C’est ce lundi que le procureur de Mendoza décidera de libérer ou non les deux joueurs Français actuellement détenus en Argentine, à savoir Oscar Jegou et Hugo Auradou.
Tous les deux inculpés dans une affaire de viol aggravé, Oscar Jegou et Hugo Auradou ont vu l’affaire prendre un virage cette semaine.
Des messages audio envoyés par la plaignante à une amie, le soir de l’agression présumée, sont venus donner davantage de crédit à la version des joueurs Français.
Dans les colonnes du Parisien, la veille, Me Natacha Romano, l’avocate de la victime présumée, dénonçait une “manipulation”. Extrait:
“Il y a 23 messages vocaux au total et seulement quatre ou cinq ont été divulgués, dans le désordre en étant totalement sortis de leur contexte. Pourquoi ne pas sortir ceux dans lesquels elle raconte comment Oscar Jegou entre dans la chambre et la viole.
La défense avait tout intérêt à ce que ces messages soient divulgués. Mais je veux rappeler que c’est nous qui avons proposé ce témoin (l’amie) et qui avons mis les audios à disposition de la justice.
La victime est tellement convaincue de sa vérité et convaincue des faits qu’elle dénonce, qui sont des faits très graves avec des peines très lourdes, qu’elle n’a absolument rien voulu occulter. Mais dans ce qui a été diffusé, il n’y a pas l’intégralité des messages et ils ont été sortis de leur contexte. »
Ce dimanche, le journal L’équipe s’est justement procuré les autres audios.
La plaignante s’adresse à son amie dans la journée du 7 juillet, quelques heures après l’agression qui se serait produite dans la nuit du 6 au 7 juillet à Mendoza où la France venait tout juste de remporter le premier de ses trois tests matchs, et juste avant le dépôt de plainte qui conduira à l’arrestation des deux joueurs français.
Les messages vocaux relatant le récit du viol par la victime présumée ont donc été dévoilés par L’équipe.
Le premier message vocal est envoyé à 5h30 du matin, alors que la plaignante se trouve devant la chambre d’hôtel d’Hugo Auradou. Extrait:
« J’ai rencontré un joueur de rugby étranger. Je suis à son hôtel, donc ne compte pas sur moi, OK ? Écoute le message. »
Le lendemain matin, la plaignante a renvoyé un message à son amie. Extrait:
“Merci pour ton soutien. J’ai rencontré un joueur de rugby français. Super grand, le type. Trop beau… trop beau. Je suis arrivée à la maison à 9 heures du matin. À 9 heures ! Je te dois la vie. Tu m’as bien aidée en me déposant ici avec X (nom de sa fille). Toujours la même histoire. Pour une fois que je sors, j’en ai profité “boluda” (façon familière de s’adresser à une amie en Argentine).
Il m’a défoncée ! Il m’a défoncée. Il m’a attrapé la joue, il m’a laissé un bleu sur le visage, sur la mandibule, sur le cul, des griffures dans le dos… non… t’imagines pas. “Boluda”, il m’a explosée, le mec. J’ai le dos meurtri. J’ai la mâchoire blessée […] J’ai un œil au beurre noir, meuf. Super mignon le type, mais quand il baisait… Terrible le brun. Magnifique. Des yeux… Mais “boluda”, j’ai dû prendre un Diclofenac parce qu’il m’a défoncée.”
Son avocate, Maitre Natacha Romano n’est pas surprises par les propos tenus par sa cliente à ce moment-là. Extrait:
« Comme c’est typique chez toutes les victimes d’abus sexuel, pas seulement elle, à se rendre compte de ce qu’il s’est passé, elle trouve le courage de raconter à son amie les faits dont elle a souffert. D’abord, la violence, après le premier abus, et ensuite, elle finit par lui confesser qu’ils étaient deux. »
La plaignante continue d’envoyer un message vocal à son amie dans lequel elle affirme qu’une plainte va être déposée. Extrait:
« Natacha (son avocate) est en train de déposer la plainte. Et comme je ne peux pas bouger et que je suis pleine de bleus, elle va sûrement m’emmener au ministère public pour qu’ils me prennent des photos de tout le corps. Alors… oui, c’était un abus sexuel. Parce qu’un autre joueur est rentré dans la chambre. Quand j’étais avec lui, un autre est rentré dans la chambre et ils m’ont violée. Mais ne le dis à personne, s’il te plaît. Je suis morte de honte. »
L’amie de la victime présumée lui répond alors. Extrait:
« Oui “boluda”, bien sûr. Je ne savais pas ça. Ça fait vraiment beaucoup. Qu’un autre soit rentré dans la chambre ! Et toi qui voulais partir […] On accepte ou pas la violence dans une relation sexuelle. Mais si tu étais en train de lui dire que tu voulais partir et que le mec te met un coup de poing dans l’œil, t’attrape le cou, te frappe et qu’en plus, maintenant, tu me dis qu’un autre type est rentré dans la chambre sans ton consentement, alors que tu voulais partir… “Boluda”, ça c’est un viol ! Il n’y a pas à tergiverser. »