RugbyPass a dressé l’équipe type des joueurs étrangers qui évoluent dans le Top 14. Un exercice pas si évident vu la densité de notre championnat, et forcément subjectif. Une précision : nous avons choisi de ne pas inclure les joueurs étrangers qui jouent pour l’équipe de France, à l’image du 2e ligne d’origine australienne Manny Meafou et du pilier né en Géorgie Giorgi Beria. En revanche, le pilier tongien Tevita Tatafu, pisté par le staff des Bleus, y figure, car il n’a pas encore fêté sa première cape même s’il a participé à un rassemblement au début de l’été.
15. Blair Kinghorn (Écosse, Stade Toulousain)
Débarqué dans la Ville rose en novembre 2023 pour remplacer Melvyn Jaminet, parti à Toulon, l’ancien joueur d’Édimbourg a mis tout le monde d’accord en quelques mois à peine. Ailier, arrière, demi d’ouverture, buteur, l’international écossais (53 sélections) s’est vite rendu indispensable aux yeux d’Ugo Mola. Le manager toulousain a même mis Thomas Ramos sur le banc en Champions Cup pour laisser Kinghorn en 15, sa position la plus naturelle.
Mais aussi : Davit Niniashvili (Géorgie, Lyon OU), Stuart Hogg (Écosse, Montpellier), Henry Arundell (Angleterre, Racing 92).
14. Monty Ioane (Australie/Italie, Lyon OU)
L’international italien, Australien de naissance, a multiplié les allers-retours entre les deux hémisphères une bonne partie de sa carrière. Revenu en Europe en 2023 après une saison en Super Rugby, aux Melbourne Rebels, le neveu de l’ancien Wallaby et joueur du Stade Français Digby Ioane a éclaboussé le Tournoi des Six Nations 2024 de son talent au cours d’une édition historique pour l’Italie (deux victoires, un nul, deux défaites).
Mais aussi : Josua Tuisova (Fidji, Racing 92), Jack Nowell (Angleterre, Stade Rochelais).
13. Jack Goodhue (Nouvelle-Zélande, Castres Olympique)
Très prometteur à ses débuts avec les Crusaders, appelé chez les All Blacks dès ses 22 ans, Goodhue a vu sa carrière freinée par de trop nombreuses blessures. Tenu à l’écart de son équipe nationale depuis 2020 (19 sélections entre 2017 et 2020), le centre au jeu complet et à la technique sûre a choisi l’exil l’année dernière. Arrivé touché à une cheville, il n’a pu disputer que neuf matchs sous les couleurs du CO en 2023-2024. La saison qui arrive lui sourira-t-elle enfin ? Vu son talent, il le mériterait.
Mais aussi : Joe Marchant (Angleterre, Stade Français), Jeronimo de la Fuente (Argentine, USA Perpignan), Ulupano Seuteni (Australie/Samoa, Stade Rochelais).
12. Jeremy Ward (Afrique du Sud, Stade Français)
Devenu capitaine du Stade Français et le chouchou des supporteurs en moins de deux ans, le Sud-Africain peut remercier Gonzalo Quesada. C’est en effet l’entraîneur argentin qui a fait venir Ward à Paris, alors que ce dernier était abonné au banc des remplaçants aux Sharks. Leader par le geste et la parole, jamais décevant sur le terrain, le joueur de 28 ans n’est pas pour rien dans la belle saison des Soldats Roses l’an dernier (demi-finale de Top 14).
Mais aussi : Manu Tuilagi (Samoa/Angleterre, Aviron Bayonnais), George Moala (Nouvelle-Zélande/Tonga, ASM Clermont), Pita Ahki (Nouvelle-Zélande/Tonga, Stade Toulousain).
