Qualifiée pour la finale du Championnat du monde U20, l’équipe de France est montée en régime tout au long de la compétition.
On en a eu l’illustration avec la spectaculaire victoire sur la Nouvelle-Zélande en demi-finale (55-31), dix jours après un revers en poule contre ces mêmes Baby Blacks.
Les voyants sont donc plutôt au vert au moment d’aborder la finale, vendredi contre l’Angleterre (19h). Un match que les Bleuets abordent plutôt sereinement malgré la défaite plus tôt cette année durant le Tournoi des Six Nations (45-31) contre ce même adversaire.
C’est en tout cas le ressenti du sélectionneur Sébastien Calvet et du capitaine Hugo Reus, qui se sont adressés aux médias ce mercredi, à 48h d’un possible quatrième sacre mondial consécutif pour les jeunes Français. Une performance qui permettrait aux Bleuets de rejoindre la Nouvelle-Zélande, seule nation à avoir déjà réalisé une telle performance.
France – Angleterre, ce sera une finale « totalement différente du match de Pau », juge d’ailleurs le demi d’ouverture, motivé à l’idée de mener ses coéquipiers vers un nouveau titre mondial, ce qui serait son deuxième personnel, avant de basculer définitivement chez les « grands ».
Et le Rochelais de rappeler qu’ils n’avaient eu « que quelques jours de préparation pour ce match, le groupe ne se connaissait pas. Là, ça fait plusieurs semaines qu’on est ensemble, qu’on se prépare. On monte en puissance de match en match, d’entraînement en entraînement. On arrive à notre pic de forme, au pic de ce qu’on peut faire ».
A ses côtés, Sébastien Calvet écoute attentivement les propos de son capitaine, et acquiesce. « On arrive à la cinquième semaine de vie commune, tous les joueurs, même les joueurs supports au groupe (c’est-à-dire ceux qui ne jouent jamais, ou presque, ndlr) se sentent légitimes et partie prenante du groupe. Il y a énormément de partage, d’échanges, une bonne connexion entre le staff et les joueurs », apprécie le technicien, qui vivra son dernier match à la tête des Bleuets. Il deviendra manager du SU Agen (Pro D2) à la reprise.
« Ce matin encore, il y a eu une prise d’initiative des joueurs pour sortir du cadre », révèle-t-il. « Et comme on dit souvent dans notre philosophie, sortir du cadre fait partie du cadre. Ce sont les joueurs qui sont sur le terrain, donc j’ai validé cette prise d’initiative » sans la dévoiler aux journalistes pour conserver l’effet de surprise à leurs meilleurs ennemis anglais. « Je ne peux pas en parler maintenant mais j’en parlerai peut-être après le match car effectivement, c’est une belle adaptation de la part des joueurs. »
On n’en saura donc pas plus pour le moment, mais cela illustre cette montée en puissance qui passe par une responsabilisation du groupe et l’investissement de tous. Sur ce point aussi, Calvet apprécie : « Au départ, on avait un seul leader qui boostait un peu tout le monde la première semaine, c’était Hugo (Reus). Petit à petit, tout le monde se sent légitime pour apporter sa pierre à l’édifice ».
« On voit que c’est une finale, la semaine est différente. Les mecs sont beaucoup plus impliqués au fur et à mesure. Ça s’est vu avant la demie, on le voit aussi maintenant avant la finale. Il y a de plus en plus de discussions sur ce qu’on va faire, ce qu’on veut proposer, et ce ne sont pas que les leaders qui prennent la parole », atteste Reus.
« Ce groupe est vraiment en train de prendre possession du projet. Le staff est là pour nous accompagner, nous diriger mais ce groupe commence à prendre la main sur le projet. J’espère qu’on arrivera au summum vendredi soir », poursuit le capitaine,
Avec les succès glanés lors des éditions précédentes, les Bleuets savent préparer une finale. Ils savent aussi aborder un match alimenté par le sentiment de revanche, les Baby Blacks en ont fait l’expérience. Au tour des Anglais ?
Via Rugby Pass