Père de Medhi, le jeune rugbyman tué en marge d’un rassemblement de l’équipe de France U18 le 7 août dernier en Afrique du Sud, Jalil Narjissi a pointé du doigt ce mercredi la responsabilité du staff. Invité de BFMTV, l’ancien talonneur a partagé son incompréhension quant au choix de la plage qui a emporté son fils.
“Ce n’est pas un accident, ça a été provoqué”. Invité de BFMTV ce mercredi 28 août, Jalil Narjissi, le père du jeune rugbyman international Medhi Narjissi, est revenu sur les circonstances du décès de son fils, survenu au large de l’Afrique du Sud le 7 août dernier, en marge d’un rassemblement avec l’équipe de France U18.
“Que les coupables prennent leurs responsabilités”
Avec sa femme Valérie, Jalil Narjissi a été entendu au commissariat d’Agen dans le cadre de l’enquête. “On est sans réponse même si on a pu mener notre enquête sur place. On veut avoir de la transparence sur ce qu’il s’est passé: pourquoi cet endroit et pourquoi cette catastrophe? On est dévasté, on est dans l’attente que la justice nous donne des réponses et que les coupables prennent leurs responsabilités”, a lancé l’ancien talonneur, qui a joué à Agen au cours de sa carrière de rugbyman.
Joueur du Stade Toulousain, Medhi Narjissi a été emporté par de forts courants alors qu’il participait à une séance de récupération sur la plage de Dias Beach. “Ce n’est pas un accident, ça a été provoqué“, a assuré le père. “On s’est déplacé, on a cherché, on a mené notre enquête. Nous ne sommes pas enquêteurs mais parents, on a vu l’endroit sur place. On a vu la dangerosité de cette plage, qui est l’une des plus dangereuses en Afrique du Sud et les conditions dans lesquelles les garçons ont été dans l’eau. Cela a été provoqué, c’est la réalité.”
“Il n’y a personne qui devait mettre un pied dans l’eau”
Avec sa femme et sa fille, Jalil Narjissi a “refait le parcours de la journée“, la dernière pour son fils. “On a eu accès aux dépositions de trois dirigeants et on a su ce qu’il s’était passé à peu près. C’est surtout l’endroit qui est inacceptable”, a jugé le père de la victime.
“On ne peut pas se permettre de mettre 28 mineurs à cet endroit”, a poursuivi Jalil Narjissi. “Au vu des conditions météos, avec des vagues de 4 mètres et le courant, il n’y a personne qui devait mettre un pied dans l’eau. Il n’y avait pas besoin de panneaux ou de rangers. Il ne fallait pas être spécialiste, il fallait juste regarder l’endroit et le lieu…”
Un coéquipier de Medhi Narjissi avait plongé pour tenter de sauver son coéquipier. “Aucun adulte n’a bougé, il y a juste son coéquipier Oscar qui est venu, c’est un héros pour nous même s’il n’a pas ramené Medhi“, a encore confié Jalil Narjissi. “On a eu ses parents au téléphone, on l’a remercié de tout coeur. Il y avait une dizaine d’adultes, personne n’a bougé et s’est jeté à l’eau pour aller le récupérer. On n’arrive pas à comprendre”.
“On leur a fait confiance. C’était un enfant choyé. On a l’impression que ce ne sont que des bras cassés à la Fédération”, fustige Valérie Narjissi.
Via RMC Sport