L’avocat Français des deux joueurs Français Oscar Jegou et Hugo Auradou, à savoir Maître Antoine Vey, s’est confié via Le Figaro pour évoquer la libération des deux internationaux Français.
Il évoque une reconnaissance judiciaire. Extrait:
Pour nous, c’est d’abord une reconnaissance judiciaire de certains éléments qui orientent vers l’innocence des joueurs. C’était une décision qu’on attendait et qu’on espérait. Elle n’est pas totale puisque nous aurions souhaité qu’ils puissent rentrer en France dès à présent. Mais on va faire comme on a fait depuis le début, c’est-à-dire respecter le cours de la justice argentine, y collaborer pleinement et attendre la fin de cette enquête.
Selon lui, l’enquête va désormais aller très vite. Extrait:
Il faut comprendre que l’enquête a été vite réalisée. Depuis plusieurs semaines, les procureurs de la région ont collecté des preuves, des témoignages, des images de vidéosurveillance et même des messages vocaux qui ont pu être laissés par la plaignante à des tiers, et des expertises médico-légales. Ils ont également pu entendre les joueurs et à nouveau la plaignante. L’étape qui se conclut aujourd’hui, c’est le gros de l’enquête.
Il reste notamment l’expertise psychiatrique et psychique de la plaignante, qui n’a pas pu être effectuée pour le moment et qu’on espère dans les prochains jours. En tout cas, nous souhaitons que la plaignante soit convoquée très rapidement. Il manque également quelques témoignages secondaires qu’il faut collecter. Mais, à notre sens, l’enquête a déjà permis de réunir tous les éléments qui permettront au procureur de trancher dans le dossier.
Il refuse de parler des messages audios de la plaignante qui ont été dévoilés par les médias. Extrait:
Non, je préfère ne pas commenter les morceaux d’un message, dont l’opinion publique ne sait pas à quel moment et dans quel cadre il a été envoyé. Je me réfère uniquement au communiqué de presse du procureur de Mendoza, qui a clairement pris cet élément pour dire qu’il y avait des contradictions dans la déposition de la plaignante. Contradiction, puisque, dans une des conversations très proche des faits, elle évoque une relation sexuelle. Et là, selon le procureur, est évoqué le fait qu’elle parle sur un ton enjoué et rieur, ce qui est peu compatible avec les actes qu’elle dénoncera par la suite.
Dans la foulée, il ne manque pas de pointer du doigt l’avocate de la plaignante qui veut utiliser les médias dans cette affaire. Extrait:
Oui, je le déplore et je le dénonce fermement. En fait, on a deux dossiers dans un seul dossier. Il y a un dossier judiciaire qui a suivi son cours dans lequel on peut débattre contradictoirement d’éléments pour faire valoir nos positions. On regrette que dans ce dossier judiciaire, par exemple, la plaignante n’ait pas remis à la justice ses deux téléphones portables. Il y a donc une volonté de dissimulation de certains éléments.
Et, par ailleurs, il y a un deuxième dossier : il a commencé le soir même par une déclaration de cette avocate (Me Romano, avocate de la plaignante, NDLR), qui a livré à la presse le récit qui serait celui de sa cliente. À partir de là, on a aussi eu à gérer cette problématique d’image, parce que, ce qui nous importe, c’est que les joueurs soient totalement innocentés, qu’ils puissent revenir dans la compétition sportive et que leur image ne soit pas définitivement altérée par cette communication.
Il rappelle que les deux joueurs doivent rester en Argentine pour le moment. Extrait:
Ils sont libres, donc ils ont le droit de faire ce qu’ils souhaitent, mais ils doivent rester pendant encore un petit moment sur le sol argentin et, d’une certaine façon, répondre, si ça devait être le cas, aux convocations de la justice. Ils ont obligation de ne pas entrer en contact avec la plaignante et de ne pas contribuer à cette campagne négative alimentée par l’avocate de la plaignante. J’espère surtout que d’ici quelques jours ils vont pouvoir rentrer chez eux.
Selon lui, les deux joueurs devraient pouvoir rejouer au rugby dans quelque temps. Extrait:
C’est une parenthèse très malheureuse et que l’on souhaite de très courte durée. Mais cette parenthèse a vocation à se refermer et ils retrouveront leur vie et leur métier. Ce n’est pas parce qu’on est accusé à tort que cela entrave d’une façon irrémédiable la vie de ces gens. Ils ont tous les deux 21 ans, ils n’ont commis aucun fait répréhensible, il n’y a aucune raison pour qu’ils ne reprennent pas le cours de leur vie. D’ailleurs, leurs clubs sont très solidaires et attendent impatiemment, que ce soit La Rochelle ou Pau, leur retour. J’espère que la sélection aussi continuera à leur faire confiance sur le plan sportif.
Pour conclure, il refuse de commenter les déclarations de la famille de la plaignante. Extrait:
J’essaie justement de ne pas commenter les déclarations que peuvent faire la plaignante, la famille ou son son avocate. Ils ont tout à fait le droit de communiquer. Pour autant, il faut savoir que cette procédure s’est déroulée conformément à la loi et qu’on y discute d’éléments objectifs et non du ressenti de toutes ces personnes, qui, à mon sens, reste un ressenti difficile à interpréter. C’est pour cela d’ailleurs qu’on a besoin d’une expertise psychologique et psychiatrique. Il y a beaucoup d’éléments qui ont altéré la crédibilité de la plaignante, mais il ne m’appartient pas de les commenter au-delà de ce qui a déjà été révélé par le parquet.