Cette semaine, plusieurs joueurs sans club ont eu l’opportunité de s’entraîner avec un club de Pro D2.
En effet, les dirigeants du club de Béziers ont décidé d’inviter certains joueurs encore sans club à s’entraîner avec l’ASBH.
C’est notamment le cas du demi-de-mêlée Léopold Dupas.
Il s’est confié via Midi Olympique. Extrait:
“Pierre Caillet m’a appelé. Il m’a proposé de faire les trois semaines de préparation avec Béziers en arrivant dès le lundi ! Je ne m’y attendais pas du tout ! Je ne savais pas comment il fallait s’organiser en termes d’assurance et pour plein de petites choses. Mais j’ai tout de suite été partant car, entre faire une prépa seul ou avec un club pro, le choix a été vite fait.”
Le manager de Béziers, Pierre Caillet explique sa démarche. Extrait:
“On sait que, depuis de nombreuses années, pas mal d’éléments restent sur le carreau. Je trouve que, du côté des clubs, de la fédération ou de la Ligue, pas grand-chose n’est fait pour les aider. Seul Provale met un peu en avant cette liste de joueurs chômeurs. Leur proposer de venir s’entraîner, c’est un geste solidaire, car ils méritent de rebondir. Aujourd’hui, si tu es au chômage dans un autre métier que rugbyman, tu peux avoir des formations, France Travail va te proposer des choses.
Un joueur, Provale va l’aider un peu pour sa reconversion mais dans son propre métier, qu’est-ce que l’on va lui proposer ? Des joueurs demandent parfois de s’entraîner dans des clubs qui refusent. Je trouve ça stupide. Aujourd’hui, nous avons pris les devants en ouvrant notre pré-saison durant trois semaines aux joueurs qui le souhaitaient.
Pendant trois semaines, Léo a été un joueur de Béziers. Il a tout fait avec nous. Tous les entraînements, toutes les rotations, toutes les activités, tous les repas et il a été pris en charge médicalement.”
Le demi-de-mêlée confirme. Extrait:
“Pierre m’avait bien dit : « Le temps où tu seras avec nous, tu seras un joueur biterrois. » Et cela a été le cas ! J’ai été très bien intégré par le groupe. Comme j’étais nouveau, il fallait que j’apprenne un peu à connaître les annonces et le projet de jeu pour les entraînements. Mais cela s’est fait naturellement, comme si j’avais signé au club.
La prépa, de base, c’est un moment difficile : nos proches sont en vacances et nous, on reprend le boulot. Mais là, cette année, cela aurait été encore plus dur pour moi. J’aurais vu tous mes potes du VRDR et de Colomiers retrouver les terrains alors que je n’avais pas de club… De reprendre comme si j’étais sous contrat avec Béziers, d’en baver physiquement en étant dans un groupe, cela m’a aidé mentalement.”
Pierre Caillet a indiqué être très heureux d’avoir pu aider le demi-de-mêlée. Extrait:
“Il a été super dans sa préparation avec nous. C’était un geste pour lui montrer qu’il avait tout pour rebondir ailleurs, reprendre confiance. Car ce n’est pas parce que tu es au chômage que tu n’es pas un joueur intéressant. Des fois, dans une carrière, il y a des trucs que tu ne maîtrises pas. Mais cela va au-delà du rugby ce message. C’est pour que le mec reste qui il est, qu’il ne se sente pas délaissé par ce sport, de cette famille qu’est le rugby.”