles. A mon sens, c’est principalement parce qu’ils ont été jugés crédibles dans leurs personnalités et dans la façon dont ils vont exercer cette défense dans le cadre de la procédure.”
Pour l’avocat, cette décision “positive” leur permettra de “se défendre et commencer le match judiciaire dans des conditions un peu meilleures que celles où ils auraient été incarcérés” puisqu’ils pourront “échanger, d’avoir accès à des documents, être plus précis et plus détendus par rapport à une situation de détention qui aurait été extrêmement problématique”.
“Ce soir, on peut se dire qu’ils verront leurs proches et qu’ils pourront penser à la suite dans un cadre un peu plus serein. C’est suffisamment rare dans les dossiers de cette nature, surtout lorsqu’il y a une pression médiatique, pour que l’on puisse se dire que c’est un bon signal qui est envoyé“, a-t-il renchéri.
“Faire en sorte” qu’ils ne retournent jamais en prison
Le calendrier des prochaines échéances n’est, à ce stade, pas encore connu. Différents éléments, “qui seront importants dans le cadre du débat contradictoire“, doivent être analysés par la justice argentine, comme les expertises toxicologiques, des téléphones, les images de vidéosurveillance et les différents témoignages. Combien de temps cela va-t-il prendre? “C’est une grande inconnue”, concède l’avocat. “On espère que ça aille le plus rapidement possible, mais on espère que la justice prenne son temps et qu’elle soit bien rendue plutôt que cet espèce de débat médiato-politico-judiciaire dans lequel tout doit aller très vite.”
S’il se “réjouit” de leur sortie de prison, Antoine Vey rappelle que les deux joueurs sont “choqués mais combatifs”. “Ce sont des sportifs de haut niveau, je pense qu’ils savent au fond d’eux-mêmes qu’ils n’ont rien fait mais ce sera à eux de le montrer”, poursuit-il.
Il précise également que les deux Français vont certainement avoir une décompensation à leur arrivée dans leur résidence. “Ils vont peut-être prendre conscience de l’ampleur médiatique qu’a pris ce dossier, j’espère qu’ils vont recevoir beaucoup de soutien. On va laisser passer cette première étape et puis petit à petit, il faudra collecter le maximum d’éléments sur ce qui s’est passé ce soir-là. Il y a un Argentin compétent qui travaille mais il a probablement besoin d’appui.”
Antoine Vey le répète: les joueurs “veulent contribuer à la manifestation de la vérité”. “Ça passe d’abord par établir les faits. Ensuite, le noyau dur de notre interrogation va être de comprendre pourquoi il y a une différence entre leur vision et celle exposée par la plaignante. (…) La priorité était de les sortir de prison, et maintenant c’est de faire en sorte qu’ils n’y retournent jamais.”
Via RMC Sport