Lors d’un entretien accordé au Midi Olympique, l’ancien international Français Serge Blanco a évoqué l’évolution des règles dans le rugby.
Selon lui, ces évolutions permettent la pratique d’un meilleur rugby et d’un meilleur jeu.
Il explique pourquoi. Extrait:
En touche, les libérations sont plus propres, maintenant que les lifts sont autorisés. Le fait qu’on ait empêché les troisième ligne de se relever avant la sortie de la balle offre aussi plus d’espaces : à mon époque, quand tu recevais le ballon après une mêlée, tu prenais un mur dans la gueule !
Les mêlées sont moins dangereuses. Il fallait les voir, à l’époque : les piliers se mettaient de vrais coups de tête au moment de l’impact. Le bruit, c’était un truc de fou ! Mais comment réagit le cerveau, dans ces cas-là ? Il saigne, il bouge en tous sens dans la boîte crânienne ! J’ai récemment assisté à un colloque très intéressant à ce sujet, organisé à Bruxelles par mon ami Jean-Claude Perrin (un ancien dirigeant fédéral, N.D.L.R.).
Il craint en revanche le problème des commotions cérébrales. Extrait:
Elle me fait peur ! Les arbitres ne devraient plus laisser faire tous ces types qui arrivent à pleine vitesse pour se jeter dans un regroupement ! Il faut protéger nos athlètes et notre sport, sans pour autant le dénaturer. On marche sur un fil, en quelque sorte…
Il est ensuite revenu sur sa jeunesse. Extrait:
J’ai commencé à bosser à 16 ans. J’ai d’abord été docker au port de Bayonne : on arrivait à 5 heures du matin, le mec te choisissait -ou pas- parmi un groupe d’autres hommes et on déchargeait les bateaux. J’ai tenu deux jours. J’ai aussi décapé des avions, lavé des bagnoles, été pendant huit ans ouvrier chez Dassault et puis, avec Jean-Pierre Rives, j’ai fait des relations publiques pour le groupe Pernot. J’ai aimé chaque morceau de ma vie. Je n’ai pas envie d’effacer quoi que ce soit.
C’est à l’école qu’il s’est rendu compte qu’il appréciait le sport. Extrait:
À l’école, je me rendais simplement compte qu’en sport, j’étais au-dessus des autres, notamment au saut en hauteur : à l’époque, on faisait du “ventral” et on retombait dans le bac à sable. Il n’y avait pas de matelas. Et puis, quand il fallait courir, j’étais aussi devant. Mais on ne me décernait pas de trophées pour autant !
J’ai pratiqué le foot. J’étais doué, d’ailleurs. Mais le jour où Peyo Sarratia, mon ancien prof de sport, a voulu m’envoyer au centre de formation du FC Nantes, j’ai pris la peur de ma vie. Je ne voulais ni quitter Biarritz, ni quitter ma mère !
Il précise. Extrait:
Au foot, les gamins quittent leurs familles à 14 ou 15 ans. Le rugby a aujourd’hui tendance à glisser là-dedans mais moi, je suis contre le fait qu’on puisse muter avant un certain âge. Les petits, il ne faut pas les trimbaler de droite à gauche, les arracher à leur famille trop tôt. […] Surtout qu’ après avoir cru au rêve du rugby professionnel, certains gosses reviennent brutalement à la réalité. (il marque une pause, reprend) Beaucoup de candidats et peu d’élus, n’est-ce pas ?