C’est acté : la famille de Mehdi Narjissi – tragiquement disparu en Afrique du Sud alors qu’il se baignait avec ses coéquipiers de l’équipe de France U18 – a décidé de saisir la justice.
Lors d’un entretien accordé au journal Sud-Ouest, le président de la Fédération Française de Rugby, Florian Grill a expliqué comprendre la colère de la famille du jeune Mehdi.
Il indique vouloir réagir en tant que père de famille et non pas en tant que président de la FFR. Extrait:
Je comprends la colère et la décision de la famille de saisir la justice. Mon intention est conforme à ce qu’elle attend : c’est de faire toute transparence sur l’enchaînement et le process qui ont conduit à amener à l’eau des joueurs dans un endroit, non seulement non prévu, mais en plus pas recommandé. Je ne réagis pas seulement en tant que président de la Fédération mais aussi en père de famille.
Il précise que l’enquête suit son chemin avec des interrogatoires au niveau du staff et des joueurs. Extrait:
L’enquête est en cours. Sur l’ensemble du staff d’abord, il reste encore certaines personnes à interroger. J’ai demandé à ce qu’elle se fasse aussi au niveau des joueurs, pour qu’on ait les versions des deux côtés. Mais on le fait dans un temps psychologique adéquat, compte tenu du contexte difficile pour les jeunes et en lien avec la cellule psychologique mise en place pour s’assurer qu’on ne commette pas d’impair.
S’agissant de mineurs, ils ont également la possibilité d’être accompagnés de leurs parents. Les choses se font progressivement. On veut faire toute la transparence, mais sérieusement, pas dans l’urgence. Malheureusement, on ne ramènera pas Medhi.
Il l’affirme avant même la fin de l’enquête : se rendre sur cette plage de Dias Beach était une grande erreur, qu’importe la conclusion de l’enquête. Extrait:
Je n’ai pas besoin d’avoir le résultat de l’enquête pour savoir que cette partie-là était une erreur : faire la récupération en ce lieu était une faute. La question est de savoir qu’elle est la responsabilité collective ou individuelle en la matière. C’est ce que l’enquête doit déterminer.
Qui a fait la proposition, qui l’a validé ? Une séance de régénération était prévue, mais absolument pas sur ce site. Il faut comprendre ce qui a conduit à ça. Pour la Fédération, mais aussi pour le ministère des Sports : on a des cadres d’État qui ont un double rattachement.
Ce que je peux dire aujourd’hui, sans attendre le résultat de l’enquête, c’est que rien ne justifiait d’aller à cet endroit alors que ce n’était pas prévu et pas recommandé. C’est pour cela qu’on a d’ores et déjà interrompu toute mission pour l’ensemble du staff.
Aucune date n’a été fixée concernant la fin de l’enquête. Extrait:
On n’a pas fixé d’échéance. On souhaite que ça aille le plus vite possible, mais on ne veut pas brusquer les joueurs et les familles. La priorité est de bien faire l’enquête : on veut avoir une réelle vision de la manière dont les choses ont été décidées et dont elles ont été organisées. Il y a une première faute qui est d’avoir décidé d’aller à cet endroit et de mettre les jeunes à l’eau, il y a ensuite les conditions dans lesquelles la régénération a été encadrée. Il faut analyser très précisément les deux choses. Il ne faut pas qu’il y ait de doute sur la volonté de la Fédération sur le process qui a conduit à cela.
Pour conclure, Florian Grill confirme que la famille Narjissi n’a pas souhaité échanger avec la Fédération par visio. Extrait:
Ils n’ont pas souhaité qu’on fasse de visio, je le respecte. On échange plus par écrit. On a juste validé qu’il y aurait une minute d’applaudissements sur tous les terrains de rugby, FFR ou Ligue nationale, pour la première journée des championnats, quelles que soient les divisions en l’honneur de Medhi. Il n’y a pas eu de conversation de vive voix depuis l’annonce de sa disparition tragique.