La justice argentine a rejeté la demande de récusation des procureurs en charge de l’enquête sur la plainte pour viol contre les internationaux de rugby français Hugo Auradou et Oscar Jegou.
C’était un potentiel tournant dans le dossier. Dans l’affaire de la plainte pour viol en Argentine contre les deux joueurs de rugby français Hugo Auradou et Oscar Jegou, les avocats de la plaignante avaient déposé une demande de récusation des deux procureurs chargés de l’enquête pour cause de “violence mentale” et “manque d’objectivité“. La requête a été rejetée, selon Infobae et l’AFP.
“La prétendue perte d’objectivité des magistrats impliqués n’a pas été prouvée. (…) Ceci est dû au fait qu’il est facile de voir que les décisions prises par les procureurs respectifs dans le cadre de la procédure en cours ont été traduites en actes indissolublement liés à leur sphère d’action”, a estimé le ministère public de Mendoza, lundi 2 septembre. Les avocats de la plaignante ne devraient pas interjeter appel de la décision, selon le média local.
Pour l’avocat français des deux joueurs du XV de France, Antoine Vey, la demande de récusation était une “énième manœuvre dilatoire, (qui) ne change en rien la phase du dossier“, ni “les éléments de fond”. “Nous attendons toujours le retour des joueurs en France dans les prochaines heures”, a-t-il ajouté.
Vers un retour en France
Hugo Auradou et Oscar Jegou se rapprochent d’un retour en France. Le parquet a recommandé qu’ils soient autorisés à quitter le pays, feu vert que doit encore valider une magistrate des détentions et libertés lors d’une audience prévue mardi à 16h30 (heure de Paris).
Cette audience doit valider des résultats d’expertises psychologiques, derniers actes d’enquête attendus. S’il y a extension des expertises, que sollicitent les avocats de la plaignante, la juge devra trancher sur la nécessité de garder les deux joueurs en Argentine. S’il n’y a pas d’extension, “l’autorisation de quitter le pays sera définitivement accordée”, a fait savoir Martin Ahumada, porte-parole de la justice provinciale. Les joueurs pourraient alors regagner la France par le premier vol direct et s’y trouver potentiellement dès mercredi matin.
Pas de date pour l’examen de la demande de non-lieu
Les deux internationaux de 21 ans restent inculpés de viol aggravé car en réunion. Les faits présumés seraient survenus dans la nuit du 6 au 7 juillet dans une chambre d’hôtel de Mendoza, où le XV de France venait de remporter un test-match contre l’Argentine. Les joueurs affirment que les relations sexuelles avec la plaignante, une Argentine de 39 ans rencontrée en boîte de nuit, étaient consenties. Et ils nient toute violence, alors que l’avocate de la plaignante a évoqué “une violence terrible”.
Les dernières semaines ont marqué une inflexion sensible dans le dossier. Les joueurs, qui ont passé une dizaine de jours en détention début juillet, puis avaient été assignés à résidence, ont été remis en liberté le 12 août par le parquet. Celui-ci avait alors souligné “des contradictions notoires, incohérences, zones grises” dans la version de la plaignante. Les joueurs, qui ont depuis récupéré leurs passeports, ont quitté Mendoza pour Buenos Aires mardi 27 août. Le même jour, leurs avocats ont déposé une demande formelle de non-lieu. Aucune date n’a encore été fixée pour un examen de cette requête, mais celle-ci pourrait intervenir dans un laps de quelques jours.
Via RMC Sport