Le jeune Mehdi Narjissi a été emporté par une vague alors qu’il se baignait en Afrique du Sud, avec ses coéquipiers de l’équipe de France U18.
Voilà neuf jours maintenant que le jeune joueur Français demeure introuvable.
Cette semaine, des journalistes de L’équipe se sont rendus sur la plage où le jeune Français a disparu.
Ces-derniers évoquent un accès très difficile avec une descente très raide et irrégulière.
Par ailleurs, les vagues seraient déchaînées sur cette plage.
Si le paysage est incroyable, en revanche, la dangerosité est très élevée pour ceux qui se risquent à une baignade.
Megan Taplin, manager du Parc national de la montagne de la Table s’est confié via L’équipe. Extrait:
« Ce n’est pas pour rien qu’on le surnomme le Cap des tempêtes. La mer est houleuse ici, reprend-elle. Ce sont des conditions dangereuses. »
Un garde-forestier qui était présent le jour du drame explique le drame.
Il indique que le jeune joueur Français a été happé par un “rip tide”. Les propos font froid dans le dos. Extrait:
« Un collègue m’a appelé. En effectuant sa ronde, il a vu quelqu’un en difficulté dans l’eau, qui se débattait, les bras en l’air, de plus en plus loin du rivage. En même temps que je descendais en courant, j’ai contacté les services de sauvetage.
On a envoyé quatre bateaux, deux de chaque côté. À vitesse maximale, ça prend environ trente minutes pour venir.
Il a essayé de lutter, mais il ne pouvait rien faire, le courant le poussait vers le large. Ce garçon n’a pas nagé, mais il s’est enfoncé dans l’eau, au-dessus des genoux. Et il a été pris dans ce qu’on appelle un “rip tide”, un courant de retour. La rencontre des eaux chaudes de l’Océan Indien, qui sont légères, et des eaux froides de l’Océan Atlantique, qui sont lourdes, crée ces courants.
Sous l’eau, ils creusent le sable et créent des trous. Il est vraisemblablement tombé dans un de ces trous. Vous marchez tranquillement dans l’eau et, soudainement, vous disparaissez. Tout ça à une dizaine de mètres du rivage. Une fois que vous êtes dans la ligne du courant d’arrachement, vous êtes aspiré en un claquement de doigts. »
Selon lui, les chances de retrouver le jeune Français sont désormais très faibles. Extrait:
“Les chances de le retrouver sont extrêmement faibles. Les courants peuvent le porter à des centaines de kilomètres d’ici. Avant le Covid, un surfeur, malgré sa planche et sa combinaison, s’était noyé ici. On ne l’a jamais retrouvé. Là, c’est la première noyade de l’année, mais ça se produit tous les ans.”
Un surfeur chevronné de 45 ans s’exprime à son tour. Extrait:
« Les courants sont extrêmement dangereux, même là où on a pied. Ton pied se fait arracher et tu te retrouves la tête sous l’eau. Il y a des trous partout. Tu peux être debout, l’eau sous la taille, et la minute suivante, être entièrement dans l’eau sans appui au sol pour remonter. Tu es coincé.
C’est l’un des hivers les plus tumultueux qu’on ait eu au niveau de la houle, des vagues, des courants et des tempêtes dans la région.
Il y a pas mal d’histoires de bateaux de pêcheurs renversés ou de pêcheurs qui glissent de rochers. La houle a atteint neuf mètres à Cape Point récemment. Moi, je ne surfe pas là-dedans ! Dans ces conditions, la mer est une machine à laver. Dias Beach est une plage dangereuse, elle est faite pour marcher sur le sable et admirer la vue, pas pour faire trempette. Il faudrait être fou pour s’y baigner. »
Selon le récit, le jeune Rochelais Oscar Boutez aurait également été emporté avec Mehdi Narjissi.
Le Rochelais aurait réussi à rattraper son coéquipier. Mehdi Narjissi s’était d’ailleurs cramponné aux épaules d’Oscar Boutez pour regagner le rivage. Mais une seconde vague a complètement séparé les deux jeunes hommes quelques secondes plus tard.
Si Boutez a réussi à sauver sa vie, en revanche, Mehdi Narjissi n’a jamais regagné le rivage.
Un bénévole réagit brièvement. Extrait:
« La mer était agitée et l’écume tellement épaisse qu’ils ne pouvaient rien voir. »
Sur places, les autorités ont décidé de poursuivre les recherches. Extrait:
« On va continuer les recherches aussi longtemps que possible et tant que les ressources seront disponibles. Ça dépend aussi des conditions météorologiques. Certains jours, les recherches sont mises en pause parce que les vagues sont trop grosses ou le vent trop fort et ça devient trop dangereux de continuer. »
La famille Narjissi est arrivée en Afrique du Sud il y a quelques jours déjà. Elle s’est rendue sur la plage où Mehdi a disparu.
Une enquête par les autorités locales est actuellement menée, une autre est menée par la Fédération Française de Rugby.
Le garde-forestier peste contre les entraineurs. Extrait:
« Les entraîneurs auraient dû le savoir : c’est écrit partout. »
Une autre surfeur chevronné enchaîne. Extrait:
« Dias Beach a l’une des vagues les plus lourdes du Cap. C’est la puissance brute de l’océan, avec une eau profonde et beaucoup de courants. Quand le vent vient du sud-est, ça devient houleux, agité et totalement hors de contrôle. Je me suis déjà fait très mal au dos en surfant là-bas. C’est l’une des plus belles plages du monde, mais je ne mettrais jamais un pied dans cette eau sans une planche. D’ailleurs, je n’ai jamais vu quelqu’un nager à Dias Beach. »