11. Juan Cruz Mallia (Argentine, Stade Toulousain)
On l’a mis à l’aile, car c’est son poste de formation, et il y a disputé les deux finales remportées par le Stade Toulousain cette année (Champions Cup et Top 14), mais il apparait toutefois difficile de limiter Juan Cruz Mallia à un seul poste. À l’image de son coéquipier en rouge et noir Blair Kinghorn, l’Argentin sait à peu près tout faire tant que son maillot comporte un numéro entre 10 et 15. Un talent rare et une sacrée bonne pioche pour les Haut-Garonnais, partis chercher Mallia en 2021 en tant que joker médical.
Mais aussi : Leicester Faingaanuku (Tonga/Nouvelle-Zélande, RC Toulon) Semi Radradra (Fidji, Lyon OU), Filipo Nakosi (Fidji, RC Vannes).
10. Owen Farrell (Angleterre, Racing 92)
Aussi talentueux qu’irritant, le capitaine du XV de la Rose – en retrait de l’équipe nationale depuis la fin de la Coupe du Monde 2023 – perpétue la tradition des ouvreurs stars au Racing (Mehrtens, Sexton, Carter, Hernandez, Russell…). Le fils d’Andy, sélectionneur de l’Irlande sera une des grandes attractions de la saison de Top 14. À bientôt 33 ans (le 24 septembre), Farrell reste un ouvreur ultra complet expert dans la distribution du jeu. Reste à savoir comment il va s’adapter au jeu pratiqué en France, certains de ses prestigieux prédécesseurs ayant eu du mal à s’intégrer.
Mais aussi : Joey Carbery (Irlande, Bordeaux-Bègles), Paolo Garbisi (Italie, RC Toulon).
9. Cobus Reinach (Afrique du Sud, Montpellier HR)
Un double champion du monde en titre, ça vous classe un joueur. Reinach n’a cependant jamais été un premier choix en N.9 chez les Springboks, barré ces dernières années par Faf de Klerk. Il n’en est pas moins un joueur unique, capable de planter deux triplés en moins de trente minutes en Coupe du Monde (en 2019 contre le Canada et en 2023 contre la Roumanie) comme de jouer à l’aile lors d’un match de préparation à la RWC 2023.
Mais aussi : Brad Weber (Nouvelle-Zélande, Stade Français), Tawera Kerr-Barlow (Nouvelle-Zélande, Stade Rochelais).
8. Sam Simmonds (Angleterre, Montpellier HR)
Zach who ? Orphelin de Zach Mercer, auteur de deux saisons de haute volée dans l’Hérault (2021-2023), le MHR a rapidement retrouvé un autre N.8 anglais délaissé par le XV de la Rose. En une saison, Simmonds a fait oublier Mercer par son engagement, sa capacité à casser les plaquages. L’arrivée d’un autre Anglais pour occuper le centre de la 3e ligne, Billy Vunipola, le forcera-t-il à jouer flanker, voire à prendre place sur le banc ? Rien n’est moins sûr.
Mais aussi : Billy Vunipola (Australie/Angleterre, Montpellier HR), Tevita Tatafu (Tonga/Japon, Union Bordeaux-Bègles).
7. Beka Gorgadze (Géorgie, Section Paloise)
Exemplaire sur le terrain comme dans sa préparation, le Géorgien a sa place dans ce XV sur l’aile de la 3e ligne, même s’il joue souvent en N.8. en club comme en sélection pour sa capacité à avancer ballon en main et à casser les plaquages. En France depuis neuf ans, il connait parfaitement les rouages du Top 14 et a rapidement intégré le groupe des leaders à Pau, qu’il a rejoint en provenance de Bordeaux en 2021.
Mais aussi : Marcos Kremer (Argentine, ASM Clermont), Joaquin Oviedo (Argentine, USA Perpignan).
6. Jack Willis (Angleterre, Stade Toulousain)
Ses performances colossales en phase finale de Championnat et de Coupe d’Europe ont donné des regrets aux Anglais, dépités d’avoir laissé filer un joueur pareil. Le besogneux Willis s’est parfaitement fondu dans le collectif toulousain, s’éclate en France où il est arrivé en 2022, et empile les trophées (deux Brennus, une Champions Cup).
