Les deux joueurs du XV de France, Oscar Jegou et Hugo Auradou ont récemment retrouvé leur liberté.
Inculpés dans une affaire de viol aggravé, les deux joueurs Français étaient détenus dans une résidence surveillée à Mendoza.
Lundi, le parquet a estimé que les charges retenus contre les deux Français n’étaient pas suffisamment solide pour maintenir les deux suspects en détention.
Pour autant, Jegou et Auradou ne pourront pas revenir en France puisque leurs passeports ne leur seront pas rendus.
Le journal L’équipe a pu consulter le rapport des procureurs Gonzalo Nazar et Orieta Daniela Chaler, procureure en chef de l’Unité de poursuite des délits contre l’intégrité sexuelle.
Voici un passage qui joue clairement en faveur des deux joueurs Français. Extrait:
« Après avoir examiné la présente procédure, j’estime qu’il n’existe pas à ce jour d’éléments de conviction suffisants pour autoriser une demande de placement en détention provisoire des accusés, est-il indiqué, précisant qu’à ce stade le risque d’entrave de l’enquête ou de fugue semble écarté. (…) La première caractéristique que devrait avoir un témoignage solide n’est pas présente en l’espèce. »
Aussi, le témoignage de la plaignante sur les coups présumés portés par Hugo Auradou ne sont pas vérifiés. Extrait:
« Bien qu’une ecchymose violacée de 4 cm x 1 cm ait été constatée à l’oeil gauche, le docteur Sonego a expliqué dans son témoignage que cette blessure aurait pu être produite par un frottement, excluant aussi bien une gifle qu’un coup de poing, puisque ce dernier, impliquant une plus grande force, aurait provoqué une ecchymose sur la paupière supérieure et une réaction conjonctivale, signes qui n’ont pas été retrouvés chez la plaignante. »
Aucun acte de strangulation n’a été confirmé non plus. Extrait:
« Aucune blessure typique d’une telle manœuvre n’a été constatée sur son corps, les lésions trouvées dans les zones sous le menton et supraclaviculaire ne correspondaient pas à cela. Le docteur Sonego a déclaré n’avoir rien trouvé qui lui permette de penser que les blessures constatées auraient pu être causées par une empreinte dentaire. »
La magistrate révèle d’autres incohérences dans les propos de la plaignante. Extrait:
« La plaignante a déclaré qu’elle n’était jamais laissée seule dans la chambre et qu’elle ne pouvait donc pas “s’échapper”, en faisant référence à un moment où elle est allée uriner dans la salle de bains de la chambre et qu’Auradou y est entré pour se doucher. Si elle avait eu l’intention de s’enfuir, n’était-ce pas le bon moment pour le faire si la porte de la salle de bains se trouve à côté de la porte d’entrée de la chambre d’hôtel et que Jegou était endormi à ce moment-là ? (…)
Elle a également indiqué qu’elle avait quitté la chambre en état de choc en raison de ce qu’elle avait vécu, mais, sur la séquence vidéo, on la voit quitter la chambre à 8 h 26 et 7 secondes en souriant, en regardant la caméra de sécurité, en corrigeant sa coiffure (elle était entrée dans la pièce avec les cheveux lâchés et en est sortie avec les cheveux peignés, qu’elle a ensuite réarrangés en attendant l’ascenseur). Elle entre dans l’ascenseur et continue de sourire (…) puis elle croise d’autres personnes, en échangeant des gestes et des mots avec elles. D’après les gestes, observables via les caméras, elle n’est pas perçue comme une personne choquée ou traumatisée qui “s’échappe” de la chambre. »
Enfin, la procureure ne voit pas « de corrélation entre les événements rapportés et la conversation qu’elle a eue avec son amie. Il n’est pas compréhensible que si elle a subi une attaque de l’ampleur de celle qu’elle a mentionnée, elle commence sa conversation en remerciant son amie d’avoir “fait l’effort” en emmenant sa fille chez elle afin qu’elle puisse sortir danser ».
Voilà tant d’éléments qui ont permis à Oscar Jegou et Hugo Auradou de retrouver une certaine liberté.