Mais aussi : Siya Kolisi (Afrique du Sud, Racing 92), Beka Saghinadze (Géorgie, Lyon OU)
5. Tom Staniforth (Australie, Castres Olympique)
L’Australien à la coupe mulet s’affirme chaque saison comme une valeur très sûre du Top 14. Meilleur plaqueur du championnat en 2023-2024, 2e ligne ayant parcouru la plus grande distance ballon en main, Staniforth mêle puissance, adresse et vitesse pour tenter, à 30 ans, d’atteindre son rêve : intégrer l’équipe de France, lui qui n’a jamais été sélectionné avec les Wallabies.
Mais aussi : Will Skelton (Australie, Stade Rochelais), Adam Coleman (Australie/Tonga, Bordeaux-Bègles), Tomas Lavanini (Argentine, Lyon OU).
4. Rob Simmons (Australie, ASM Clermont)
Clermont n’est plus, pour le moment, une des équipes majeures du Top 14, mais si les Auvergnats parviennent à faire venir des joueurs autant investis et talentueux que Simmons, l’ASM pourrait refaire peur rapidement. L’Australien, 106 sélections avec les Wallabies, est un spécialiste de l’alignement et il n’a rien perdu de son professionnalisme et de son leadership. Un joueur qui « a la classe », comme le dit son entraîneur Christophe Urios, et qui sera encore précieux cette saison en dépit de ses 35 ans.
Mais aussi : Leona Nakarawa (Castres Olympique), Richie Arnold (Australie, Stade Toulousain), David Ribbans (Afrique du Sud/Angleterre, RC Toulon).
3. Tevita Tatafu (Tonga, Aviron Bayonnais)
Il ne devrait pas rester longtemps dans ce XV type des joueurs étrangers évoluant en Top 14. Le jeune pilier (21 ans) est en effet depuis de longs mois dans le viseur de Fabien Galthié, le sélectionneur des Bleus. Puissant en mêlée, explosif ballon en main et auteur de charges impressionnantes, il représente l’avenir du poste et sera éligible avec l’équipe de France cet automne. En attendant, et au moins pour la saison qui va débuter, c’est l’Aviron Bayonnais qui va profiter des talents de Tatafu.
Mais aussi : Ben Tameifuna (Nouvelle-Zélande/Tonga, Bordeaux-Bègles), Beka Gigashvili (Géorgie, RC Toulon), Kyle Sinckler (Angleterre, RC Toulon), Nepo Laulala (Samoa/Nouvelle-Zélande, Stade Toulousain).
2. Ignacio Ruiz (Argentine, USA Perpignan)
Vingt matchs, six essais, et une participation active à la belle saison 2023-2024 de l’USAP, tout près de se qualifier pour les phases finales du Top 14. Pour sa première année en France, Ignacio Ruiz a fait plus que se montrer et le club catalan l’a déjà fait prolonger, avant qu’un club plus huppé ne lui fasse la cour. À 23 ans, l’ancien 3e ligne devenu talonneur a l’avenir devant lui, en club comme en sélection.
Mais aussi : Sam Matavesi (Lyon OU), Facundo Bosch (Argentine, Aviron Bayonnais).
1. Moses Alo-Emile (Australie, Stade Français)
Au Stade Français, un Alo-Emile peut en cacher un autre. Mais pas longtemps, vu le gabarit de la fratrie. Paul, le pilier droit de 33 ans, est une valeur sûre du Top 14. Moses, le pilier gauche de 24 ans, s’affirme un peu plus chaque saison comme un joueur à fort potentiel. Si le Stade Français est parvenu en demi-finale du championnat, la tenue et la puissance de son pack n’y sont pas étrangères, Moses Alo-Emile en tête.
Mais aussi : Siegfried Fisi’ihoi (Tonga, Section Paloise), Mako Vunipola (Nouvelle-Zélande/Angleterre, RC Vannes), David Ainuu (États-Unis, Stade Toulousain).